La mère de Lyra et de Desvelado s’en est allée. Bien qu’ayant longtemps contribué à la sécurité de ses enfants, la maladie et la vieillesse lui ont été fatales. Dès lors, plus rien ne retient ce duo, décidé à quitter les leurs et se laisser bercer vers l’inconnu. Une sœur attendrissante mais forte de caractère ; un frère un brin limité et peu enclin à s’en sortir seul. Néanmoins, Lyra ne souhaite pour rien au monde l’abandonner.
Lors de leur périple, ils rencontreront des humains : Unica, une petite fille vivant recluse avec son grand-père, ce dernier ayant mis au point un stratagème vital face au problème de l’alimentation. Utilisant des insectes et des bestioles étranges à des fins médicales et nutritives, ce vieillard serait peut-être synonyme de futur pour de nombreuses espèces, ses recherches reposant sur l’analyse d’un parasite capable de s’auto-féconder puis de dévorer les entrailles de son hôte, le conduisant au suicide …
Oscar Martin possède cet art indéniable d’associer poésie envoûtante et tribulations existentielles. Cela se traduit par un concentré diamétralement opposé d’instants de purs délices et de déluge de violence inouïe. Un concentré d’adrénaline qui nous tient aux tripes.
Pour ce récit complet, Solo Lyra, les ingrédients forts de la série demeurent néanmoins inchangés. Tout comme sur les précédents titres de la saga, les notions de vie, d’amour et de haine émergent sur chaque planche, à l’instar d’un instinct de survie omniprésent. Les héros, humains ou animaux, tentent l’impossible face à l’adversité marquée par un climat hostile, un manque cruel de nourriture et la folie destructrice de certains ennemis.
La rudesse de l’existence, les épreuves forcées ne trouvent tout leur sens qu’en dénichant des solutions aux vastes problèmes vécus. L’atmosphère glauque de ce récit prend une tournure encore plus dramatique, atteignant son apogée au fil des pages, suscintant une sensation de curiosité de plus en plus tenace.
Au travers de ce spin-off, on retrouve des protagonistes à la personnalité complexe mais auxquels on s’attache immanquablement.
Le style graphique, servi par Leonel Castellani, se démarque grâce à une touche personnelle à la fois simple et ultra efficace. Dans la continuité de ses prédécents opus, le trait demeure en adéquation avec la touche graphique d’Oscar Martin, de Juan Alvarez ou encore d’Alvaro Iglesias. Depuis l’entame de Solo, la série s’oriente donc vers des horizons forts larges et les auteurs semblent avoir carte blanche tout en conservant cette approche qui les unit.
Mais comme le souligne fort bien Oscar Martin lui-même en prologue, la qualité optimale fournie par son son collègue s’apparente à ce qui se veut de mieux pour l’univers de Solo.
Notons que la colorimétrie signée Romi Maldonado vaut également le coup d’œil, jouant clairement sur des nuances claires et un éventail d’une luminosité resplendissante.
(par Marc Vandermeer)
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Solo Lyra : Quand je ne savais pas que tu existais. Scénario : Oscar Martin. Dessin : Leonel Alexis Castellani. Editeur : Delcourt Comics. 85 pages. Sortie : le 24 janvier 2024. Prix : 15,50 euros.
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