Le chancelier Godwin et les nobles présents à la vente d’esclaves se sont fait arrêter. Les postes-clés du palais royal ont été confiés à de nouvelles personnes et la corruption des hauts fonctionnaires a été stoppée. Cependant, Terenezza cherche toujours à nuire à Scarlett. Pour cela, quoi de mieux que d’utiliser une des deux religions les plus puissantes du royaume qui réunit bon nombre de nobles malveillants.
Lorsqu’on lit un shôjô avec une histoire de réincarnation, le lecteur s’attend à suivre une héroïne transportée dans un autre monde (comme dans Comment Raeliana a survécu au manoir Wynknight). Un personnage gentil qui brave les dangers pour survivre. Dans Princesse Puncheuse, ce n’est pas le cas. Au contraire, Scarlett ne vient pas d’un autre monde, c’est son antagoniste qui a été réincarnée et qui s’oppose à elle. Dans le genre isekai classique du shôjô, cette inversion de rôle tire apparaît productive.
L’idée va encore plus loin, car Terenezza (l’antagoniste) a pour objectif de vivre un happy ending avec un prince après avoir surmonté de nombreuses épreuves, schéma classique du conte de fées. Cependant, Terenezza est cruelle et manipulatrice, n’hésitant pas à humilier sa rivale, à tuer au besoin. Ainsi, la scénariste Otori Nana continue à jouer avec les clichés en les détournant habillement.
Par ailleurs, ce tome est marqué par une nouvelle problématique : la religion. Parmi les deux courants religieux principaux du royaume (le dianaïsme et le palmiaïsme), les partisans de la déesse Palmia veulent imposer leur croyance comme la seule légitime. Très favorable aux nobles, elle est plébiscitée par les personnes influentes et les riches. La chute du chancelier Godwin (partisan du palmiaïsme) va jeter de l’huile sur le feu.
La scénariste fait ici le portrait parfait d’une religion corrompue, inquisitoriale, abusant de son pouvoir. L’intrigue prend un nouveau tournant avec des enjeux plus importants encore que que les précédents. Cette fois, on a vraiment envie de voir Scarlett régler ses comptes... Le dessin détaillé de Sora Hoonoki rend justice aux ambiances tantôt très girly tantôt très sanguines de cette épatante saga.
(par Malgorzata Natanek)
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