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Le Circuit Mandelberg - Par Denis Robert & Franck Biancarelli - Dargaud

Par Charles-Louis Detournay le 14 octobre 2015                      Lien  
Reprenant le premier tome de "Dunk" et concluant cette trilogie annoncée en un gros one-shot de 120 pages, ce polar anticipatif passionnera les férus de science, dans son approche didactique des méandres inconnus de notre cerveau.

En dépit de sa petite taille (1m99), Steve est sans doute le meilleur pivot au monde. Dans la raquette, on l’appelle l’araignée, car il semble avoir plusieurs bras. Mais dans sa passion du sport, il oublie que ce sont les paris en ligne qui dominent le monde de 2029. La réussite de son équipe de basket l’entraîne dans une chute vertigineuse, et la Mafia compte bien lui expliquer quand il faut rater son panier... ou définitivement se coucher.

Après une correction qui l’envoie à l’hôpital, Steve décide de changer d’air et rejoint la France pour s’occuper de son père, atteint d’un cancer incurable. Décidé à faire un exemple dans le monde du sport, la Mafia ne lâche pas... Mais c’est sans compter sur l’aide inopinée des sbires d’un multimilliardaire. Âgé de cent ans, ce dernier voit en Steve une façon de prolonger sa vie... Aidé de son médecin personnel, le Dr Mandelberg, qui pense maîtriser le transfert du contenu d’un cerveau dans un autre !

Le Circuit Mandelberg - Par Denis Robert & Franck Biancarelli - Dargaud
La première version de cette planche introductive présentait le héros-basketteur en arrière-plan.
Le Circuit Mandelberg - Par Denis Robert & Franck Biancarelli - Dargaud

Tout d’abord journaliste, puis scénariste et romancier, Denis Robert n’est plus un inconnu des lecteurs de bande dessinée depuis L’Affaire de l’affaire. Mais l’auteur dépasse l’actualité sans la perdre de vue en écrivant Dunk, un roman paru en 2009. Il en réalise l’adaptation en une trilogie de bande dessinée avec Franck Biancarelli dont le premier tome sort en 2013 . La construction du récit déstabilise : on passe d’une page d’intro anticipative, à une double page historique, avant de présenter un match de basket qui se termine en road-movie.

Mal calibré, ce début ne convainc pas ! Et voilà la trilogie qui se transforme en un gros one-shot d’une centaine de pages. Mis-à-part l’arrière-plan de la première planche, le récit du premier tome de Dunk n’a pas changé. Mais pour mieux guider le lecteur, le scénariste a placé des césures, avec des extraits de son roman qui expliquent et préfigurent les pages suivantes. Le pari est gagnant, car cela structure le récit. Pour autant, ceux qui voudraient se ménager des surprises feront l’impasse sur le premier texte pour préserver les découvertes. Notons également que les pages de garde présentent les personnages plus en détail.

Franck Biancarelli, qui a déjà entre autres dessiné les séries de Galfalek et du Livre des destins, continue de mêler ses références américaines et franco-belges pour livrer une mise en page très efficace. Sa maîtrise des aplats noirs aurait parfois nécessité une gamme de couleurs plus marquée. Mais l’implantation des imageries médicales, des projections 3D et des divers écrans fascine par son apparente facilité et sa lisibilité.

Le Circuit Mandelberg - Par Denis Robert & Franck Biancarelli - Dargaud

Malgré quelques faiblesses dans le traitement de l’action, Le Circuit Mandelberg demeure un fabuleux thriller pour ceux qui s’intéressent aux possibilités du cerveau. Les réflexions éthiques, biomédicales et existentielles sont passionnantes, même s’il aurait finalement mieux fallu qu’un autre scénariste adapte le roman de Denis Robert.

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Le Circuit Mandelberg - Par Denis Robert & Franck Biancarelli - (...)

(par Charles-Louis Detournay)

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19 Messages :
  • Le Circuit Mandelberg - Par Denis Robert & Franck Biancarelli - Dargaud
    14 octobre 2015 07:55, par Franck Biancarelli

    Cher Charles-Louis Detournay,
    merci pour cette critique très positive.
    Non je ne crois pas qu’il aurait fallu que ce livre soit adapté par quelqu’un d’ autre car qui a lu DUNK saura que plus de la moitié du "Circuit Mandelbeg" n’ est pas dans le livre. C’est très important pour moi de signaler que Denis est un vrai scénariste de Bandes dessinées, de mon point de vue certainement un des meilleurs. Je vous donne rendez-vous dans six mois pour notre deuxième ouvrage en commun pour pourquoi pas vous en convaincre aussi.
    Cordialement.

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    • Répondu par Sergio SALMA le 14 octobre 2015 à  14:04 :

      Tu es bien magnanime, Franck. Tu appelles critique positive un texte qui finit par ce jugement d’une violence inouïe. Franchement je ne comprends pas cette formulation. Ou c’est réussi et donc Denis Robert a bien travaillé ou bien c’est raté car il n’était pas la bonne personne. A moins que CD Detournay ait voulu dire qu’il serait intéressant de voir comment d’autres scénaristes auraient adapté ce roman. Ce qui n’est pas d’actualité .

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      • Répondu par Franck Biancarelli le 14 octobre 2015 à  14:46 :

        Je pense que c’ est toi qui n’ a pas compris le sens de ce texte.
        C-L-D évoque les errements de DUNK et se dit que si un scénariste plus chevronné s’ était attaqué à ce livre difficile et riche il n’ y aurait pas eu ce hoquet à l’ allumage car ce genre de problème complique la vie d’un livre.Je pense, j’espère qu’il ne veut dire que ça...
        Ce qu’il ne sait pas c’ est que la responsabilité est collective, que oui, parfois cela peut arriver d’ avoir un soucis avec l’ accouchement d’une œuvre.
        Quand à l’autre intervenant qui pense que c’ est parce que DARGAUD prend son travail par dessus la jambe, il doit savoir que l’ effort sur le prix est tel qu’au bout du compte, il aura moins dépensé qu’il ne l’ aurait fait s’il n’ y avait pas eu cette refonte.

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        • Répondu par Charles-Louis Detournay le 15 octobre 2015 à  02:17 :

          Cher Franck Biancarelli, Cher Sergio,

          Je ne mets pas en doute les talents de scénariste de Denis Robert. Il a pu le prouver (si cela était nécessaire) dans L’Affaire de l’affaire ou tout simplement dans ce Circuit Mandelberg, notamment dans le superbe traitement des explications médicales de la fin de récit. Bien entendu, nous sommes tous perfectibles, mais je ne désire pas autopsier chaque case ou dialogue de cet album, ce qui le viderait de sa substance.

          Par la conclusion de ma chronique, je ne désirais pas non plus cataloguer Denis Robert comme scénariste chevronné ou pas ; d’excellents auteurs n’ont réalisé que quelques livres, tandis que d’autres peuvent en bâcler des dizaines. De plus, l’expérience de Denis Robert dans le travail d’écriture sous diverses formes parle pour lui.

          Je revenais sur la difficulté, parfois éprouvée par des romanciers, d’adapter leur propre livre. Un cas n’est pas l’autre, mais globalement, on peut admettre qu’il faut souvent trahir ou donner une autre vision à un roman pour que son adaptation soit aussi pertinente que passionnante. Même si quelques exceptions peuvent contredire cet axiome.

          De l’extérieur, il apparaît selon moi que le premier tome de Dunk patinait au démarrage avant que le récit puisse trouver son rythme : l’alternance des séquences d’introduction suivie d’un long focus sur le héros dans la partie de basket, l’altercation, puis la fuite, sans oublier des pages mettant Netter en scène et qui finalement perturbent plus le récit dans sa construction qu’elles ne le densifient . Le fil rouge n’apparaît pas suffisamment vite, ce qui crée un sentiment de confusion auprès du lecteur. Je comprends dès lors le réel travail réalisé pour redonner de la structure à l’ensemble en ajoutant ces pages de césures avec les extraits de romans (ce qui permet de faire des liens, mais parfois provoque aussi un peu de confusion car il faut que le lecteur fasse le tri entre les nouvelles informations et celles développées également dans les pages qui suivent). Quoiqu’il en soit, je suis certain que cette refonte en one-shot a nécessité un travail conséquent et surtout une grosse remise en question de la part des différents acteurs (le scénariste, mais aussi le dessinateur et l’éditeur).

          Dans ma conclusion, je soulignais donc l’intérêt de la thématique de l’album, et de son contenu, tout en me demandant la forme qu’il aurait pu prendre en étant adapté par un scénariste qui n’aurait pas écrit le livre.

          Le rendez-vous est donc pris pour votre prochain album commun, Franck, en vous assurant qu’on prendra autant de temps pour le traiter que cela n’a été le cas pour celui-ci.

          Cordialement

          CLD

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          • Répondu par Franck Biancarelli le 15 octobre 2015 à  07:36 :

            Si nous étions allé au bout des trois tomes l’histoire complète n’ aurait pas pris cette forme. Lisez "Le circuit Mandelberg" pour ce qu’il est maintenant, oubliez DUNK le livre ou l’idée que vous vous en faites, si les thématiques restent les mêmes, l’histoire n’ a pas grand chose en commun . Quand à l’ambition que vous soulignez de ce scénario elle implique peut-être qu’il faille parfois un peu plus s’accrocher que dans un album classique mais c’ est comme avec certaines filles, à la fin on est payé en retour. C’est mon sentiment en tout cas.
            A bientôt donc.

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      • Répondu par Pirlouit le 14 octobre 2015 à  18:35 :

        Que voulez vous Sergio Salma, un critique-journaliste a quand même le droit d’émettre un jugement personnel en fin d’article. Sinon, il suffirait de reprendre les communiqués de l’attaché de presse !

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  • Donc super, on peut mettre à la poubelle le tome 1 et racheter la trilogie complète si on veut connaître la fin de l’histoire. Que les éditeurs ne viennent pas se plaindre que les lecteurs soient de plus en plus réticents à acheter leur nouvelles séries...

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  • Est-ce que les marketeux de Dargaud vont me rembourser mon tome 1 de DUNK ? Vont-ils me faire ce "one shot"(foutage de gueule) à moitié prix ? Il ne faut pas s’étonner que les tomes 1 ne se vendent plus, on nous prend trop pour des cons.

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    • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 14 octobre 2015 à  19:37 :

      Mon ami, il faut remercier le ciel de posséder ce COLLECTOR qui est la preuve que l’esthète que vous êtes a repéré au premier coup d’œil le talent de ce grand artiste. .

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      • Répondu le 14 octobre 2015 à  20:11 :

        Que je dédicacerai volontiers afin d’en augmenter encore la valeur...
        Je redis ce que j’ ai dit plus haut :
        "...parfois cela peut arriver d’ avoir un soucis avec l’ accouchement d’une œuvre.
        Quand à l’autre intervenant qui pense que c’ est parce que DARGAUD prend son travail par dessus la jambe, il doit savoir que l’ effort sur le prix est tel qu’au bout du compte, il aura moins dépensé qu’il ne l’ aurait fait s’il n’ y avait pas eu cette refonte.".

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      • Répondu par J-Jacques le 14 octobre 2015 à  23:04 :

        Ca montre surtout que je suis un gros pigeon.

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    • Répondu le 14 octobre 2015 à  22:26 :

      Ça a l’air d’être un problème très grave, je suis de tout coeur avec vous dans cette étape difficile.

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      • Répondu par Olive le 15 octobre 2015 à  00:34 :

        Ce n’est jamais agréable d’être pris pour un con, et Dieu sait que depuis 10 ans les lecteurs/acheteurs de BD ont été pris pour des cons.

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        • Répondu le 16 octobre 2015 à  01:44 :

          Il n’est de pire sourd ye celui qui ne veut pas entendre. Il n’est de pire aveugle que celui qui ne veut pas lire : relisez donc la réponse de Biancarelli ! Ce one shot coûte moins cher que si vous aviez acheté tous les tomes prévus ! Vous n’êtes donc pas lésé !!

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          • Répondu par Olive le 16 octobre 2015 à  16:11 :

            Il n’est de pire sourd que celui qui ne veut rien comprendre.

            Ce one shot+ le tome1 coûte plus cher que si je n’avais acheté que ce one-shot ! Je suis donc lésé ! Je devrais cesser d’acheter des tome1.

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            • Répondu le 17 octobre 2015 à  03:17 :

              Offrez le tome1, ça vous fera des économies de cadeau d’anniversaire ou de Noël. Et offrez-le à quelqu’un que vous n’aimez pas trop, comme ça, il ronchonnera à votre place.

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            • Répondu par Franck Biancarelli le 17 octobre 2015 à  14:03 :

              Très sincèrement, vous ne voulez rien comprendre.
              Vous vous êtes engagé sur cette histoire au tome 1 avec, si cela vous plaisait, la promesse de dépenser 45 euros pour avoir l’ histoire complète. C’est un deal passé en 2013 entre vous Dargaud et moi. A la fin vous n’aurez dépensé que 35, d’une certaine manière si nous devions faire fifty fifty vous nous devez 5 euros. D’autres s’engagent en 2015 sur cette histoire et dépensent encore moins que vous. Et alors ? Si vous avez acheté tel appareil électroménager il y a trois ans et que moi je achète son équivalent moins cher aujourd’hui, vous devez être capable d’ encaisser cela. Si vous ne l’ êtes pas je vous fais une autre proposition : N’ achetez plus aucun de mes albums.

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              • Répondu par Pirlouit le 17 octobre 2015 à  20:14 :

                Trés malin, l’argument de la dépréciation rapide des prix de l’electroménager ! Effectivement, le prix des grandes TV à écran plat diminue plus vite que la banquise ! Et pourtant, les premiers acheteurs ne vont pas râler à la Fnac ou chez Darty !

                Ceci dit, ayant lu les deux (Dunk T1 et Le circuit Mandelberg), je précise qu’outre la couverture spécifique, Dunk présente une première page qui n’est pas reprise dans Le cicuit Mandelberg.

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  • Moi-même possesseur du premier tome de Dunk, je comprends mal les critiques sur la refonte vu le prix auquel est proposé ce volume unique.
    L’histoire est complète pour un prix inférieur à ce qu’auraient coûtés les deux tomes qui auraient conclu la série. Je n’y vois aucune arnaque ni coup marketing, au contraire, il me semble qu’on a là une astucieuse refonte pour offrir aux lecteurs toute l’histoire sans les léser. Où est le problème ?

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