Refrigerator full of Heads - Par Rio Youers & Tom Fowler - Urban Comics

Tout commence avec le cambriolage de trois riches familles, chacune détentrice d’un artéfact viking. Sans le moindre ménagement, chaque occupant des maisons visitées se retrouve brutalisé, torturé et enfin assassiné pour ne laisser aucun survivant… Sauf le dernier en date. Agressé par la "Dague de Fenrir", l’homme est resté pétrifié comme le veut la légende de cette arme, réussissant malgré tout à laisser un indice à la police : le logo d’une bande de Bikers !

C’est muni de cette piste de taille que deux agents du département de la défense des États-Unis vont se rendre sur l’île où les motards semblent s’être réunis pour obtenir la quatrième et dernière arme : une hache au pouvoir bien particulier. En effet, c’est bien malgré eux que les deux agents sous couverture vont découvrir que les têtes des gens qu’ils décapitent restent en vie ! Leur première victime fut un grand requin blanc dont la mâchoire n’a jamais cessé de mordre, une arme d’envergure pour le duo qui s’en servira pour faire parler chaque motard appréhendé.

©Tom Fowler / Urban Comics

Autant dire que Rio Youers, à l’heure où le serial killer Jeffrey Dahmer fait beaucoup parler de lui notamment sur Netflix, a réussi un magistral coup de bluff. Si le lecteur s’attendait à retrouver l’ambiance glauque qui a rendu Dahmer tristement célèbre avec les corps démembrés dans son appartement, dont une tête dans son réfrigérateur, l’auteur de cette suite tonitruante au récit de Joe Hill, Basketful of Heads, a d’emblée changé la donne pour lui apporter une touche ésotérique non dénuée d’intérêt.

Le choix de l’illustration de couverture, par Sam Wolfe Connelly, laisse d’ailleurs planer le suspens jusqu’à ce qu’enfin, au fil du scénario, la véritable trame soit dévoilée. Pas de serial killer, quoique…, mais des groupes armés à la recherche d’artéfacts magiques, capables de rendre leur détenteur invincible. Une suite, donc, pour Basketful of Heads qui se laisse toutefois lire sans problème, même pour les lecteurs ayant pris le train en marche avec ce titre.

Un récit à 100km/h dont le graphisme est confié à Tom Fowler dont le style nerveux et caricatural ravira les plus passionnés des lecteurs. Des bobines grossières, voire patibulaires ou encore goguenardes en avant plan, se démarquant sans peine du décor pittoresque de Brody Island. Des parcs verdoyants, des animaux paisibles à l’exception du requin mangeur d’hommes, des bicoques en bois et de l’eau à perte de vue dans des teintes naturelles, souvent filtrées en rouge pour apporter la touche de magie des armes et de leurs pouvoirs.

Un récit captivant s’achevant sur une fin ouverte, laissant espérer, ou du moins imaginer, une suite rocambolesque.