Pour s’en convaincre, il suffisait de déambuler à Bercy Village en septembre dernier, lors de la 4e édition du Festiblog (ou Festival des Blogs BD), premier et plus gros évènement dédié à la bande dessinée en ligne. Le public y était bel et bien nombreux pour rencontrer en dédicace autant des stars que des auteurs plus confidentiels de la blogosphère. Une preuve que le dessin "palpable" a toujours la cote y compris auprès du public internaute.
D’ailleurs, les étagères des librairies nous ont encore montré en 2008 que blogs et bandes dessinées papier savaient toujours s’accorder. De Boulet à Pénélope Bagieu, les confirmés comme les révélations ont clairement décidé de se battre sur les deux fronts, et 2009 ne changera pas la donne avec entre autres des albums à paraître des blogueurs Goupil Acnéique et Aseyn, tous deux lauréats de la première Révélation Blog, décernée lors du festival d’Angoulême 2008, auxquels il faut également ajouter l’album THE plus beau métier du monde de Soph’, troisième lauréate, paru en novembre chez Paquet.
Justement, parlons-en de cette Révélation Blog ! En effet, cette récompense organisée par la maison d’édition indépendante Warum, à l’initiative du Pavillon Jeunes Talents du FIBD, a décidé de contre-attaquer cette année. Ouvertes à tous les dessinateurs de BD français, belges et suisses de plus de 17 ans et n’ayant jamais publié à titre professionnel, les inscriptions se sont closes avec pas moins de 350 blogueurs. Le jury a ensuite dévoilé le 22 décembre dernier la liste des 30 sélectionnés pour qui le public peut maintenant voter, entre le 1er et le 15 janvier.
Les membres du jury choisiront les trois lauréats le 21 janvier parmi les auteurs plébiscités par les internautes. Ces lauréats se verront invités au festival à la cérémonie de la remise des prix, le vendredi 30 janvier sous le Pavillon Jeunes Talents, avec le parrainage de la Caisse d’épargne.
Cette année, le premier lauréat se verra offrir la possibilité de publier son premier album sous le label Vraoum des éditions Warum. Son premier dauphin pourra publier chez Diantre ! dans la collection Blop, et le deuxième dauphin aura l’opportunité de publier régulièrement sur le site 30 Jours de BD.
Webcomics
Mais sur la toile mondiale, les webcomics continuent aussi à prospérer. Apparus bien avant le phénomène des blogs BD, ces bandes dessinées publiées sur le Net, généralement à rythme régulier, sont très nombreuses et populaires notamment chez les Anglo-saxons. Bien moins mis en lumière, les webcomics francophones ne sont pourtant pas si marginaux qu’on pourrait le penser. Le portail Lapin, créé par Phiip, s’est forgé une belle réputation auprès d’un public d’amateurs en publiant des webcomics tels que Jerry Stobbart, Ninja Blanc ou, évidemment, Lapin.
En 2007 est également apparu un nouveau site, Webcomics.fr, proposant aux bédéastes un outil facilitant la création et la mise en ligne d’œuvres en tout genre. A mi-chemin entre une simple plateforme d’hébergement et une véritable communauté, Webcomics.fr affiche aujourd’hui quelques 6300 planches publiées par plus de 200 auteurs, et un nombre de visiteurs en constante évolution.
Ces différentes possibilités de publication simples et gratuites ont amené avec elles un débat déjà en partie évoqué dans nos pages : la bande dessinée sur papier finira-t-elle par disparaître ? Dans cette même logique, Fred Boot [1] réfléchissait en octobre dernier sur son blog à une éventuelle disparition du fanzinat. Deux cas de figure pour l’instant peu envisageables.
Mais une chose est sûre : les années 2000 offrent un vaste panel d’outils permettant aux amateurs comme aux professionnels de talent (ou pas ?) de s’exprimer librement sur internet, et ils auraient sans doute tort de s’en priver.
(par Baptiste Gilleron)
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En médaillon : affiche de la soirée de remise de prix de la 2e Révélation Blog, réalisée par Reuno.
[1] auteur de Shaobaibai et Balsamo publiés sur Webcomics.fr
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