Le Chat souffle ses 40 bougies

Dire que Le Chat nous avait abandonnés ne serait pas entièrement vrai, car les expositions se sont succédées durant ces derniers mois : les statues qui se baladent, les peintures et tous les événements qui ont accaparé Philippe Geluck. Mais l’humoriste savait que la renommée de son célèbre félin était née dans les albums, et qu’il allait bien falloir y revenir.

Est-ce dû à l’attente ? Mais dès les pages de garde, on profite déjà pleinement de ce retour. Geluck met en scène son quadrupède à deux pattes devenu quadra, pour un brainstorming autour de son anniversaire. Une mise en bouche qui se prolonge sur la page de titre : avec son mélange d’autodérision et de réflexion bien à lui, Geluck s’excuse presque de cette absence, tout en appréciant cette relation forte qui le lie depuis des dizaines d’années à ces lecteurs les plus fidèles.

© Éditions Casterman

Et l’attente de ces derniers sera récompensée. Bien entendu, on commence doucement... Comme Geluck nous l’avait déjà expliqué dans de précédentes interviews, il construit méthodiquement le chemin de fer de chaque album pour monter progressivement en régime. Aussi, nous vous proposons de lire cette nouveauté en suivant le cheminement de son auteur, pour ensuite retourner en arrière et aller picorer les gags que vous avez préférés.

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Vous n’aurez que l’embarras du choix, car le tour de chauffe s’avère court et Geluck attaque dur dès la quatrième page ci-dessus. On ne change pas une équipe qui gagne : l’auteur continue d’aborder les thématiques qui lui sont chères et multiplie les types de gags : visuel, cynique, tiré d’anciennes illustrations, en strip, etc. On trouve également quelques illustrations moins léchées. Une manière de jouer avec le trait lorsque Le Chat passe par la plume de Geluck lui-même, à la manière des illustrations réalisées dans des précédents ouvrages où le célèbre félin était absent.

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Mais Philippe Geluck innove également, en réalisant beaucoup plus de gags en une page par rapport aux précédents albums, et même une histoire en trois planches, ce qui reste exceptionnel. Geluck succomberait-il de plus en plus à la bande dessinée ? En tout cas, il continue de pratiquer une autodérision marquée, comme pour s’excuser de son succès, et de nous faire encore rire aux larmes quarante ans après la naissance du Chat. En effet, Geluck se parodie lorsqu’il égratigne le fait que son personnage envahit l’espace publicitaire, sa nécessité d’inventer des gags, sa capacité à dessiner sans oublier son éditeur Casterman qui compte sur lui et ses ventes. Geluck est donc de plus en plus sarcastique envers lui-même, sans doute la rançon de sa propre gloire avec ses statues.

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Cette nouveauté ne fait donc heureusement pas exception au reste de la série. Tout au long de sa lecture, on se questionne, on s’offusque, on réfléchit ! Et surtout, on rit ! De quoi nous dire que Le Chat n’a pas pris une ride en quarante ans ! Surtout qu’on a droit cette fois à un album plus long (64 pages), histoire de s’excuser de cette absence prolongée.

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