Simone de Beauvoir. Je veux tout de la vie – Par Julia Korbik (...)

Simone de Beauvoir. Je veux tout de la vie – Par Julia Korbik & Julia Bernhard – Ed. Steinkis

Par Damien Boone le 16 avril 2024

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Simone de Beauvoir. Je veux tout de la vie – Par Julia Korbik & Julia Bernhard – Ed. Steinkis

Figure féministe incontournable, Simone de Beauvoir a autant marqué par son oeuvre intellectuelle que par ses manières d'envisager la vie de couple et les relations entre les sexes. Cet ouvrage s'intéresse davantage à la manière dont la femme met en pratique les préceptes de l'intellectuelle.

Paris, 1981 : au crépuscule de sa vie, Simone de Beauvoir reçoit Deidre Bair, une jeune américaine qui parvient à lui faire conter quelques épisodes de sa vie. C’est l’occasion de voir une vieille femme poser un regard sans concession sur sa vie, ses origines sociales, et la façon dont elle a construit sa pensée, en réaction contre un héritage paternel et selon la conception qu’elle se faisait des hommes, des femmes, et de leurs relations asymétriques, tant dans la société qu’à l’échelle du couple.

Simone de Beauvoir. Je veux tout de la vie – Par Julia Korbik & Julia Bernhard – Ed. Steinkis

On y découvre une Simone de Beauvoir cherchant à s’extirper de son milieu familial trop convenu, son ambition d’ascension sociale, son appétence pour les grandes discussions philosophiques avec ses camarades de promotion, et sa volonté de défendre la cause des femmes. Bien entendu, sa relation avec Sartre est évoquée, de même que ses autres amours (comme sa relation avec Nelson Algren). La quête de liberté la guide, y compris sur des éléments considérés comme en étant une expression (des relations avec d’anciennes élèves), alors qu’ils pourraient tout autant être interprétés comme le produit de relations inégalitaires qu’elle combat par ailleurs.

L’entretien antre les deux femmes, prétexte à ce retour en arrière, évoque de façon explicite les doutes de Beauvoir, ainsi que des erreurs, qu’elle concède. Bien loin d’un récit indigeste où seraient exposées nombre de théories, la scénariste, l’allemande Julia Korbik, se limite à quelques citations et quelques réflexions de son oeuvre, et la façon dont elles sont concrètement appliquées. Cela a le mérite de la concision, et l’exercice est même nécessaire car il s’agit de relater ici toute une vie ; des lecteurs et lectrices plus exigeants resteront peut-être sur leur faim. Au dessin, Julia Bernhard opte pour des teintes jaunies qui donnent au récit l’allure de vieilles cartes postales.

(par Damien Boone)

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