Quatre tomes durant, soit une grosse vingtaine de numéros, Skottie Young nous aura baladé dans sa parodie mordante des contes de fées. Suivant le parcours de l’effroyable petite peste Gert guidée par l’ineffable Larry, nous avons ri aux éclats des heurs et malheurs de cette anti-héroïne de compétition et des contrées qu’elle ravageait sur son passage.
Fallait-il donc que cela s’arrête ? On oscille entre le soulagement de voir un concept ne pas s’étirer en longueur et perdre de sa saveur à force d’avoir été usé jusqu’à la corde et le regret de quitter des personnages attachants, un univers truculent et une mécanique comique parfaitement huilée.
Mais voilà : il est temps de dire au revoir. Et dans un véritable feu d’artifice de préférence. Car il faut tout bonnement sauver l’ensemble de Fairyland d’une destruction que seule Gert peut empêcher. Littéralement revenue des Enfers, celle-ci retrouve Larry. Tous deux déjouent de nouveaux pièges tendus par les plus hautes sphères de Fairyland et renouent ainsi avec la dimension de quête de leur aventure pour enfin trouver une porte de sortie à notre héroïne.
On n’en dit pas plus, mais la fin s’avère à nos yeux à l’image de l’ensemble de la série : drôle, grinçante et, quand on y songe un peu, émouvante pour qui, grandissant, garde néanmoins en tête des mondes imaginaires dont il doit se défaire.
(par Aurélien Pigeat)
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I Hate Fairyland T4 : "La Pire Contre-attaque". Par Skottie Young (scénario et dessin) et Jean-François Beaulieu (couleur). Traduction Julien Di Giacomo. Urban Comics, collection "Indies". Sortie le 18 janvier 2019. 143 pages. 15,50 euros.
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