C’était une question de temps pour que cela se réalise : à l’image, ces précédentes années de Star Wars, les appétits de licences lucratives de Disney ont permis à l’éditeur Marvel, leur propriété, de mettre la main sur l’adaptation en comics de ce qui fut le catalogue de la 20th Century FOX. Notamment la licence liée aux films Alien.
Peut-être est-ce une indication pour de futurs films ou séries produits par Disney, mais cette série se place chronologiquement après les trois premiers Alien : la compagnie Weyland veut clairement mettre la main sur des xénomorphes afin de les militariser et que ceux-ci déciment les pauvres humains qui croisent leur chemin durant la conquête de l’espace.
Tâche a été donnée au scénariste Phillip Kennedy Johnson, ayant particulièrement œuvré ces dernières années chez le concurrent DC, de mener à bon port (spatial) cette reprise. Pour cela, il est accompagné d’un dessinateur apprécié de Marvel pour lancer les gros projets : Salvador Larroca.
Nous sommes en 2022 et nous suivons les déboires de Gabriel Cruz, tout juste retraité de ses fonctions sur la station orbitale Epsilon au service de la multinationale Weyland-Yutani. Il y a assuré le sécurité du personnel et c’est avec déférence que ses anciens collègues vont s’occuper de « son héritage ».
De retour sur Terre, Gabriel veut retrouver son fils, distant depuis longtemps après la séparation avec sa mère et la mort de son frère. Gabriel incarne aux yeux de son fils tout ce qu’il déteste : l’abandon de sa famille sur l’autel du travail et la Weyland-Yutani, la multinationale en guerre quasi-ouverte avec les Amériques unies. Profitant d’une rencontre houleuse avec son père à son domicile, le fils vole les codes d’accès de la station Epsilon à son père puis les transmet à une groupe d’activistes proches des Amériques unies…
Dans l’espace, la situation dérape : la Weyland-Yutani intime l’ordre à Gabriel d’arrêter son fils… ou du moins, de récupérer le projet Alpha avant que la station ne s’autodétruise. Libre à Gabriel de sauver son fils, mais l’immunité pour les deux hommes ne sera effective que si le retraité ramène le projet Alpha en sécurité sur Terre.
L’intrigue proposée dans cet album, qui peut se lire de manière unitaire, est très prenante pour le lecteur, Phillip Kennedy Johnson y multipliant les rebondissements. Le choix de mettre en scène un scénario à tiroirs convient bien à l’univers d’Alien : chacun a ses petits secrets, les apparences sont souvent trompeuses et le monstre dans cette affaire n’est peut-être pas le xénomorphe...
Plutôt porté sur une action spectaculaire, sans être décérébrée, qui rappellera Alien, cet album bénéficie des belles planches de Salvador Larroca, avec une violence graphique que l’on voit rarement chez l’auteur mais qui sied bien à l’ambiance de l’univers d’Alien.
Grâce à son scénario prenant, Alien Vol. 1 | Les Liens du sang se révèle une bonne pioche que nous pouvons aisément recommander. Attention tout de même : mieux vaut avoir connaissance des premiers films Alien afin d’en profiter, les lecteurs néophytes de cet univers risquant de trouver la contextualisation de cet univers de science-fiction expédiée.
(par Romuald LEFEBVRE)
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Alien Vol. 1 | Les Liens du sang. Par Phillip Kennedy Johnson (scénario) et Salvador Larroca (dessins). Traduction de Laurent Laget. Panini Comics. Sortie le 17 août 2022. 160 pages. 20,99 Euros.
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