Les Mères de familles ne font pas d’humanitaire - Par Léa Ducré, Benjamin Hoguet & Paul Gros - Ed. La boîte à bulles

Les mères de familles ne font pas d’humanitaire dresse le portrait de cette femme, tantôt inquiète tantôt fière de ses enfants, qui sillonne les points chauds du globe faisant ou pas la une de l’actualité.

Avec la même organisation et le même engagement dans sa vie familiale que dans ses voyages humanitaires, et malgré la pression sociale que beaucoup ont fait peser sur ses épaules, Justine réussit à être une mère humanitaire, gérant des urgences de nature très différentes, affrontant ses propres doutes et le stress des retours, constatant la con.… humaine (des grandes brulées afghanes aux bombes et aux mines en Syrie et ailleurs) et voyant les années passées.

Afghanistan

Quand des femmes, sans plus aucun espoir, s’immolent. Malgré la violence que l’on devine le plus souvent, certaines cases dont cette planche témoignent de la cruauté.

Sur la base de son témoignage recueilli au long cours, Léa Ducré, Benjamin Hoguet au scénario et Paul Gros au dessin mettent en scène le quotidien de cette femme pugnace, dynamique, pleine d’humour et qui a voulu adresser une lettre d’amour à la fois à son métier et à sa famille. C’est aussi un message d’espoir : le courage et l’obstination permettent - parfois- de traverser le plafond de verre des stéréotypes.

Justine est une humanitaire passionnée. Depuis sa première mission en Afghanistan en 2005, être sur le terrain, c’est son besoin, sa vocation. Mère de quatre enfants (Lilio, Loutsi, Aloïs et Léon) , elle bat en brèche l’idée - qu’on lui a souvent opposée - selon laquelle les mères ne pourraient pas faire carrière dans l’humanitaire…

De pays en pays

Quand les uns traversent une frontière pour des vacances, la mère humanitaire en traverse une autre pour apporter un peu d’espoir, un peu d’eau, un peu d’aide, au milieu des ruines...

Pour autant, elle ne nie pas les acrobaties qu’elle doit faire pour concilier missions à l’étranger et vie de famille.
 Entre les urgences du terrain – construire des puits, acheminer des vivres, négocier avec des chefs de guerre – et celles liées à sa famille restée en France – trouver le document d’assurance maladie, expliquer comment fonctionne la télécommande – le décalage donne lieu à de nombreuses situations cocasses.

Heureusement, Justine peut compter sur son mari et son ex-mari, pères de ses quatre enfants, qui sont amis et habitent dans la même rue. 


Au-delà du rocambolesque des situations, le récit met en lumière les moments de doute de Justine : ceux d’une femme qui, du fait de sa passion, s’éloigne des canons de la mère idéale et qui, parfois, n’est pas aussi présente pour ses enfants qu’elle aimerait l’être - surtout dans les petits moments clés de leur vie (anniversaires, rentrée des classes, première dent perdue…).

Bref : une belle leçon de vie à l’usage des jeunes filles, des femmes et de tous ceux qui veulent s’accrocher à leurs rêves et mettre du sens dans leur existence.