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Bucket List of the Dead, T. 9 — Par Haro Aso et Kotaro Takata — Éd. Kana

Par Malgorzata Natanek le 23 mai 2023                      Lien  
Nos héros arrivent enfin à Osaka mais pas de vaccin à l'horizon. En plus, les zombies de la région sont bien plus coriaces. Pour trouver des infos, Akira et Kencho vont ouvrir un bar en compagnie d'un vieil ami qu'ils croisent, Takemina. L'occasion pour eux de réaliser un vieux rêve.

L’argent ayant perdu sa valeur, ce sont les boîtes de conserve (très utiles en pleine apocalypse) qui sont utilisées comme monnaie d’échange à Osaka. Évidemment, certains se sont hissés en haut de la pyramide en amassant des conserves au début de l’invasion. Résultat des courses : de nouveaux riches qui contrôlent le système.

Bucket List of the Dead, T. 9 — Par Haro Aso et Kotaro Takata — Éd. Kana
Bucket List of the Dead planche
© Haro Aso/Kotaro Takata/Kana

Assez ironiquement, ces derniers vivent au château d’Osaka et ne lèvent pas le petit doigt pour travailler. Encore une fois, le scénariste critique le système en s’attaquant efficacement au capitalisme. Le fonctionnement instauré à Osaka qui se base sur le commerce, les paris et les prêts décrit en fait une réalité inégalitaire. Les pauvres paient divers coûts qui tombent dans les poches des plus fortunés. Ces derniers accumulent les richesses pendant que les autres ont du mal à vivre. L’œuvre dévoile à quel point l’argent fait perdre la tête et pousse les plus riches à toujours vouloir plus. Une question se pose alors : Et les relations humaines dans tout cela ?

Bucket List of the Dead planche
© Haro Aso/Kotaro Takata/Kana

Pour appuyer les propos, le casino est l’outil idéal pour illustrer le désespoir des plus pauvres. D’ailleurs, un jeu très risqué est mis en place où le participant parie sa vie. C’est aussi un moyen de sensibiliser les lecteurs aux dangers des jeux d’argent et les taux ridicules de succès expliqué par le personnage de Takemina.

Bucket List of the Dead planche
© Haro Aso/Kotaro Takata/Kana

Parlons un peu de ce nouvel arrivant qui est un ami de fac d’Akira et Kencho. Ce dernier, doué pour les paris et plutôt chanceux, n’a pas pris le même chemin que ses vieux amis. En effet, il n’a pas rejoint de société car il ne se voyait pas travailler sous les ordres de quelqu’un. Takemina a laissé tomber ses études et a essayé de construire quelque chose. Même si Akira et Kencho pensent au début que Takemina s’en est mieux sorti, ils déchantent vite. Son parcours, bien que différent de ceux de ses amis, a aussi été très pénible.

Quoi de mieux que d’être son propre patron et d’avoir son business ? De ne pas avoir à supporter un boss tyrannique ?
C’est ce que se disait Akira en ouvrant le bar. Cependant, il se heurte très vite à la dure réalité d’avoir son propre commerce. Que ce soit la satisfaction du client ou bien toutes les factures à payer (l’emplacement, l’électricité...) c’est loin d’être facile. Le manga décrit avec simplicité et justesse les difficultés d’être son propre patron. Un sujet qui n’avait pas été abordé jusqu’à présent.

Bucket List of the Dead planche
© Haro Aso/Kotaro Takata/Kana

Ce que nous explique ici Bucket List of the Dead, c’est que chaque personne travaille en échange de son temps qui est précieux et limité. Si le seul objectif est d’amasser de l’argent pour survivre tout en souffrant, alors on ne profite pas de la vie. Le travail est souvent associé à quelque chose de désagréable mais cette vision n’est pas la vérité absolue. Il existe de nombreuses façons de vivre et divers obstacles (la vie est un pari dans lequel il y a des échecs et des succès). Comme le dit Akira : en quoi le fait de prendre plaisir en travaillant serait mal ?

Avant de débuter la lecture d’un nouveau volume, une question revient : Comment l’intrigue va encore nous surprendre et quels nouveaux sujets va-t-elle traiter ?
Un pari encore une fois réussi.
Ce tome particulièrement critique est très impactant au niveau des idées que fait passer Haro Asô. Il parvient à expliquer clairement les failles de notre système tout en nous donnant un message d’espoir.

(par Malgorzata Natanek)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Code EAN : 9782505119265

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