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Adieu, triste amour - Par Mirion Malle - Ed. La ville brûle

Par Aurélie MONTEIX le 8 avril 2022                      Lien  
Cléo est une autrice de BD qui va boire un verre dans un festival. Une inconnue apprend le nom de son copain, Charles. La bascule s’enclenche. Cléo ne comprend pas la réaction de cette femme face à ce nom. Il n’y a pas de mot. Elle aurait pu ne pas en tenir compte mais Cléo a une sensibilité sur le sujet des relations homme-femme, surtout après avoir eu une mauvaise expérience avec son ex. La méfiance de Cléo ressort instinctivement.

Charles manipule les faits pour les tourner à son avantage. Il assume à moitié d’avoir harcelé cette fille pendant ses études.

Adieu, triste amour - Par Mirion Malle - Ed. La ville brûle

Nous vivons avec Cléo, sa prise de conscience à travers sa quête de réponses. Qui est vraiment Charles ? A t-il changé depuis cet incident ? Elle redoute le point de non-retour et la crainte de voir sa relation se briser lorsqu’elle apprendra la vérité.

La solidarité féminine est présente tout au long de l’ouvrage et apparaît comme un socle solide sur lequel Cléo peut s’appuyer. Les amies et autres femmes que Cléo rencontre la soutiennent face à ses questionnements et l’aident à suivre ses intuitions.

C’est un thème important à aborder. Dans un des précédents ouvrages La Ligue des super-féministes, Mirion Malle nous montre que les amitiés entre femmes ne sont pas souvent racontées dans les histoires. L’amitié est surtout entre hommes alors que les femmes sont souvent rivales. Dans Adieu, triste amour on peut au contraire dire que c’est le copain Charles qui cherche à embrouiller Cléo et faire passer son entourage féminin pour des menteuses.

La solidarité masculine est aussi présente. Les amis de Charles se rangent de son point de vue et minimisent la gravité du harcèlement car ils restent sur la version de leur ami. Cléo doit faire la part des choses entre tous ses doutes intérieurs et toutes les interactions sociales. Le récit se développe au travers des conversations des différents personnages assis dans un canapé que par des actions. Les dialogues expriment l’état émotionnel de Cléo.

La couverture de l’œuvre met en avant l’évolution de l’héroïne. Elle se dirige vers la lumière en laissant derrière elle l’homme et la grisaille. Les couleurs sont ternes lorsqu’elle est avec Charles ou lorsqu’elle s’en inquiète. Avec ses amies, les couleurs sont plus douces. L’endroit où elle part vivre une nouvelle vie plus heureuse à la fin est aussi remplie de couleurs chaleureuses. La chaleur d’un feu rougeoyant va de pair avec sa nouvelle couleur de cheveux. Fini d’être la blonde de quelqu’un.

Le temps change au fil de cette œuvre. Toute la période de doute se passe dans le froid de la neige. Au moment du changement, le printemps arrive. Cléo renaît en même temps que la nature.

C’est une histoire de femme qui conseille d’écouter ses intuitions et de s’entourer d’oreilles bienveillantes. Ce témoignage résonne comme ceux qui ont suivi le #Metoo et il met du baume au cœur grâce à la bienveillance que Cléo finit par trouver dans son nouvel environnement.

(par Aurélie MONTEIX)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Code EAN : 9782360121526

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