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Le Festival de la BD d’Angoulême et les sandwichs ? Sérieusement, Besnehard ?

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 25 août 2021                      Lien  
« On rapporte plus que la bande dessinée » affirme Dominique Besnehard devant ses interlocutrices et interlocuteurs éberlués de l’émission "Laissez-vous tenter" sur RTL, notamment la spécialiste BD de la maison, notre consœur Monique Younès, à propos du Festival du Film d’Angoulême qui ouvre ces jours-ci dans la ville charentaise. « La BD, généralement, ils achètent des sandwichs mais ils ne vont pas dans des hôtels… » ajoute-t-il. Un vrai dérapage.

À notre avis, fin janvier, Besnehard doit être en train de se faire rôtir la couenne dans les îles des Antipodes, car nous, on y est chaque année, au Festival. Une douzaine de journalistes d’ActuaBD, et certains depuis plus de 40 ans !

On a tous connu les hôtels réservés depuis six mois, les restos pleins à rabord, et même les vendeurs de sandwichs où l’on fait la queue pendant des plombes sous le frimas.

Si Besnehard est venu « plein de fois » au Festival, c’est sans doute pour avaler des petits fours chez le maire, car nous, les festivaliers, on ne l’a jamais vu, ni dans les stands, ni dans les restos, ni dans les bars de la ville, ni au Mercure où l’on campe jusqu’à 3 heures du matin.

Et quoi ? Il va nous faire croire que ses festivaliers à lui passent de longs jours à faire les restaurants gastronomiques de la région et pas les nôtres ? Mépris de nanti !

Besnehard prétend que ce sont les chiffres. Qu’il nous le prouve, ce bougre de faux-jeton à la sauce tartare ! Où sont-ils, ses chiffres ?

Merci à Yves Calvi et à Monique Younès d’avoir ri aux éclats face aux prétentions de ce Oliveira da Figueira plein de pellicules (de film) et d’avoir défendu une manifestation qui, quoique prétende Besnehard, apporte davantage au rayonnement international de la Ville d’Angoulême que son festival du film de province.

DP

En médaillon : Dominique_Besnehard au Festival du film de Cabourg en 2014. Photo : Georges Biard, CC BY-SA 3.0 via Wikimedia Commons.

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

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26 Messages :
  • Rappelons que la Cité Internationale de la Bande Dessinée est partenaire du festival de ce monsieur.
    Il cherche probablement à obtenir plus d’aides publiques et privées en dénigrant le FIBD qui est bien plus connu et emblématique que son festival. Ça sent le tirage de couverture.

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  • Sérieusement, je sais que l argent est certainement ce qui a contribué à inscrire ce festival dans la durée, mais ce qui est important c’est ce qu il apporte à la BD, aux auteurs, éditeurs, lecteurs, à la ville, etc, pas ce qu’il rapporte.
    Au commencement était la passion, et j espère qu il en reste et pas ce seulement des sous dans le coffre. De même pour le festival de ce monsieur.

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    • Répondu par Milles Sabords le 26 août 2021 à  10:04 :

      Ce que dit Besnehard, même à l’emporte-pièce, est frappé du bon sens : les investisseurs étrangers préfèrent le cinéma plutôt que la BD pour placer leurs billes. La BD est le parent pauvre de notre exception culturelle, qui n’est finalement popularisé dans le monde qu’à travers nos produits de luxe... et notre cinéma ! Cette faiblesse de la BD, mal reconnue, même pas prise au sérieux en tant qu’activité professionnelle, se verra vite supplanté par le festival du film d’Angoulême. Ce sont d’ailleurs deux modes de consommation si différent, que le cinéma rapporte plus que la BD. Même notre cher Pass Culturel a permit des ventes records de Manga (la ré-impression de certains titres n’arrivent plus à suivre) et bien sûr, une meilleure fréquentation des salles de cinéma par les jeunes. Pour la première fois de son histoire, le marché U.S. du Comics est dépassé par les ventes de Manga ! Belle victoire Nippone depuis Pearl Harbour, sur le sol Américain. Le monde de la BD ferait beaucoup mieux de s’occuper de la déferlante Manga, que de la petite phrase de Besnehard. J’aime lire certains Manga, mais son pourcentage de croissance est plus exponentiel que celui de la BD européenne sur les marchés à l’étranger.

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      • Répondu le 26 août 2021 à  11:06 :

        Le cinéma français ne va pas si bien que vous le dites. Il est seulement plus subventionné que le secteur de l’édition et dépend grandement d’opérateurs privés comme Vivendi. A qui appartient Vivendi ? Renseignez-vous et vous mesurerez la précarité et la fragilité qui menacent la soi-disant exception culturelle. La sempiternelle crainte de l’invasion asiatique dans la BD et les désirs protectionnistes qu’elle suscite n’ont rien à voir avec la polémique du jour. Besnehard est simplement un type outrecuidant qui étale son mépris pour les autres disciplines artistiques. Ça ne le grandit pas. Et de toute façon sa carrière est derrière lui.

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        • Répondu par Milles Sabords le 26 août 2021 à  15:28 :

          Vous tordez la vérité des faits dans votre sens. Je n’énonce pas mes vérités, mais celle du marché mondialisé de la BD, que notre exception culturelle subie de plus en plus. Dire que la BD n’a pas la même aura que le cinéma n’est pas monstrueux, juste bon de le rappeler. La grenouille ne deviendra jamais aussi grosse que le bœuf. Le "sandwich" de Besnehard n’est qu’un raccourci, cruel, mais tellement juste. Et le marché européen de la BD sert de sandwich aux licences étrangères.

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          • Répondu le 26 août 2021 à  16:07 :

            Je ne tord aucune vérité. C’est vous qui êtes hors-sujet. Ce qui est en jeu, ce n’est pas le poids économique de la BD par rapport au cinéma et encore moins celui du manga au sein de la BD. Ce qui est en jeu, c’est la condescendance abyssale dont fait preuve ce monsieur du cinéma envers le monde de la BD. Si vous tenez absolument à parler d’économie, on pourrait rappeler que la fortune actuelle du cinéma américain se fait grandement grâce aux adaptations en films d’aventures de personnages de BD.

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            • Répondu par Milles Sabords le 26 août 2021 à  17:59 :

              Que vous le vouliez ou non, la BD n’est pas prise au sérieux, contrairement au cinéma. Les adaptations au cinéma ont existés de tous temps et pas que pour de la BD. Une fois que les producteurs d’Hollywood auront essorés l’univers des Comics, ils passeront à autre chose.

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              • Répondu le 26 août 2021 à  20:21 :

                Ah mais je suis d’accord avec vous sur ce point. La BD est considérée moins encore qu’un art mineur, un sous-genre de la littérature commerciale et populaire, une discipline toujours perçue comme infantile et infantilisante, au mieux une vache-à-lait pour l’édition… et pourtant ce n’est pas faute d’avoir mené une politique d’auteurs depuis des décennies… seuls Hergé, Goscinny, Pratt et tout juste Tardi et Bilal sont sortis du ghetto. Le reste de la production reste méprisée, aussi bien par la critique, à quelques exceptions près, que par l’université. On a un peu avancé, notamment en recourant à des formats nouveaux, comme le roman graphique avant qu’il devienne lui-même un carcan, mais la BD en tant que discipline narrative majeure reste globalement méprisée. L’attitude insultante de Besnehard est révélatrice. Tout reste à faire.

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                • Répondu le 26 août 2021 à  22:59 :

                  Tout reste à faire mais si la BD n’est pas prise au sérieux, voire de moins en moins, c’est aussi à cause de son offre pléthorique, constituée à majeure partie de produits très médiocres. Si le cinéma français produisait 6000 films par an dont plus de la moitié seraient des sous-produits, des copies de trucs déjà existants en moins bien, et l’autre moitié des films joués par des comédiens difformes qui ne savent pas jouer et avec des réalisateurs qui ne savent ni photographier ni filmer, on parlerait beaucoup moins du cinéma français et on ne le subventionnerait pas autant. Avec sa surproduction qui noie le marché de produits peu coûteux, mal-ficelés par des artistes sous-payés, le marché de la BD ressemble parfois au cinéma italien des années 70 et 80 : quelques pépites émergent d’une avalanche de sous-produits périssables. Vous parlez d’Hergé, Goscinny, Pratt, Tardi qui sont sortis du lot. Mais nous n’avons tout simplement plus d’artistes de ce calibre en ce moment.

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                  • Répondu le 27 août 2021 à  06:54 :

                    Nous avons de grands auteurs, mais ils ne sont pas suffisamment mis en avant puisque l’on privilégie les auteurs et autrices tendances de la presse spécialisée. Mais dans la masse des auteurs et autrices plus anonymes, les éditeurs attendent un succès en librairie pour les promouvoir. C’est le chien qui se mord la queue.

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                  • Répondu le 27 août 2021 à  11:20 :

                    Je suis assez d’accord avec ce constat. J’ajouterai le nom de Moebius. Personne aujourd’hui ne peut rivaliser avec cette short-list. Ni même avec les grands dessinateurs du calibre de Gillon, Bernet, Toppi, Munoz. On est dans une phase mineure de l’histoire de la BD. Beaucoup d’auteurs, peu de grands artistes.

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                  • Répondu le 27 août 2021 à  16:02 :

                    Si la BD n’est pas prise au sérieux par des gens pas sérieux comme ce Besnehard, ce n’est pas trop grave, elle s’en remettra !

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                • Répondu par Milles Sabords le 27 août 2021 à  06:45 :

                  C’est bien ce que je disais... la petite phrase de Besnehard résume à elle seule la vision dégradée que donne la BD à la société, tandis que les éditeurs ont préférés se concentrer sur le Manga pour le rendre omnipotent. Alors, qui est le plus à blâmer dans cette affaire ? Vous noterez que dans la littérature, dans sa globalité, il n’y pas une telle captation du marché par des romans asiatiques ou américains.

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                  • Répondu le 27 août 2021 à  06:58 :

                    Je parle de la médiocrité globale de la production, qu’elle soit francophone, américaine ou asiatique. Vous, êtes obnubilé par le recul de la BD francophone face au manga. Ok mais c’est un autre sujet.

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                • Répondu le 27 août 2021 à  06:47 :

                  Quelle soi méprisée est sa force et il faut qu’elle demeure populaire. Plus elle est prise au sérieux et plus la bourgeoisie s’en empare et l’empêche d’être créative.
                  La bande dessinée est méprisée par des pédants comme ce Besnehard, par des gens qui se prennent au sérieux. On n’invente rien quand on se prend au sérieux. La bande dessinée est aussi méprisée par des gens qui font du roman graphique et qui cherchent la notoriété et les récompenses. Elle est aussi méprisée par des auteurs issus de la bourgeoisie qui lui ont collé l’étiquette 48cc. Et elle est méprisée par des donneurs de prix du FIBD.
                  La liste des gens qui méprisent la bande dessinée est longue.
                  La bande dessinée reste une zone d’ombre où on peut encore s’exprimer librement parce qu’il y a ce mépris des gens qui se croient intelligents.

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                  • Répondu le 27 août 2021 à  07:56 :

                    Ce discours teinté de marxisme et de lutte des classes serait entendable si la BD dite populaire que vous défendez, celle qu’on appelle le 48CC était produite par des gens du peuple, autrement dit de petits indépendants courageux et audacieux. Malheureusement ce sont de grosses boites capitalistes qui produisent ces albums que vous défendez, en appliquant des recettes purement commerciales et en sous-payant leurs auteurs. Ce sont ces mêmes grosses boîtes qui produisent les romans graphiques, que vous jugez « bourgeois ». La seule alternative sont les vrais petits éditeurs indépendants qui, eux, n’ont généralement pas les moyens de payer les auteurs. Quant à l’intelligentsia que représente ici M. Besnehard, elle met tout dans le même sac, et méprise le mode d’expression BD en lui-même.

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                    • Répondu par Milles Sabords le 27 août 2021 à  09:16 :

                      Les éditeurs Indépendants produisent justement une BD qui n’a rien de populaire et qui ne s’adresse qu’à une marge du lectorat. Il n’y a pas plus élitistes que les Indés dans leur choix éditoriaux. Et souvent, c’est plus de la recherche artistique pour plasticiens de l’image que de la BD. C’est bon pour les galeries d’art contemporain, pour des bourges qui veulent investir dans une "oeuvre", pas pour de la BD grand public. Les Indés repoussent les limites de la BD et servent de point d’observation aux éditeurs plus classiques, qui plus tard, adapteront leurs recettes de manière plus commerciale et industrielle. Ne soyons pas dupe de cette écume médiatique, car s’il y a bien des interlocuteurs influents avec lesquels l’édition BD voudrait collaborer afin de devenir plus légitime, c’est des interlocuteurs comme Besnehard.

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                      • Répondu le 27 août 2021 à  17:07 :

                        Besnehard ou Finkielkraut, même combat. Ce sont simplement des ignorants emplis de préjugés.

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                        • Répondu le 28 août 2021 à  08:37 :

                          Finkielkraut a des préjugés sur la bande dessinée parce qu’il n’en a pas lu depuis son enfance. Mais ça ne fait pas de lui un ignorant pour autant. Vous connaissez des normaliens agrégés de lettres et titulaires d’une maîtrise de philosophie qui soient ignorants ?

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                      • Répondu le 27 août 2021 à  17:13 :

                        L’avenir de la Bd, c’est probablement le webtoon mondial et les plateformes. Ce n’est pas avec des gens de la génération de Besnehard qu’il faut s’associer. Sa conception de l’audiovisuel remonte aux années Canal et à son soutien massif au cinéma, une époque bientôt révolue. Par contre l’avenir du média aura besoin d’une grande capacité à dénicher du talent, et ça pour l’instant, c’est plus cher les indépendants que ça se passe.

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                        • Répondu le 28 août 2021 à  07:21 :

                          Les plateformes ne sont pas l’avenir de la BD, juste un complément, car elle ne rémunère pas, ou à la marge, les auteurs. Le livre restera, tout comme le vinyle.

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                          • Répondu le 28 août 2021 à  08:47 :

                            Le livre non plus ça ne paye pas ! Bien sûr le livre existera toujours, à la marge. Comme le vinyle est revenu, à la marge. Comme le cd et le dvd existent toujours.

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                            • Répondu le 28 août 2021 à  12:02 :

                              Jamais le vinyle n’a autant marché au point que les grandes marques de la Hi-Tech ont développés des platines grand public. Alors que le CD et le DVD se sont effondrés et même en occase ils ne se vendent plus. Weebtoon ou plateformes BD, effet de mode qui ne remplacera la BD papier et dont le marché peut s’effondrer en coup de clic à cause des hackers.

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                        • Répondu par Milles Sabords le 28 août 2021 à  09:31 :

                          Besnehard, dépassé ? Vous n’êtes pas à la page... sa série "Dix pour cent" fait un carton à l’étranger et a été diffusé sur la plateforme Netflix dans une soixantaine de pays.

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      • Répondu le 26 août 2021 à  11:57 :

        À vous lire, remplacer le FIBD par une Japan Expo serait la meilleure manière d’empêcher le festival du film francophone d’Angoulême d’absorber toutes les aides publiques et privées.

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  • j’habite Angoulême et pas très loin d’un cinéma qui projette les films, et je peux vous dire que nombreux spectateurs mangent leur sandwich dans la file d’attente pour entrer dans le cinéma, qu’il ouvre un peu ses yeux ce monsieur.

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