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Pour ses 75 ans, Pif fait l’interview… d’Emmanuel Macron !

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) Oussama KARFA Kelian NGUYEN le 30 mars 2023                      Lien  
GÉNÉRATION PIF. Comme Nikos Aliagas, Kev Adams, Jamel Debouzze, Stéphane Bern, BigFlo et Oli, Pierre Perret, ou Éric Antoine, le Président de la République Emmanuel Macron est de la « Génération Pif ». Le titre communiste pour la jeunesse a été repris voici quelques temps par Frédéric Lefebvre, l’ancien porte-parole de Nicolas Sarkozy qui a mis son entregent, avec un certain succès, au service du cabot créé par le Républicain espagnol Jose Cabrero Arnal. Il fêtait ses 75 ans hier dans un goûter au Musée en Herbe de Paris.

C’est l’événement politique de la semaine ? Non, bien sûr, les manifestations contre la loi sur les retraites battent encore le pavé. Envisagée de longue main, l’interview du Président de la République Emmanuel Macron dans Pif à l’occasion de ses 75 ans apparaît quelque peu en décalage avec l’actualité. Le président a reçu à l’Élysée quinze jeunes lecteurs de Pif qui l’ont interrogé. Leur interview paraît dans le hors-série « Le Tour de Pif en 75 ans » disponible en kiosque.

Pour ses 75 ans, Pif fait l'interview… d'Emmanuel Macron !

« Que représente Pif pour le président de la France ? » interroge Louise qui est en 6e. Réponse : « À titre personnel, des souvenirs d’enfance... » répond le locataire de l’Élysée. La lecture, les gadgets (il a préféré les pois sauteurs du Mexique), les jeux… : « Pif, c’est ma génération, je peux te dire, ça m’a accompagné… ». Il précise que président, « ce n’était pas un rêve d’enfant pour lui ». Il aurait préféré être archéologue ou acteur de théâtre. Cependant, le chien aux gadgets n’était pas son personnage préféré : « Enfant, j’aimais bien Lucky Luke. J’ai eu une période Astérix et Obélix, mais je pense que c’était Lucky Luke. Un peu plus âgé, j’ai découvert Bilal. »

© Hector, Opinion Internationale

Un enfant lui demande : « Que pensez-vous des mangas ? » Il avoue les avoir découverts beaucoup plus tard, quand il est allé au Japon : « J’ai trouvé certains mangas fascinants. J’ai plongé dans l’œuvre de vieux mangakas » dit-il. Les enfants ont rencontré le chien du président, Nemo (« Pourquoi il a un nom de poisson ? ») dont on apprend qu’il a été enfermé au moment de la réception de la chancelière allemande Angela Merkel, laquelle, c’est de notoriété publique, a peur des chiens. Ils ont fait ami-ami après.

Complètement timbré

Telle est la puissance de Pif dans l’imaginaire des Français : celle de pouvoir faire recevoir ses jeunes lecteurs par le Président de la République à l’Élysée. Mais cet accessit est aussi dû aux qualités du directeur de sa publication, Frédéric Lefebvre, ancien député, ancien secrétaire d’État et… porte-parole de l’Élysée au temps de Nicolas Sarkozy (nous reviendrons bientôt sur cet étonnant parcours). Il connaît donc bien les arcanes pour arriver à organiser une telle rencontre avec ses lecteurs.

De gauche à droite : Benjamin Capdevielle, Ycare et Frédéric Lefebvre
© Kelian Nguyen

Cet entregent a permis aussi de mettre un timbre à l’effigie du sympathique héros. Certes, ce n’est pas le premier personnage de BD à se retrouver timbré. Mais c’est le premier à l’être sous la forme d’un strip en trois cases dont les couleurs évoquent le drapeau national français qui a fait l’objet d’une édition « premier jour » cette semaine.

L’album des 75 ans

Il est reproduit en couverture de l’album-anniversaire du héros : « HapPif Birthday » signé Mircea Arapu, un dessinateur franco-roumain qui anime le personnage depuis des années (il a travaillé notamment sur Arthur le Fantôme et Placid et Muzo avant de prendre en main le dessin de Pif en 1985). L’album s’ouvre sur le premier strip du personnage dessiné par Arnal et publié dans L’Humanité le 28 mars 1948. S’ensuivent une quarantaine de planches faites de strips au ton bon enfant. Le plus intéressant est la liste de « dictons météorologiques » délicieusement désuets : « Au jour de la Sainte-Prudence, s’il fait du vent, les moutons dansent… » Pas sûr que l’on ait tant fait de cas pour les saints du temps de Georges Marchais ! L’album s’achève sur un texte où Mircea Arapu explique comment son amour de Pif l’a fait venir en France.

Réalisation : Kelian Nguyen - Montage : Oussama Karfa.

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Mircea Arapu
© Didier Pasamonik

Un goûter original

Pour les 75 ans de Pif, l’éditeur a eu l’idée de faire un goûter d’anniversaire au Musée en Herbe à Paris. C’est un lieu destiné aux visiteurs de « 3 à 103 ans » créé depuis 1975 qui s’appuie sur une approche de l’art basée sur le jeu et l’humour. Il accueille chaque année plus de 130 000 visiteurs. En ce moment, jusqu’au 21 mai, l’exposition En "Avant la musique !" retrace l’histoire du son et de la musique enregistrée depuis sa création en 1860, avec le phonographe jusqu’au numérique aujourd’hui. Elle est remarquable.

C’est dans ce contexte que le peintre Benjamin Capdevielle, un artiste influencé par la culture des comics américains, du manga japonais et du Street Art, a inauguré son œuvre en hommage à Pif, un jeu de cases modulables aux couleurs acidulées où l’on retrouve aussi bien les logos successifs de Pif que celui de Rahan ou celui de… Malabar, un des annonceurs de Pif. Une splendide œuvre pop.

Benjamin Capdevielle devant son oeuvre hommage à Pif
© Kelian Nguyen
@actuabd.com Interview de Benjamin Capdevielle à l’occasion des 75 ans de Pif #Pif #Pif75ans #benjamincapdevielle #interview ♬ son original - ACTUABD-Toutes vos infos BD

Réalisation : Kelian Nguyen - Montage : Oussama Karfa.

Entre les Fraises Tagada et les jus d’orange, on a pu converser avec les dessinateurs de Pif Mircea Arapu ou Arnaud Hilmarcher, les érudits du journal comme le photographe Jean-Luc Muller et le chanteur Ycare, talentueux auteur-interprète révélé par la Nouvelle Star.

Glop, glop ! comme dirait l’autre.

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

(par Oussama KARFA)

(par Kelian NGUYEN)

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Code EAN : 9782493383051

Vaillant ✏️ Mircea Arapu ✏️ Pif tout public Humour Marché de la BD : Faits & chiffres
 
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15 Messages :
  • Le premier avril, c’est dans deux jours…

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  • 75 ans, Macron ! Il les fait vraiment pas. La chirurgie fait des miracles.

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  • Le 21ème siècle est le siècle où les repères ont explosé ; il suffit d’allumer son poste et de voir les émissions de télé-réalité (mais pas que), et Macron est un maître en la matière. Que Frédéric Lefèvre, ancien lieutenant de Sarkozy ("Macron, c’est moi en mieux" dixit) reprenne Pif, ça m’avait plus que heurté, j’avoue. Cet homme avait quand même balancé à l’époque que "la délation est un devoir républicain" ! Il est vrai que c’était une spécialité française il y a près de 80 ans... Quand on connait le passé et l’engagement d’Arnal, on imagine ce dernier se retourner dans sa tombe... L’interview rend le président sympathique. Les éborgnés, notamment, apprécieront. Rock & Folk avait fait la même chose il y a peu avec Manuel Valls. Ils ont perdu pas mal de lecteurs si j’en crois des copains amateurs de la musique du diable. Mon fils de 11 ans se régale à lire mes vieux pifs période "bandeau rouge" (tous ces immenses dessinateurs aux styles très différents... Quelle période incroyable quand on y pense). Il a lu le nouveau Pif. Le magazine lui est tombé des mains. Corteggiani n’aimait pas, mais alors pas du tout. Je suis.

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    • Répondu le 30 mars 2023 à  23:54 :

      Ouais… je ne suis pas certain que ça mérite même ce genre de commentaire nostalgique. La télé-réalité, notamment, est née au XXe siècle, pas au XXIe. Les germes étaient là depuis longtemps. Et Sarkozy dépassait de loin en démagogie et en cynisme le président actuel, qui est surtout victime d’un certain excès de sincérité, son côté "cash" qui le fait percevoir si arrogant. C’est vrai que le Pif de notre enfance était un journal formidable. A la même époque, l’Humanité, pour laquelle Arnal avait crée le personnage de Pif le chien, était encore en adoration devant Staline…

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    • Répondu par Milles Sabords le 31 mars 2023 à  05:15 :

      Lefèvre, celui qui a lu tout Zadig & Voltaire... ça fait peur pour l’avenir de la BD. Pourvu qu’il n’y en ai pas des comme lui dans les maisons d’éditions.

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      • Répondu le 31 mars 2023 à  06:26 :

        Il y en a et depuis longtemps.

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        • Répondu le 31 mars 2023 à  08:13 :

          Génération Pif ? Pif a cessé de paraître en 1993. Macron avait 16 ans, ça passe encore mais Kev Adams avait 2 ans !

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    • Répondu par lorentzo.B le 31 mars 2023 à  07:16 :

      Loft Story lancé le 26 avril 2001."Macron victime de sa sincérité..." : sans commentaire ! Il vaut mieux que je reste sur des échanges liés à la BD, hein ? Et donc, Pratt, Cézard, Poirier, Chéret, Tabary, Delinx, Godard, Marcello, Coehlo, Forton, Greg, Gotlib-Dufrane, Kline, Mattiolli etc.,ouais, ça me rend nostalgique...

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      • Répondu le 31 mars 2023 à  17:15 :

        Loft Story est lancé en 2001 mais ça existe déjà aux USA depuis une quinzaine d’années. ça ne serait jamais arrivé en France sans la privatisation de TFI (merci Chirac) et le lancement de la 5 (merci Mitterand). Comme quoi, on parle de politique même quand on ne veut pas en parler. En politique, sincérité égale souvent brutalité. Une des composantes indispensables de la politique c’est une dose d’hypocrisie, disait Michel Rocard. Quand je vois la liste des dessinateurs que vous citez, je suis admiratif mais pas nostalgique. Je n’aime pas ça la nostalgie, je préfère vivre le moment présent et penser à ce que je dessinerai demain.

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      • Répondu le 31 mars 2023 à  17:28 :

        Je suis totalement d’accord, Macron est sûrement le politique le plus sincère et direct depuis au minimum De Gaulle. Il dissimule très mal ses sentiments et ne prend aucune précaution avant de parler, c’est ça qui le rend insupportable.

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        • Répondu le 31 mars 2023 à  22:48 :

          Macron est dans Pif, tant mieux ou tant pis pour lui, mais par pitié laissez Actua Bd être un sanctuaire sans discussion politique. La politique, à laquelle je me suis longtemps intéressé, me dégoûte désormais. Elle n’est que mauvaise foi, essentialisation et manichéisme, quel que soit le bord. Je vote toujours car c’est un privilège fragile, mais je vis très loin de la politique et je vis mieux ainsi. Parlons de grande bande dessinée, plutôt !

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        • Répondu le 31 mars 2023 à  22:53 :

          Tout n’est pas mauvais chez Macron, il préfère Lucky Luke à Astérix.

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        • Répondu le 31 mars 2023 à  23:02 :

          Et bien je connais beaucoup, beaucoup de gens qui ne supportent plus Macron car il impacte concrètement leurs vies, comme celle d’une proche handicapée. Et je ne vais pas faire une thèse sur les origines de la tv-réalité, d’autant que le mode de vie des states qui s’étend sur le nôtre me déplait profondément. Pour en revenir à la BD, je crois - mais peut-être que je me trompe - que toutes ces reprises de vieilles séries qui marchent bien (que je n’apprécie pas d’ailleurs, j’espère que la fille de Franquin ne changera pas d’avis) s’appuient sur le facteur de la nostalgie. Allez, je vais lire mon dernier achat, le nouveau Vieux fourneaux : quelque chose me dit que ça va me plaire...
          PS : En accord avec la lettre ouverte adressée au président de Lupano, lequel avait refusé le titre de Chevalier des Arts et des Lettres. A chacun sa vision.

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          • Répondu le 1er avril 2023 à  09:05 :

            Bonnes lectures à vous… en attendant le/la successeur/e de Macron qui le fera probablement passer pour un modéré…

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            • Répondu le 1er avril 2023 à  20:28 :

              D’accord avec votre conclusion ; mais j’avais dit en 2017 (j’avais enquêté avec mon frère journaliste, ça aide) que l’élection de Macron et de la mise en place de sa politique nous amènerait dans cette future impasse... Pour conclure, la remarque précédente était remplie de sagesse : mieux vaut se contenter de parler de BD dans ce forum. Mais le sujet Macron/Pif tendait aussi à ce type d’échanges..

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