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Krings : « Avec Livraison Express, nous ne cherchons pas à décrocher un prix à Angoulême »

Par Nicolas Anspach le 11 juin 2009                      Lien  
Après avoir assuré la reprise de deux séries, {{Jean-Marc Krings}} met en place ses propres univers et personnages dans « {Livraison Express} », une série de gags consacrés aux déboires de quatre livreurs haut-en-couleurs. L’auteur nous raconte la genèse de ce projet.

Krings : « Avec Livraison Express, nous ne cherchons pas à décrocher un prix à Angoulême »Vous aviez repris la série Violine. La Maison Piège. Le dernier album de la série, a été publié en 2007.

JMK : Effectivement. Les ventes étaient assez mauvaises. D’un commun accord avec l’éditeur et Didier Tronchet, le scénariste, nous avons décidé d’arrêter la série. J’avais déjà dessiné la moitié de l’album suivant, qui ne sera donc jamais terminé. Il a fallu que je rebondisse rapidement sur un autre projet. Les éditions Bamboo appréciaient mon travail. J’ai fait des essais pour reprendre la destinée graphique des Informaticiens. Deux semaines après, je recevais un contrat signé ! J’ai donc dessiné le troisième album de cette série, puis j’ai enchaîné sur Livraison Express

Qu’est-ce qui vous plaisait dans la thématique des informaticiens ?

JMK : C’est un univers de bureau, à la « Gaston Lagaffe ». Cela me plaisait ! Mais j’avais surtout envie de travailler avec Bamboo. Mathieu Reynès et Brrémaud, les scénaristes des Informaticiens m’envoient leurs scénarios par e-mail par tranche de quatre ou cinq pages. Ils sont auparavant validés par Olivier Sulpice, le patron de Bamboo, qui gère toujours les collections humour de son catalogue.

Vous aviez rencontré Jean-Louis Janssens aux éditions Dupuis ?

JMK : Même pas ! Je ne l’avais jamais rencontré auparavant. Je suis un grand admirateur de son travail. C’est Olivier Sulpice qui nous a mis en contact. Ce dernier avait reçu ce projet de bande dessinée sur les livreurs. Cela a été un coup de foudre lorsque je l’ai lu !
En sortant d’une réunion chez Dupuis, Jean-Louis a vu des livreurs sur le parking. Il a alors eu l’idée de réaliser une série de gags sur ce sujet. Ce n’est pas la BD du siècle, et nous ne cherchons pas à décrocher le prix de la meilleure bande dessinée à Angoulême, mais nous nous amusons beaucoup. J’apprécie le sens du gag de Jean-Louis. Il sent tellement bien cette série qu’il a déjà écrit le deuxième album. Les décors que je dois dessiner changent à tous les gags. Les personnages sont variés et il y a beaucoup de mouvement dans les histoires. Ce n’est pas pour me déplaire.

Extrait de "Livraison Express" T1.
(c) Krings, Janssens et Bamboo

Vous dessiniez à un moment vos planches sur des pages A4 quadrillée, ce qui énervait les collectionneurs…

JMK : (Rires). J’ai changé de technique. J’ai piqué les secrets de cuisine de Fabrice Tarrin. Je dessine mes croquis sur des pages A4 quadrillées, puis je les scanne. Je les retravaille en Photoshop. Je les imprime et les encre sur les impressions. Je gagne ainsi du temps. Cette méthode me permet de garder la force du trait du crayon initial.

Vous aviez un projet intitulé « Insect Acid » avec Bernard Swysen qui vient d’ailleurs de nous rejoindre …

B. Swysen : Oui. Ce projet a suscité beaucoup d’enthousiaste parmi les personnes qui l’ont lu. Mais malheureusement, convaincre un éditeur n’est pas une chose aisée.

JMK : Le genre animalier n’est pas facile. Les éditeurs pensent que nous voulons réaliser un remake de « Maya l’Abeille ». Or, nous nous mettre en scène de l’authentique insecte avec des scénarios plutôt acides !

Vous disiez qu’Olivier Sulpice validait lui-même les scénarios et les planches. Mais comment fait-il pour gérer ses séries, alors qu’il assume également la direction générale de Bamboo…

BS : C’est un mystère ! Il connaît de manière exacte l’état d’avancement de chacun des albums. Il nous lance même des idées de gag. Il répond également de manière ultra-rapide à ses auteurs. C’est un éditeur qui aime ses auteurs, cela transpire ! Olivier a envie de créer une grande famille, à l’ancienne, où tous les auteurs se connaissent et où une certaine solidarité s’opère.

Extrait de "Livraison Express" T1.
(c) Krings, Janssens et Bamboo

Jean-Marc Krings, Il paraît que vous allez reprendre la Rimbambelle, une série créée par Jean Roba.

JMK : Oui. Nous allons réaliser un one-shot. Si les ventes sont suffisantes, nous réaliserons une suite. Olivier Van Vaerenbergh, l’ancien rédacteur en chef du journal de Spirou, souhaitait réaliser une opération spéciale pour les 70 ans de l’hebdomadaire. Tout au long de l’année, le journal aurait publié une reprise des séries mythiques du journal. Les auteurs pouvaient choisir le personnage qu’ils animeraient le temps d’une histoire courte. Zidrou et moi-même avions opté pour la Rimbambelle. Olivier Van Vaerenbergh a quitté les éditions Dupuis et ce projet autour des 70 ans a été abandonné. Je voulais à tout pris le mener à terme. Zidrou était en contact avec Luce Roba, la veuve du créateur de Boule & Bill. Elle nous a donné son aval. Zidrou est quand même un peu inquiet : passer après Yvan Delporte n’est pas une chose évidente !

(par Nicolas Anspach)

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Photo (c) Nicolas Anspach

 
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4 Messages :
  • Amusant le gag du caneau de sauvetage, très Gaston’style. Heureux de voir que Krings perd ses influences Tarrin/Olis, même si là ça lorgne vers Bercovici, on sent qu’il se dégage un style plus personnel.

    Répondre à ce message

  • Je ne comprends pas l’intérêt de faire des crayonnés sur papier quadrillé. Si quelqu’un peut m’expliquer, je suis preneur...

    Répondre à ce message

    • Répondu par Gill le 14 juin 2009 à  23:17 :

      C’est parce que les cases sont faciles à tracer : il n’y a qu’à suivre les lignes, séparées de 5 mm pour tracer les goutières (pas besoin de règle ni d’équerre).

      Il scanne ensuite son crayonné (qu’il a "encré" au stylo bleu pour une raison mystérieuse : une habitude pour "valider le crayonné" quelque part !) et ne fait que pâlir la demi-planche avec Photoshop avant de l’imprimer : il obtient ainsi un "bleu" très clair (comme autrefois) qu’il encre directement au pinceau : l’imprimeur n’aura aucune difficulté à séparer le noir pur du bleu très clair.

      Voir dans son blog

      Répondre à ce message

      • Répondu par Fred Boot le 15 juin 2009 à  01:43 :

        Mais... les cases sont encore plus faciles à tracer dans Photoshop... ;) Je m’attendais à une astuce plus véloce.

        Merci pour l’explication !

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