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Anlor (Les Innocents coupables) : « Avec cette histoire, je reviens sur des thèmes qui m’ont déjà préoccupée : le cachot, la prison, l’enfermement… »

Par Patrice Gentilhomme le 21 mars 2012                      Lien  
Avec les Innocents coupables, après un court passage dans l'animation, Anlor signe sa première BD où elle confirme un talent prometteur. Rencontre.

Pour une première entrée en bande dessinée, ce ne doit pas être facile d’aborder un univers aussi dur ?

Le scénario de Laurent Galandon m’a beaucoup aidé à entrer dans cet univers que je ne connaissais pas, notamment dans celui de la colonie pénitentiaire de Mettray en Indre et Loire.

Il y a une documentation abondante sur le sujet ; cela m’a permis de m’en inspirer pour la configuration des bâtiments par exemple.

Mais notre objectif est quand même de rester grand public, accessible à tous. On s’est donc efforcé de limiter certains aspects qui n’auraient pas apporté grand-chose. Je me suis appliquée à utiliser un trait accessible et une palette froide pour atténuer cet univers « plombé ». Avec cette histoire je reviens sur des thèmes qui m’ont déjà préoccupée : le cachot, la prison, l’enfermement… Cela m’a permis de replonger dans des films comme Papillon ou Midnight-Express par exemple, qui m’ont donné envie de creuser ces mondes-là d’autant qu’il y a des passerelles évidentes entre le montage au cinéma et la BD.

Il n’y a effectivement pas beaucoup de féminité dans le premier tome , ça m’a un peu manqué, c’est vrai… En dédicace quand on me demande un personnage féminin, j’ai un peu de mal ! Avec ce deuxième tome, même s’il est plus noir et plus dense que le précédent, il y en a un peu plus.

Anlor (Les Innocents coupables) : « Avec cette histoire, je reviens sur des thèmes qui m'ont déjà préoccupée : le cachot, la prison, l'enfermement… »

Comment s’est déroulé votre travail avec Laurent Galandon ?

On a fait connaissance via l’éditeur. C’est en tout cas très agréable de travailler avec Laurent : le passage de relais entre scénario et graphisme s’est fait en douceur car il suggère un découpage que j’adapte en essayant de trouver un bon équilibre dans la composition de la planche. La plupart du temps, on est OK ! Ma sensibilité correspondant bien à sa façon de voir les choses… en douceur ! Je passe un ou deux mois sur le story-board afin de l’éplucher à fond avant de me réunir avec Laurent et Hervé Richez (le directeur de la collection Grand Angle). Tous les trois, on se trouve en connivence dans la façon de voir les choses.

On perçoit bien derrière cette histoire ce que fut à cette époque une certaine approche de la délinquance des mineurs. Diriez-vous qu’il s’agit d’une BD engagée ?

Ça ne m’apparait pas plus que ça. Pour moi, c’est d’abord l’histoire de quatre enfants. Le mérite de ce traitement par la BD, c’est quand même de mettre en lumière le phénomène des bagnes pour enfants. Au moment où on parle de centre éducatif fermé, il y a beaucoup de polémiques autour de ça… Cela a au moins le mérite de proposer un axe de réflexion, de soulever le problème. À chacun de tirer sa propre conclusion.

Parallèlement à ce travail important menez-vous d’autres projets ?

Bien que je m’y plaise, je changerais bien d’univers ! Quelque chose d’un peu plus contemporain... et de moins sombre !

Propos recueillis par Patrice Gentilhomme.

(par Patrice Gentilhomme)

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