Sur Linkedin, Romain Régnier le PDG et fondateur de la start-up qui avait réussi à lever des fonds auprès de Business Angels les plus avisés sur la base d’un plan d’affaire soigneusement préparé ne décolère pas. Dans un post intitulé « Petit coup de (goo)gueule en cette fin de semaine. 🤬 », il défend bec et ongles son « app légale, sans pub, construite avec les éditeurs et avec un système d’abonnement à la Netflix. »
Après quelques mois de travail et de nombreux tests consommateurs, son équipe s’apprêtait à lancer l‘application en grand, sauf que... Google a enlevé l’application de son store contre la preuve qu’il n’y avait pas « Utilisation non autorisée de contenu protégé par des droits d’auteurs ». Une mesure conservatoire prise sans même que la start-up ait été préalablement avisée de cette demande. La protection du droit d’auteur exige-t-elle des méthodes de cow-boy ?
Il y a pire, explique Romain Régnier : « Le problème, c’est qu’il n’y aucune cohérence dans l’application de cette règle : le Google Play est bourré de dizaines d’apps de lecture de manga illégales, qui pompent des tonnes de fichiers piratés à travers le monde, sans reverser le moindre centime aux ayants droit alors qu’elles gagnent de l’argent avec de la pub ! Ça dérange Google ? Non, car pour citer la description d’une de ces apps illégales dans le Google Play : « Nous n’hébergeons aucun contenu. Nous ne faisons qu’agréger des liens dans une interface pratique à utiliser ». Circulez, y a rien à voir. »
« En conclusion, finit l’entrepreneur parisien, Google n’a aucun problème à référencer des apps qui agrègent du contenu illégal sans vérifier (et gagner de l’argent au passage via les pubs), mais quand tu lances une app légale de lecture, tu n’as même pas le droit à la courtoisie d’un mail avant de te faire virer la semaine de ton lancement. »
Depuis, Mangas.Io a fourni tous les documents justificatifs nécessaires à Google. En attendant, ils sont bloqués. Asimov, reviens !, les robots sont devenus fous !
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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