Nous sommes en 1978, Algoud est un jeune père qui vient d’être nommé dans une école en Haute-Savoie. Ce doux rêveur au look très "gauchiste de Mai 68" (il porte cheveux longs et un foulard de soie) découvre une région aux habitants rugueux, au parler inhabituel et surtout aux usages et a du mal à adapter ses codes un peu décalés par rapport à l’institution qui l’emploie.
Égrenant les anecdotes rendues encore plus drôles par le dessin rond et sympathique de Florence Cestac, ce récit particulièrement potache, sorte de Grand Duduche des années 1970-1980, explique comment est née la vocation de l’amuseur public, devenu homme de radio et de télévision, puis écrivain, comédien, scénariste…
La BD joue son rôle dans cette histoire car, féru et même spécialiste de Tintin (il a écrit plusieurs ouvrages sur le reporter à la houppe), Albert Algoud l’utilise comme outil pédagogique, ce qui n’est pas vraiment encore très bien perçu.
Sa proximité avec les élèves (il partage avec eux quelques joints) et surtout son exposition médiatique (on le découvre à poil dans Hara Kiri et puis à la TV, dans l’émission « poil à gratter » du moment : Nulle part ailleurs) fait que sa hiérarchie va le prendre en grippe, au point de le pousser dans le sillon de sa vocation actuelle.
On en conclut que voilà un humoriste qui a sauvé sa vie après l’avoir consacrée, quelques années durant, à sauver celles des autres…
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.