Après le cambriolage, Haruko perd non seulement ses affaires, mais aussi son argent et ses papiers. Prendre un nouveau départ à Tokyo s’avère être un échec pour la jeune femme qui envisage sérieusement de repartir dans sa ville d’origine. C’est alors qu’elle se rapproche de Maki qui vient de se prendre un râteau de la part d’Ayumu. La relation qui se développe entre l’héroïne et Maki est particulièrement touchante.
Tous les deux se comprennent à travers leur expérience sentimentale douloureuse et s’entraident avec bienveillance. Ce qui est dépeint ici, c’est que parfois, on a besoin d’un soutien pour se tenir debout. Leur vulnérabilité et leur maladresse rendent l’ensemble réaliste bien que la bulle dans laquelle ils se sont enfermés devient malsaine. En effet, ils se réconfortent, mais ils restent dans leur malheur, ils ne font que "lécher les plaies de l’autre".
En outre, ce havre de paix est mis à mal par Ayumu qui semble jalouser au premier regard le rapprochement entre Haruko et Maki. Évidemment, il ne s’agit pas de quelque chose d’aussi simple dans cette série. Ce sont des motifs artistiques dont il est question et, c’est ce qui va amener Ayumu à faire soufrir Haruko. La scène de la pièce de théâtre illustre l’humiliation subie par l’héroïne qui voit tous ses efforts brisés à nouveau. Un passage à la fois fort et bouleversant qui donne lieu à un échange intense entre les deux jeunes femmes.
Certes les actions d’Ayumu dues à son égocentrisme sont détestables, mais cette dernière a aussi des paroles justes sur l’amour de soi et le fait se croire en ses capacités. Une chose qui manque cruellement à Haruko.
Ainsi, les instants de réconforts ne durent jamais dans Trap Hole où les sujets douloureux reviennent toujours à la charge, malmenant Haruko qui fait de son mieux pour se reconstruire. Ce mélange de hauts et de bas est la réelle force de ce récit, car il permet de décortiquer la psychologie et les émotions de l’héroïne qui est dans une remise en question depuis la rupture de ses fiançailles. Les nombreux échecs et obstacles qu’elle rencontre donnent lieu à de multiples questionnements qui soulignent la difficulté de se reconstruire. Entremêlée de passages drôles voire loufoques, la série est grinçante de réalisme avec ses personnages complexes, difficiles à apprécier, à la fois agaçants et pitoyables.
(par Malgorzata Natanek)
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