Pari osé s’il en est, les auteurs ont décidé de rendre hommage aux Vengeurs en s’attaquant à un aspect encore très peu traité de leur univers (et l’on comprend pourquoi) : l’administratif.
Monter une équipe comme celle-ci demande un nombre de procédures légèrement plus pointues que pour la création d’une association lambda et c’est Tony Stark, alias Iron Man, qui va s’y coller.
En tant que financier officiel des Vengeurs, il est le personnage principal de cette épopée administrative. Au fil des héros qui arrivent et qui partent, il est le seul maillon constant. On le voit se débattre pour obtenir une reconnaissance officielle, justifier les dépenses pharaoniques, essayer de plaire au public ou recruter les nouveaux justiciers. Membre fondateur, président, trésorier, VRP ou DRH, il multiplie ainsi les casquettes dans ce monde cruel de la paperasserie.
La grande particularité de cet album joue donc sur le fait que les auteurs ne se concentrent pas du tout sur l’action ou les intrigues. Elles sont même éludées comme on évite habituellement tout le côté rébarbatif auquel on s’attaque précisément ici. Car l’objectif est bien de montrer toutes ses petites galères que représente la création d’un tel projet, et les auteurs comptent bien s’y tenir.
Au passage, on ne saluera pas la solidarité des autres héros dans cette quête. En effet, on remarque clairement qu’une fois la bagarre terminée, il n’y a plus personne pour aider ce pauvre Iron Man face aux vilains gratte-papiers.
Au final, l’ensemble demeure assez morne, malgré les efforts de Joe Casey et de Scott Kolins qui gonflent leur récit avec quelques histoires parallèles intéressantes, en dépit aussi d’un style graphique séduisant et dynamique. À moins d’être un fan inconditionnel des formulaires, on a du mal à être excité par tout ça.
L’album se termine enfin par une succession de petits épisodes sans queue ni tête, qui se veulent pour certains comiques, pour d’autres profonds. Dans des styles visuels souvent opposés, ces hisoires semblent s’enchaîner sans réelle autre raison que de remplir des pages et de proposer à la vente un format plus volumineux.
(par Mathieu Drouot)
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