Solo - Chemins tracés T. 2 : Siro - Par Oscar Martin & Alvaro Iglesias - Delcourt Comics

Fortuna et sa petite fille Nova errent dans les zones inhabitées d’une civilisation révolue. Leur quotidien se résume à survivre, dénicher tant bien que mal de la nourriture et pour Fortuna, d’écrire dans son journal de bord les précieuses informations recueillies qui permettront aux prochaines générations de s’en sortir.

Sa rencontre avec Siro, un de ses semblables, un autre être pensant, va modifier son rituel journalier, du moins dans la manière de raisonner par rapport aux situations. Il se décrit tel un ange gardien qui a, apparemment, passé son existence à protéger les écritures et les livres pour une mission céleste, dont lui-même ignore l’étendue et l’origine.

Depuis leur plus tendre enfance, Siro comme Fortuna ont pu tout découvrir grâce à l’héritage décrit et fourni au travers des livres de leurs ancêtres, ces traces manuscrites rédigées génération après génération. Un guide de survie, un manuel de bord, pour mieux chasser, mieux se protéger et se défendre.

Le rôle des anges gardiens consiste également à accompagner le guerrier en fin de vie, à veiller auprès de lui, à mourir ensemble ou en reprenant le flambeau en devenant des navigants.

Avec Solo - Chemins croisés, Oscar Martin persévère à nous livrer ce qui lui sied si bien : un itinéraire porté vers la rédemption, la liberté et teinté d’une forme de sagesse, bien que difficile à atteindre pour ses protagonistes survivants à l’oppression.

Pour ce deuxième opus, le leitmotiv se concentre sur les messagers, et principalement les livres qu’ils écrivent, synonymes de symboles et d’héritage pour les générations du futur. Des messagers qui n’existent finalement que grâce aux anges gardiens, dont ils ignorent l’existence, cachés dans l’ombre, toujours prêts à intervenir si nécessaire.

Des ouvrages plus importants que leurs propres existences, qu’ils défendent au péril de leur vie…

En dépit d’un album plutôt agréable dans son ensemble, on peut reprocher toutefois, une fois n’étant pas coutume, un manque de finesse au niveau du scénario. Plus de la moitié de ce titre répète, en long et en large, ce qui nous semble évident concernant les anges gardiens et les messagers. Ce qui suit ensuite nous laisse également quelque peu perplexes, lorsqu’après avoir été mise au parfum de l’existence de Siro, et que celui-ci disparaît subitement dans l’ombre, Fortuna se retrouve incapable de dénicher de la nourriture et cela à plusieurs reprises, tandis qu’avant sa rencontre, elle n’était nullement freinée pour y faire face.

Quant à la conclusion de ce récit, chaque lecteur aura sa propre opinion mais, reconnaissons-le, il se démarque de l’extrême justesse graphique signée Alvaro Iglesias, d’un trait fin et soigné. L’apparition d’une aurore boréale resplendit dans ce ciel enneigé, comme les quelques décors aux alentours qui définissent une ambiance troublante.

Bref, avec cet arc, on perd tout de même en intensité, sans pour autant démériter.

©Alvaro Iglesias / Delcourt Comics