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INTERVIEW - Thierry Groensteen : itinéraire d’un théoricien de la BD [PODCAST]

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 26 mars 2022                      Lien  
Le théoricien de la BD Thierry Groensteen nous raconte son parcours. Homme de presse et d’édition venu de Belgique (on lui devait notamment la nouvelle formule des Cahiers de la bande dessinée des années 1980 et il a été chroniqueur au Monde), il est venu à Angoulême pour y devenir le premier directeur du Musée de la BD, mais aussi prof à l’École européenne supérieure de l’image et éditeur (L’An 2). Il continue aujourd’hui à être commissaire d’expositions, notamment l’exposition « Lignes de crête » à Mégève jusqu’au 18 avril 2022 et « Baudoin – Dessiner la vie » au Musée de la BD d’Angoulême jusqu’au 20 juin 2022. Il continue également à produire des ouvrages de référence dont l’influence reste marquante, et notamment son autobiographie Une Vie dans les cases (PLG) et récemment La Bande Dessinée et le temps (Presses universitaires François Rabelais). Il nous parle de tout cela dans cet entretien exclusif.

Il nous parle de son exposition à propos de Baudoin, un parcours monographique, en ce moment au Musée de la Bande Dessinée d’Angoulême et de celle, thématique sur la montagne à Mégève.

INTERVIEW - Thierry Groensteen : itinéraire d'un théoricien de la BD [PODCAST]

Exposition Baudoin à Angoulême
Photos : Jérôme Blachon
Thierry Groensteen est le commissaire d’exposition de "Lignes de crête" à Mégève.
Photo : Pierre Garrigues

« Il faut trouver un équilibre entre les choses que les visiteurs connaissent, par exemple à Megève, on va retrouver Bécassine, Thorgal, Lapinot, Le Photographe, Taniguchi… des œuvres connues d’un large public, et puis des découvertes, des raretés, des choses que les gens n’attendent pas, des choses qu’il ne connaissent pas… »

Extrait du Podcast d’ActuBD.com.

Il parle ensuite de son parcours de critique, d’historien et de théoricien de la bande dessinée :

« Nous étions quelques-uns, à l’époque où je dirigeais les Cahiers de la Bande Dessinée à faire exister une critique sérieuse qui existait peu jusque-là, donc traiter l’objet bande dessinée avec le même sérieux, la même attention que pour une œuvre littéraire ou un film par exemple. Assez rapidement, on s’est aperçu que les outils conceptuels qui nous permettaient de faire cela nous manquaient, restaient à construire. Évidemment, la théorie de la bande dessinée en France s’est construite essentiellement sur des bases qui sont celles de la sémiologie et de la sémiotique, Pierre Fresnault-Deruelle a été un pionnier dans ce domaine-là. On est restés un peu dans la continuité : essayer de comprendre quels sont les éléments constitutifs du langage de la bande dessinée et comment ils peuvent être utilisés et combinés pour produire du sens. »

Extrait du Podcast d’ActuBD.com.

Il n’a jamais cessé d’alimenter ce corpus, notamment dans son dernier livre de la collection Iconotexte de l’Université François-Rabelais de Tours dans lequel il explore un sujet qu’il avait longtemps négligé : la notion du temps dans la bande dessinée.
On lui doit aussi un recueil de mémoires : Une Vie dans les cases (Ed. PLG)

« Il se trouve que j’ai été mêlé depuis au moins quatre décennies à toute une série d’évolutions du monde de la bande dessinée. J’ai participé parfois volontairement et aussi involontairement à tous les combats pour sa légitimation, sa reconnaissance comme une forme d’art majeur… »

Extrait du Podcast d’ActuBD.com.

Il termine en faisant une sorte de bilan de son évolution et, lui qui a été le premier à écrire un essai sur les mangas en France, sur la place étonnante qu’ils ont pris dans la production contemporaine. Un document.

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Code EAN : 9782917837405

PLG Éditions Presses universitaires François-Rabelais Etude sur la BD France
 
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2 Messages :
  • Merci pour l’entretien passionnant avec Thierry Groensteen qui avec Benoit Peeters représente un des meilleurs théoriciens et analyste actuel de la bd.
    J’ai particulièrement apprécié le passage sur le manga et le fait que cette culture d’adoption dépasse la culture patrimoniale chez les jeunes, ce qui n’a de cesse de m’intriguer également

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    • Répondu par Philippe Wurm le 28 mars 2022 à  11:51 :

      Très bonne interview et cette question de la lecture intergénérationnelle des mangas est effectivement très intéressante et mérite un réel travail d’analyse. Nous avons changé de millénaire, la consommation de nos images change-t-elle également ? Comment ? Jusqu’à quel point ? Qu’est-ce que cela veut dire de notre société ? De notre culture ? ... Un nouvel ouvrage pour faire le point serait passionnant.

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