Dans un Japon qui sort d’une guerre ayant ravagée le pays, la lutte des classes bat son plein au sein des chats du pays. Tandis que les domestiqués s’enrichissent à l’aide de leur maître humain, les chats errants essaient de survivre dans ce pays appauvri suite au conflit meurtrier. Maintenant gouverné par une caste se croyant au-dessus des lois, la vie semble difficile et ce d’autant plus lorsqu’on est un chat errant. C’est dans cet univers que nous suivons Norachiyo, un chamouraï vagabond au passé trouble.
Borgne taciturne, le chamouraï vagabonde sur les routes du Japon dans un but bien précis. Au fil de son voyage les embûches s’enchaînent. Tout en gardant en tête le credo de son maître, il se confronte souvent à la caste des domestiqués, mais ne semble pas, pour autant, prendre parti pour d’autres chats. Hanté par ses vieux démons, ces derniers ressurgissent tandis qu’il tente d’atteindre sa destination.
Prépublié d’octobre 2015 à mai 2018 dans le Shonen Magazine Edge de Kondansha, l’œuvre aura mis quatre ans avant d’arriver chez nous. Projeté dans une histoire proche d’un récit historique, l’auteur nous livre ici une œuvre qui n’aurait rien à envier aux autres œuvres de chanbara. On rentre facilement dans cet univers peuplé de chats anthropomorphes, et même le côté décalé du terme chamouraï est rapidement mis de côté tant l’aventure se trouve rapidement captivante. Introduisant parfaitement les réflexions sur l’existence typique du genre, dans un univers peuplé de chats, l’auteur montre une maîtrise totale de sa narration dans ce thème.
Même si l’écriture peut paraître classique dans son ensemble, le trait de l’auteur apporte un cachet supplémentaire à l’appréciation du manga. Avec une mise en page et un encrage du plus bel effet, Hiroyuki Takei parvient sans mal à donner une force visuelle à ses cases impressionnante. Que ce soit lors des moments de combat ou mêmes lors de scènes plus contemplatives, l’auteur trouve toujours un moyen de nous plonger dans son univers avec une facilité déconcertante. Inutile de dire qu’après ce premier tome nous sommes déjà conquis par le titre et attendons le prochain avec une certaine impatience.
(par Romain COMPIEGNE)
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.
Nekogahara T. 1. Par Hiroyuki Takei. Traduction Sayaka Okada & Manon Debienne. Pika Edition, collection "Seinen". Sortie le 24 août 2022. 182 pages. 7,50 euros.
![Serge Monfort : « En lisant, l'enfant devient le chien, comme il deviendrait chevalier dans une BD médiévale ! » [INTERVIEW]](local/cache-gd2/07/a53eabf15a5df16adbd03466676855.jpg?1713070409)
