Une trame classique ? Certes, mais Fabien Vehlmann explore ce sujet sous un angle moins conventionnel, en axant l’histoire sur la psychologie des personnages soumis à un climat écrasant, toujours border line, mais pas assez pour susciter l’aversion du lecteur.
C’est l’histoire de la bête de Gévaudan, un animal monstrueux qui dévaste les villages. Le Roi envoie ses meilleurs soldats pour en finir avec elle. Leur chef imagine que cette mission est une excellente occasion pour que Jean-Baptiste Poulain (un parent) sorte de sa dépression tout en bénéficiant de ses conseils et de son expérience dans le domaine de l’étrange. Les traces laissées par la bête mènent à la frontière. Les plus téméraires de ces soldats décident de tomber l’uniforme et de la poursuivre... jusque dans un enfer blanc, où Jean-Baptiste et son offiecier de cousin vivront une expérience humaine éprouvante et psychologiquement déroutante.
Les influences graphiques de Mathieu Bonhomme sont classiques. Le dessinateur a appris le métier auprès de Jean-Claude Mézières, Serge Le Tendre et Christian Rossi. Cela se sent. Son trait virtuose et nerveux va à l’essentiel, sans rechercher à multiplier d’inutiles effets de style. Les noirs sont délicatement posés, sans excès, laissant à Delft, le coloriste, le soin de jouer de la variété des tonalités sombres.
La série Le Marquis d’Anaon a trouvé son rythme de croisière. Un futur classique !
(par Nicolas Anspach)
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