Une table pour 2 - Par Giuseppe Manunta - Ed. Félès

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Quand la mafia se met à table ! Ce pourrait être le sous-titre de cette intrigue culinaire et policière à laquelle nous invite Giuseppe Manunta (Giunchiglia, Les 5 sens d’Éros, Scandales...). Le dessinateur napolitain connait manifestement bien les deux sujets. Notre retour.

Rosa et Marino sont les jumeaux d’un grand chef étoilé, Gustavo Sapori, disparu depuis de nombreuses années. Celui-ci travaillait pour un parrain de la mafia napolitaine auquel il a dérobé une grosse somme d’argent, avant de disparaître.

Alors qu’ils étaient placés sous le régime de protection des témoins, les deux rejetons ont décidé de récupérer le livre de cuisine de leur père, ce afin de briguer une place de chef au sein de « L’International », un restaurant gastronomique de grande réputation. Étroitement surveillés par la police locale, les deux jeunes gens ne lésinent pas sur les moyens pour parvenir à leurs fins, y compris en faisant parfois don de leur corps...

On retrouvera au cours de cette quête, illustrée de recettes et de conseils culinaires, quelques extraits du fameux Ricettario de Gustavo. Une manière de nous mettre l’eau à la bouche dans un récit trépident et lumineux au cœur des pratiques napolitaines.

: © Éditions Félès

Après une formation en école d’art, Giuseppe Manunta s’est fait connaître comme auteur de bandes dessinées au début des années 1990 à travers notamment une production érotique. Il collabore à de nombreux journaux dès 1995. On lui doit en particulier le projet Giunchiglia, édité en 2007 par Clair de Lune ou encore la série Zombie Walk 2013 aux Editions du Long Bec. Aux éditions Félès, il participe à l’album collectif HiéroglypH : Des aiguilles dans la gorge.

: © Éditions Félès

À partir d’un dessin structuré et réaliste, ainsi qu’une mise en couleur délicate à l’aquarelle, Manunta procure une certaine fraîcheur à cette histoire profondément ancrée dans les ambiances du sud de l’Italie. Les pratiques de la mafia y sont écartelées entre respect des traditions et autres manœuvres peu recommandables.

Le dessin de l’auteur n’est pas sans en rappeler d’autres (on peut penser, par exemple, à l’espagnol Miguelanxo Prado), à l’exécution soignée, tout en conservant sa personnalité. L’ensemble très, et manifestement bien documenté, restitue avec justesse les couleurs et la douceur des tonalités de cette région de la péninsule.

On l’aura compris, cette intrigue, à la fois comédie romantique et policière, se double d’un agréable voyage gastronomique sous le soleil de l’Italie.

(par Patrice Gentilhomme)

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