Masa est un samouraï raté, sans maître et désargenté. Ses quelques tentatives professionnelles ont toutes tourné court par manque de compétence. C’est alors qu’il se fait engager comme garde du corps par Yaichi, un jeune homme assez débauché. Il apprendra peu après que ce dernier est en réalité le chef d’une bande de brigands spécialisée dans les enlèvements : les Goyô. D’abord bloqué par sa conscience, Masa finit par s’impliquer progressivement dans les affaires de la bande, poussé par la curiosité et son besoin d’argent.
Le personnage central a beau être un samouraï, l’ambiance est très différente des autres œuvres s’y référant. Ici, nous sommes loin des récits ultra-réalistes mettant en image de violents combats au sabre. Masa, devenu rônin après que son maître lui ait donné congé, est rongé par une timidité maladive et un manque évident d’énergie et de caractère. Toujours voûté, esquivant le regard des autres, celui qui de par sa fonction devrait faire peur inspire plutôt l’inverse.
Natsume Ono a fait le choix d’un récit tout en finesse au rythme lent, s’attardant sur la psychologie des personnages. Son trait épuré manque parfois d’un peu de maturité, mais il ne manque jamais d’assurance. La réalisation est spontanée, d’une classe folle, même si on pourra lui reprocher un découpage peu optimal par endroits.
Goyô démarre d’un bon pied avec son approche inhabituelle du monde des samouraïs et son esthétique charmeuse. On attend la suite avec curiosité.
(par Baptiste Gilleron)
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