Call of the Night T. 3 & T. 4 - Par Kotoyama - Kurokawa

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De nouveaux venus viennent perturber les nuits solitaires de Kô et Nazuna, nous amenant à explorer des lieux et des situations plus étranges, mais aussi plus dangereuses. Le récit prend de l'ampleur et se montre toujours aussi efficace dans sa façon d'aborder les doutes et les errances de ses personnages.

C’est lors d’une promenade nocturne en solo que notre jeune héros croise une lycéenne louche. Une rencontre qui le fait basculer de l’autre côté, en quelque sorte, et ouvre un nouveau cycle d’histoires. Bon, inutile de faire mystère de la chose : la famille de Nazuna se présente à Kô, des sœurs, mais aussi bien évidemment des vampires.

Nous découvrons ainsi le fonctionnement de la communauté des vampires avec la confirmation d’une intuition : Nazuna n’est pas exactement le vampire typique. Sans être une paria, ses sœurs se désespèrent de son originalité car elle ne montre aucun intérêt ou compétence dans l’art majeur de leur espèce : la séduction !

Le lecteur avait déjà bien compris que Nazuna n’était pas à l’aise avec qui a trait à la romance, préférant glander la nuit en jouant aux jeux vidéo ou en buvant de la bière. Seulement voilà, tout n’est pas un jeu, même par les vampires, et une certaine réalité rattrape les deux comparses, manifestée par une deadline. Mais au fond, ces explications ne font que conforter Kô dans son projet de devenir un vampire, et dans son corolaire : tomber amoureux de Nazuna.

: YOFUKASHI NO UTA ©2019 KOTOYAMA / SHOGAKUKAN

Les choses reprennent donc leurs cours, avec l’ajout de ces personnages qui nous permettent d’explorer de nouvelles facettes du monde de la nuit. Ainsi Seri, fausse lycéenne et fausse blonde, nous dévoile son mode de vie. Mais sous son air blasé et la fameuse "séduction" comme norme sociale, elle nous surprend avec l’histoire d’un ses "soupirants".

Nous alternons ainsi les errances nocturnes classiques et ludiques, où nous retrouvons parfois les amis de Kô et les vampires eux-mêmes. Une autre séquence importante, avec une des sœurs de Nazuna, nous propose un passage dans un Maid Café, un moment de détente, avant de rattaquer la question des vampires sous un tout nouvel angle. Et celui-ci jette un froid au récit et à la vision simple de Kô sur cet univers.

En restructurant son récit, avec une approche plus sérieuse, voire sombre, Kotoyama aurait pu perdre le charme des débuts, mais c’est tout le contraire ! En gardant toujours comme horizon sa thématique de la "séduction", ainsi que le côté burlesque de ses personnages, même les plus inquiétants, il met son héros, rêveur, face à la réalité d’un monde certes nocturne, mais parsemé d’innombrables nuances où les désirs y trouvent autant d’issues, heureuses ou beaucoup moins.