À cette époque, pour les Vengeurs, tout était beaucoup plus simple. Les héros restaient les gentils, ils étaient aimés, valeureux, nobles et partageaient des valeurs de justice. Les méchants, quant à eux, étaient repérables à trois kilomètres : ils étaient cruels et laids, et n’hésitaient pas à lâcher leur célèbre rire diabolique à la moindre occasion.
Cette épopée va proposer de nombreuses pistes plus subtiles à explorer. Plongée en pleine guerre froide, les États-Unis craignent et voient des communistes partout. Les « ennemis de l’intérieur » peuvent être n’importe qui et Roy Thomas utilise cette atmosphère pour dépeindre une Amérique tourmentée et haineuse et injecter de la grisaille dans ce monde en noir et blanc.
Les Vengeurs sont accusés de comploter avec l’envahisseur. Les premières failles de certains héros se dévoilent et les Skrulls, avec leur pouvoir métamorphe, illustrent leurs dons pour semer la zizanie.
Entre le Cercle arctique, Washington, la zone négative, le monde des inhumains dans l’Himalaya et de lointains systèmes solaires, cette ambitieuse aventure déborde d’énergie et d‘envergure. Les alliés et les ennemis sont multiples et le final cosmique a montré une nouvelle manière de traiter les batailles galactiques.
Les auteurs, Roy Thomas et John Buscema en tête, illustrent ici les raisons de leur succès et de leur influence sur l’univers Marvel. Les changements se voient à l’intérieur même du recueil en comparant le classicisme des premières aventures dessinées par Sal Buscema, avec la fluidité des courbes et le dynamisme du découpage proposés par Neal Adams et John Buscema.
Cette aventure permet enfin de présenter les Skrulls et de comprendre les origines de leur haine pour les Vengeurs.
(par Mathieu Drouot)
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