Nio se fait rouer de coups, mais il est bien décidé à ne pas abandonner face à son adversaire. Il met en place une stratégie qui surprend Naozumi irrité par la détermination du garçon. Pendant ce temps, Kikuchiyo décide de rebrousser chemin pour aider son ami.
Cette fois, le lecteur est confronté deux visions opposées de la force : d’un côté, Naozumi voit cette valeur au sens strict du terme et s’arrête là ; de l’autre, son opposant considère cette position comme une faiblesse, car Naozumi a une vision étriquée de ce mot. Nio voit la force comme quelque chose de plus large qui relève du mental, il prend pour exemple sa mamie qui a une force de caractère exceptionnelle tandis que le shôgun a une vision sommaire des choses : il estime que la force ne repose pas sur le physique.
Ce tome explore également la notion de bravoure selon différents points de vue. Chose intrigante, ce n’est pas le héros, mais Naozumi (l’ennemi) qui aborde le sujet. Plusieurs réponses sont apportées comme celle d’Hijikata qui pense que c’est une supercherie (ce qui ne plaît pas à Naozumi) et celle de Kikuchiyo qui trouve que c’est un état d’esprit. Le shôgun va plus loin, car selon lui, il n’y a pas de vraie signification. Au final, ces réponses donnent matière à réflexion à Nio qui ne parvient pas encore à trouver le sens qu’il donne à ce mot.
Concernant l’objectif du groupe des Chi no Risshi (jeunes loups sanglants), il se présente en opposition avec l’idéal du shôgun et de Nio qui veulent maintenir la paix et éviter la guerre. En effet, ces opposants souhaitent retourner à l’ère des samouraïs et mener leur vie à combattre. À travers le personnage de Naozumi, on constate que ces guerriers n’ont en effet aucun but dans leur vie hormis celui de se battre et de mourir en guerrier. Ils ne se sentent pas en phase avec leur époque qui, selon eux, les rejette à cause de ses désirs de paix.
Cette scission au sein des Miburo crée des tensions. Au moment où Nio et ses camarades doivent récolter de l’argent pour fabriquer leur uniforme, ils se rendent compte de la difficulté pour les guerriers de trouver du travail. Ce constat entraîne des frictions et divergences d’opinions qui risquent de mettre à mal les Miburo.
Avec ce nouvel arc, le lecteur arrive à ressentir les différents enjeux qui sont capitaux pour l’évolution du pays, avec l’implication du shôgun dans l’intrigue. Le combat contre Naozumi est bien plus profond qu’une simple scène d’action : il donne lieu à une vraie réflexion sur des valeurs qui fondent le combat.
(par Malgorzata Natanek)
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.
![Serge Monfort : « En lisant, l'enfant devient le chien, comme il deviendrait chevalier dans une BD médiévale ! » [INTERVIEW]](local/cache-gd2/07/a53eabf15a5df16adbd03466676855.jpg?1713070409)
![Farid Vahid : « "Femme Vie Liberté" est un soutien au peuple iranien. » [PODCAST]](local/cache-gd2/68/e3249f12c77f9c6e056af9e3254173.jpg?1713076622)
