Azemichi et Taiyô voient leurs adversaires défiler sur scène aux éliminatoires du kôshien du rire. « Les Jacqueteurs » imposent un très bon niveau et les « Sucreries scintillantes » survoltent l’ambiance juste avant que les héros fassent leur show. Parviendront-ils à surpasser les stand-ups précédents et à faire rire le public ?
Cette fois, la problématique de l’innovation dans l’humour est mise en avant. En effet, lorsqu’un humoriste est connu, sa visibilité peut être handicapante car les spectateurs connaissent son style, et vont donc attendre quelque chose de nouveau de sa part. L’effet de surprise est beaucoup plus difficile.C’est ce qui arrive aux « Jacqueteurs » qui sont obligés de faire plus d’efforts pour se renouveler et ne pas proposer du réchauffé.
La réaction du public est une autre des thématiques abordées dans cet épisode. En fonction de l’ambiance de la salle, une représentation peut ou non être efficace. C’est un challenge d’autant plus difficile quand on tente de faire rire.
La mise en scène et la narration sont construites, dans cette histoire, de façon à bien faire ressentir la pression, qui monte au fur et à mesure des différents sketchs de manzai présentés. Comme notre duo d’humoristes passe après les concurrents principaux, cette tension est forte. Elle augmente graduellement et fait ressentir une appréhension pour le spectacle d’Azemichi et de Taiyô. On se demande de plus en plus comment ils pourront réussir à en sortir victorieux.
Cette idée est accentuée par les échanges entre les deux garçons. Il donne l’impression qu’ils visent une place de plus en plus modeste dans le concours au fil des pages, qu’ils n’y croient plus eux-mêmes, ce qui est peu rassurant.
S’ajoute à cela l’ordre de passage, qui défavorise un « Aller simple pour les cieux », car il se retrouve juste après les « Sucreries scintillantes » qui sont connues pour plonger le public dans une ambiance difficile à apprivoiser dans la foulée. Tous ces éléments sont là pour provoquer un sentiment d’inquiétude chez les lecteurs. Il est illustré par le personnage de Tetta qui verbalise ces angoisses.
Le grand final du tome arrive ainsi en apothéose donnant une immense satisfaction au lecteur après des montagnes russes émotionnelles. Les protagonistes parviennent à surprendre en s’appuyant sur leur expérience, tout cela avec dynamisme et de façon très imagée, notamment avec les onomatopées et les dessins (la vague qui symbolise le fou rire). Étonnant.
(par Malgorzata Natanek)
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