Nos dossiers Festival International de la bande dessinée d’Angoulême Angoulême 2022

TRIBUNE LIBRE À PASCAL AGGABI - Angoulême 2022 : élitus nombrilis Vs populus

Par Pascal AGGABI le 25 mars 2022                      Lien  
ENTRE IDIOTS UTILES ET COUILLONS 2.0 (MAIS REBELLES MALGRÉ TOUT). Ça y est, le Festival International de la BD d’Angoulême, le FIBD, édition 2022, est fini ! C’est certain, vous aimez la bande dessinée. Passionné, vous connaissez un peu son Histoire, internationale, ses grands auteurs, tout aussi logiquement et avec la même passion, pour encore mieux l’apprécier, la lire, vous vous êtes un minimum penché sur sa structure narrative, sa mécanique. C’est pourquoi lors de cette semaine toute désignée à fêter ce grand art, vous vous êtes régalé ! Non, on rigole. On sait, c’est pas gentil, mais c’est ainsi. Le monde est cruel, de traviole, confiné, dans le plus hermétique entre-soi, cases ou pas, mais parfois surtout cases : vous vous attendiez vraiment à vivre éternellement dans une bulle, même pendant sa manifestation reine ? D’ailleurs, puisqu'on rigole, pendant que d’autres ricanent et que l’heure est à la radicalité, l’alternative, l'affirmation et l'émancipation : exprimons-nous.

De quoi, populaire ? Et puis quoi encore ! Pourquoi pas une foire à la saucisse, avec ses papiers gras, ses incultes, ses ploucs ? Et ce serait quoi le Grand Prix, un gilet jaune ? Gentrification quand tu nous tiens...

Vous l’avez peut-être remarqué, le vénérable festival BD d’Angoulême, le festival de toutes les BD, normalement, semble s’être pas mal pris pour un autre, depuis un certain temps. Pour un autre, "l’autre", celui très distingué, attention pas de mélange de torchons et serviettes, candidat de "l’autre BD", celle autoproclamée pour les très recommandables lecteurs, qui en savent plus et mieux. Pour un autre jusqu’à devenir, de fil en aiguille, au fur et à mesure du glissement :"leur festival".

Bien sûr, élégance et représentativité oblige, la sublimation s’est en bonne partie opérée avec subventions, l’argent de tous, c’est tellement plus inclusif, contemporain.

Mais alors l’autre ? Qui "l’autre" ! Ben cette élite, ce conformisme, qui s’autocongratule en boucle, à l’exclusion de tous les autres, ce nombril, ce couvercle, idiot utile de tous les status quo. En commençant par le tokénisme.

TRIBUNE LIBRE À PASCAL AGGABI - Angoulême 2022 : élitus nombrilis Vs populus
Puisque l’époque est aux super-héros et plus encore aux mascarades, voici les idiots utiles du conformisme scolaire et bourgeois (tautologie en triple).
À ne pas confondre avec le couillon 2.0 -la parité la plus élémentaire conduit à regretter qu’il existe au moins autant de couillonnes- qui lui, fait le jeu du tokénisme. © Jean-Pierre Garnier.

Tous ego.

Qui a dit, fin sondeur de l’âme humaine : "l’élitisme mène invariablement au nombrilisme, c’est sur le chemin." ? Probablement pas cet autre, qui a cru bon de rajouter, audacieux dans la métaphore : "Ceux qui se prennent pour le nombril du monde, se sont juste trompés de... trou" !

Ça c’est du nombril ! La famille du dessinateur Fmurr a fait au Musée de la BD d’Angoulême une dation portant sur l’essentiel de son œuvre. Une oeuvre essentielle peu distinguée par le festival. Nous lui rendons hommage ici.
© Fmurr, Dargaud.

Car nous y voilà, il arrive qu’on confonde trois choses : la culture, l’instruction et l’intelligence. Souvent, ô glorieux titulaires des deux premières, parce qu’ils ont lu quelques bouquins et, revendiquent de s’intéresser l’AAAART majuscule, avec beaucoup de HAAAAA ! Cette élite donc, comme ils affectionnent se désigner, s’autorise à se considérer comme dépositaire du bon goût : incontestablement capable, d’avoir un œil critique sur tout. Parfois, même, sans avoir pris la peine d’en connaître le La.

Il faut les voir, et surtout les entendre, les lire, superbes, le postillon ajusté, le cursus, en piédestal tout terrain.

Dans la BD, par exemple, ils prolifèrent, sans même les bases les plus élémentaires sur le sujet, à perpétuer toujours plus les éternelles approximations : auteurs bricoleurs du dimanche, éditeurs, vendeurs, galeristes, bibliothécaires, chroniqueurs... Mais si.

Après tout, pas grave, ce truc, bizarre, ce n’est que de la BD, l’infantilisant machin pour débiles, alors...

Ben non.

Le commandant Turbot est lui aussi un spécialiste de la BD...
© Walthéry, Dupuis.

Cet esprit dominant de la race humaine, qui a annexé l’art et confisqué la pensée, s’est fait le gardien d’une frontière, celle du culturellement correct. Son goût est le bon goût, son avis, la référence. Avec pour légitimité celle qu’il s’est donnée à lui-même et l’assurance de celui qui sait.

Gardien du temple ou douanier, chaque alpage moutonnier se doit d’avoir son génie, loin du troupeau qui bêle... Mais en suivant le courant... dominant !
© F’murr, Dargaud.

Cet exigeant est interpellé par une vision audacieuse, décalée, innovante et (im-)pertinente, qui révèle l’indicible, tout en respectant, l’au-then-ti-ci-té. Lui sied aussi une vision radicale, et transversale, qui alors convoque, fait dialoguer, et donc questionne, en creux, à grands coups d’expériences, formelles, des plus jouissives, en quête d’abstraction, avec une voix, intelligente, solaire, qui déconstruit, bouscule les codes, les habitudes, loin des recettes, du vil commerce, ce qui bien sûr le stimule, acteur de l’œuvre, cet éternel curieux !

Ouf, un vrai slogan pour enseigne de supermarché culturel !

© F’murr, Dargaud.

Lui qui, en sus et bien évidemment, ne manque jamais une occasion de faire valoir son juste droit à l’indignation, son courroux. C’est sûr, il va sauver le monde, l’Univers et ses environs.

Rebelle toujours.

Pour se détendre, le badin, punk et rebelle dans l’âme, ne manque jamais de se gausser avec les mots " kitsch" et " pompier" qui caractérisent le faiseur, de province. Un artisan à coup sûr, arf arf, voire pire, un copiste, chez qui tout dégage une incommodante odeur de transpiration.
Besogneux qui n’ont rien de commun, ni de près ni de loin, avec ce qui peut ressembler à un au-then-ti-que artiste, un créateur - prière à ce moment de prendre un air habité !

Un théoricien aussi. De l’art de la BD, expert, il connaît les termes "ellipse", "espace inter-iconique",... Un sacré bagage, apparemment tout terrain.
© F’murr.

C’est pourquoi il porte beau, à la ville comme à la scène, on sent bien que le vrai, c’est lui, le légitime ! Il se déclare volontiers esprit libre, ouvert et attentif, ignorant, avec son collier bien ajusté de suiveur, qu’il est un condensé d’images toutes faites, de clichés, non pas directement tampon du stéréotype, quoique, mais plus sûrement, on le redit, du conformisme. Le conformisme scolaire et bourgeois.

Lui, qui n’apprécie rien tant que l’exclusivité, les petits comités, les avant-premières, les signes extérieurs, la reconnaissance symbolique et l’entre-soi. Où bien sûr tout le monde pense rigoureusement la même chose, s’estime différent de la masse - sans mépris, aucun, cela va sans dire.

Ce qui lui fait cultiver une véritable passion pour tout ce qui le lui confirme.

Quel ascendant !
Il porte quoi, le petit, un gilet jaune ? © Deliège, Dupuis.

Ainsi, il a pour culte l’objet-livre, précieux reliquaire, finalité en soi pour ce collectionneur, viscéral. Mais il est, de la même manière, friand de citations, et aime apprendre par l’anecdote, si passionnaaaantes et enrichissantes !

Urbain branché en continu sur le courant alternatif, chantre d’un avancer pour avancer tout mécanique, jusqu’à l’absurde : on l’appâte avec tout ce qui correspond à l’image qu’il se fait de l’art et des artistes, conservateur qui s’ignore, surtout si ça épate la galerie.

Image de l’art qui, heureux hasard, est celle qui cajole goulûment le marché dans le sens du tiroir-caisse.

Un esthète, collectionneur, attaché à l’objet, le colifichet.
© Serge Clerc. "Le Journal". Denoël Graphic.

Mais bon, quand même, on ne la lui fait pas, même s’il a du mal à dire "je ne sais pas" ! Lui qui, de plus, se fait le point d’honneur de garder en toutes choses et circonstances de la distance, cette fois-ci, positionnaaaante - "la contemplation de l’intellect et la retenue pour mode de vie" constate à ce sujet le très politique scénariste américain de Hulk, Captain America et Spider-Man, Peter David- loin des passions, du haut de son petit nuage, rempli de mirages !

On vous avait prévenu, c’est un avion, à réaction.

Décidément Bobo connaît la musique, pour faire danser son monde. Ici, une guitare ou un ukulélé.
© Deliège, Rosy, Dupuis.

Il est donc facile, pour qui connait la musique, de le faire danser, sur un air de flûte, en prenant de grands airs...

... Mais Joe la Candeur, qui avale des couleuvres, souvent dindon de la farce, se laisse pas faire...
© Deliège, Rosy, Dupuis.

Cas d’école.

L’école en fabrique par paquet de douze, surtout parmi les étudiants en lettres et sciences humaines, la communication. Cette école à qui, comme il en a été de nombreuses fois pointé du doigt le travers par les analystes qui se sont penchés sur cette piquante question revient tristement la fonction, dixit, de préserver les distinctions sociales et de form(at)er à la norme, la mentalité "bourgeoise". Un sujet de préoccupation à propos duquel les sonneurs d’alarme ne manquent pas.

Formater par le biais de l’éducation "morale, intellectuelle et esthétique" nous apprend alors Edmond Goblot, et ce, bien sûr, en complète contradiction avec la disposition de départ prévue pour cette vénérable institution.

C’est là qu’on se rappelle que le plus gros procès fait à la BD, à sa légitimité, a longtemps été celui de l’autodidaxie. Autodidaxie, suspecte fabrique à herbe folle. Sans entrave.

Instruit, cultivé, diplôme "inzepoket", grand lecteur aussi, mais prisonnier du suivisme, de ses certitudes.
© Deliège, Rosy, Dupuis.

On les compte ensuite nombreux dans les médias, l’animation culturelle, la communication, hérauts du "cadre normatif". À faire le jeu de la pensée dominante, celle des possédants, les classes privilégiées, sans beaucoup de contradiction en face...

Et il y a Angoulême, on y revient, joie. Angoulême, festival qui normalement devrait s’appliquer à faire la promotion du 9e art, son art véritable, en plus contribuer à élargir et renouveler son public...

Là, c’est faillite à tous les étages. On a droit à la panoplie et tout l’orchestre : copinage, réseaux, arrangements entre gens de bonne compagnie, nébulosité, autoritarisme moral, dictature de l’air du temps, pathétique course à la reconnaissance, inclusion à géométrie variable, alibi culturel, vision scolaire de l’art, culturocratie, alliance de la chaire et du goupillon, parade mondaine...

Élitus versus populus...
© F’murr, Dargaud.

À tour de bras, on sélectionne et récompense la bluette à bobo, le prêt à penser droit, le prêchi-prêcha et l’underground de supermarché ! Formatés sur le modèle de la contre-culture, si cher aux intraitables décrits plus haut, éternels nostalgiques de l’époque du campus où ils étaient rois. Angoulême, festival qui confond art adulte et adultère, en commençant, entre autres, par les auteurs belges, souvent grands cocus de l’histoire.

Encore un qui s’en va. Vers un écran ou la planète manga ?
© F’murr, Dargaud.

C’est comme cette manière d’écarter tout ce qui a des accents populaires et de quémander, tel un gamin contrit sur la pointe des pieds, "l’auteurisation" d’exister...

La bande dessinée, un art majeur ? En tout cas, et de toute évidence, à force de génuflexions, pas encore un art adulte. Il devient donc urgent pour elle de s’émanciper. Surtout des émancipateurs.

(par Pascal AGGABI)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

🛒 Acheter


Code EAN :

Photo : D. Pasamonik (L’Agence BD)

tout public France Angoulême 2022
 
Participez à la discussion
19 Messages :
  • Joli ! On sent bien que vous êtes revenu agacé.

    Répondre à ce message

  • À vous lire, l’élite, c’est le conformisme et la norme.
    Donc, je présume qu’à l’inverse, le populaire, le plus grand nombre, c’est la pluralité des idées et l’anticonformisme.
    Ben non. Je n’adhère pas à ce discours simpliste et démagogique.

    Il y a de l’entre-soi et du copinage, des réseaux et je le FIBD est de plus en plus phagocyté par des petits malins qui veulent tirer les couvertures à eux, c’est-à-dire, à leurs goûts, à leur vision de la bande dessinée. Mais il ne faut pas confondre élite et entre-soi. L’entre-soi peut être un comité de cerveaux médiocres, cela ne fait pas une élite artistique et intellectuelle. L’élite, ce n’est pas l’hermétisme non plus. Vous pouvez être brillant et talentueux et tourné vers le populaire. L’exemple parfait, c’est Goscinny.

    Le devoir d’une personne cultivée, instruite et intelligente est de construire des ponts et de tirer vers le haut le plus de gens possibles. Pas de construire des murs et de décider que d’un côté, c’est le bon goût et de l’autre, c’est la honte. L’entre-soi, ce n’est pas l’élite, mais une aristocratie de cerveaux médiocres qui veulent le pouvoir pour le pouvoir et sans partage.

    Le FIBD fait de mauvais choix parce qu’elle se coupe du populaire parce qu’elle ne fait pas preuve de pédagogie dans ses choix. Prenez le Grand Prix, vous allez attirer à la bande dessinée combien de nouveaux lecteurs avec une communication et un choix pareil ? Pareil pour le prix du meilleur album. Le but de ce festival est de faire la promotion de LA bande dessinée pas de saborder le travail de la majorité des auteurs et des éditeurs. Le festival ne communique plus depuis longtemps sur la bande dessinée mais uniquement sur sa propre existence. Ce n’est pas élitiste mais aveugle.

    Répondre à ce message

    • Répondu par denis le 26 mars 2022 à  15:33 :

      Cet article est un salmigondis indigeste et creux et effectivement, démagogique au dernier degré

      Répondre à ce message

      • Répondu le 26 mars 2022 à  19:27 :

        Absolument. Méfions-nous toujours de ceux qui prétendent parler « au nom du peuple ». En général, ça finit très mal.

        Répondre à ce message

      • Répondu par Laurent Colonnier le 26 mars 2022 à  20:46 :

        Je trouve cet article très bien senti et clairvoyant de la situation actuelle.

        Répondre à ce message

        • Répondu le 27 mars 2022 à  21:22 :

          C’est surtout représentatif du mépris de classe qui se répand de part et d’autre.

          Répondre à ce message

          • Répondu par Christian le 30 mars 2022 à  20:25 :

            Ahahah ! "mépris de classe", tout de suite les grands mots pour se donner un genre...

            Répondre à ce message

            • Répondu le 31 mars 2022 à  10:23 :

              C’est pas un grand mot, c’est ce que j’observe dans le discours d’à-peu-près tout le monde ici ou ailleurs. On résume les gens à leur extraction sociale, on se traite de beauf ou de bobo à longueur de journée. C’est fatigant et inquiétant.

              Répondre à ce message

    • Répondu par Pascal Aggabi le 30 mars 2022 à  16:17 :

      Ce n’est pas le propos de cet article, je ne dis pas du tout ça.

      D’abord, puisque vous en parlez : de mon point de vue, et d’autres personnes vous vous en doutez, il n’y a pas "d’élite" mais seulement des compétences, réelles.
      L’élite, un titre, un comité comme vous dîtes, plus qu’autre chose, c’est le sang bleu de la société civile, un gourdin ou un marteau, une fin de non-recevoir. Les aptitudes, capacités, qualifications c’est mieux, non ?

      La technocratie est une "élite", il paraît.

      Ce que je défends dans cet article, en revanche, c’est que ce que vous appelez populaire, est représentatif du stéréotype, tandis que les représentations bourgeoises ont plutôt à voir avec le conformisme. La norme, en effet, puisque essence du culturellement correct, partout mis en avant, souvent au forceps et arrangements.

      En conséquence, remplacer le stéréotype -qui est un élément-clé de l’art "invisible" de la BD ou l’auteur n’a parfois qu’un strip pour raconter- par le conformisme, est une très mauvaise idée, vraiment.

      Les mangakas qui ont rationalisé la narration BD, son écriture, sa mécanique et l’expérience de lecture induite, à l’extrême, ne font que ça, structurellement, du stéréotype. Avec le succès que l’on sait.

      Pour le reste, vous dîtes la même chose que moi, je crois.

      Répondre à ce message

      • Répondu par Pascal Aggabi le 30 mars 2022 à  23:17 :

        " ce n’est pas le propos de cet article, je ne dis pas du tout ça." en réponse à votre phrase : "À vous lire, l’élite, c’est le conformisme et la norme. Donc, je présume qu’à l’inverse, le populaire, le plus grand nombre, c’est la pluralité des idées et l’anticonformisme" bien sûr.

        Par ailleurs, vous me semblez assez préoccupé par le concept et la notion d’élite. :-)

        Répondre à ce message

        • Répondu le 31 mars 2022 à  08:47 :

          L’élitie vs le populaire est le thème de votre article, non ?

          Vous ne cherchez pas à définir les termes et les concepts. Vous faites immédiatement des amalgames du genre : élite = conformisme = norme = bourgeoisie. Vous affirmez sans démontrer. Forcément, vous sombrez dans les clichés et la démagogie. Commencez par définir clairement chaque terme et ensuite, vous pourrez deconstruire les conventions pour les remettre en cause. De la même manière que l’élite n’est pas nécessairement élitiste, le populaire n’est pas nécessairement populiste. Il peut y avoir aussi du conformisme dans le populaire aussi, et il y en a. Je n’adhère pas à votre discours parce qu’il manque de méthode et de rigueur. C’est sûr, avec une pensée pareille, vous ne risquez pas d’échouer dans les hautes sphères.

          Répondre à ce message

          • Répondu par Pascal Aggabi le 31 mars 2022 à  12:50 :

            Bonjour.
            Dire que je me préparais à écrire une thèse de troisième cycle et que j’ai préféré faire un court article quelque peu ironique et passablement las, c’est ballot.

            Vous avez raison, faîtes-moi la leçon pour que je puisse m’émanciper en pensant comme vous et qui sait, m’élever, loin de toute démagogie. Je suppose que vous avez déjà préparé le petit collier, bien ajusté et tout.

            Ensuite, mais c’est pas gagné, indulgence, je pourrai écrire les articles qui vous conviennent, articulés comme ils vous convient, dans la forme et le fond qui vous conviennent, loin des clichés, amalgamé dorénavant, sans déconstruire, comme de juste. Pour enfin, délice et promesses, échouer dans les hautes sphères, un naufrage est si tentant.

            Il me tarde déjà.

            Cordialement votre.

            Répondre à ce message

      • Répondu le 31 mars 2022 à  06:17 :

        Les compétences réelles, c’est justement ce qui forme les élites.
        Si une élite n’est pas compétente et excellente, ce n’est pas une élite, c’est une aristocratie par le sang ou par l’héritage financier. Faut pas confondre.
        Faire partie d’une élite n’est pas avoir un titre mais avoir des aptitudes, des capacités, des qualifications, de la culture, de l’intelligence.“”
        Une élite n’a pas nécessairement le mépris du populaire.
        Les stéréotypes ne sont pas plus des normes bourgeoises que des normes des classes ouvrières ou des classes moyennes. Le conformisme est majoritaire, partout, ça s’appelle la doxa ! C’est plus facile parce qu’il ne faut faire aucun effort. Et c’est pour ça que l’élite fondée sur la méritocratie est nécessaire. Sans cette élite, pas de remise en cause de cette doxa, pas de d’intellectuels, pas de philosophes, pas de scientifiques, pas d’artistes, pas d’auteurs. La mort de Socrate. Quand je dis auteur, je dis celui qui invente une nouvelle façon de dire les choses, une nouvelle forme. Pas celui qui se contente de recopier, de faire "comme" dans le but de toucher des droits d’auteur. Une nouvelle manière, une nouvelle forme n’est pas incompatible avec le populaire. Voilà pourquoi je prenais l’exemple de Goscinny. C’est cette élite là que j’aime, celle qui n’a pas le mépris du populaire. Au contraire, celle qui la tire vers le haut.

        Relisez "Le Mariage de Figaro" (1784) de
        Caron de Beaumarchais.
        "Parce que vous êtes un grand seigneur, vous vous croyez un grand génie !... Noblesse, fortune, un rang, des places, tout cela rend si fier ! Qu’avez-vous fait pour tant de biens ? Vous vous êtes donné la peine de naître, et rien de plus. Du reste, homme assez ordinaire..."

        L’invention de la Révolution française, c’est la méritocratie. Et une élite doit être le fruit de cela. Sinon, c’est la royauté et le triomphe des fils de, des habitudes, des préjugés et et de l’ignorance.

        Ce n’est pas les élites qu’il faut blâmer mais la manière de les constituer.

        Répondre à ce message

        • Répondu le 1er avril 2022 à  06:29 :

          Malheureusement l’élite d’aujourd’hui n’est pas celle que vous décrivez, une fois au sommet, elle se gave abondamment et ne laisse que des miettes au populaire.

          Répondre à ce message

          • Répondu le 4 avril 2022 à  15:34 :

            L’élite… une fois au sommet.

            Donc, l’élite précède l’élite. Elle n’est pas encore au sommet qu’elle l’est déjà. L’élite est prédestinée…

            Répondre à ce message

  • Bonjour,

    Angoumoisine, je suis rassurée de voir que nous sommes à penser ainsi, et même dans le monde de l’illustration ou du livres. C’est assez amusant de voir qu’enfin, on le réalise et le crie.

    Merci

    Répondre à ce message

    • Répondu le 29 mars 2022 à  09:14 :

      C’est rassurant d’avoir tort à plusieurs parce que ça donne l’illusion d’avoir raison.

      Répondre à ce message

  • Tout à fait d’accord avec Pascal Aggabi !

    Répondre à ce message

CONTENUS SPONSORISÉS  
PAR Pascal AGGABI  
A LIRE AUSSI  
Nos dossiersFestival International de la bande dessinée d’AngoulêmeAngoulême 2022  
Derniers commentaires  
Abonnement ne pouvait pas être enregistré. Essayez à nouveau.
Abonnement newsletter confirmé.

Newsletter ActuaBD