Gus Jensen, l’ancien leader du célèbre groupe Herzog est de retour dans sa ville natale après une rupture sentimentale. Il avait pourtant juré de ne plus jamais remettre les pieds dans cette bourgade où rien n’a changé depuis des années, et où tout le renvoie à la vie sans horizon qu’il avait décidé de fuir.
Ici, trois adolescents partagent leur temps entre le skatepark et une salle de répétition, dans laquelle ils rêvent de suivre la voie tracée par Herzog. Une nuit, des événements étranges ont lieu dans la forêt voisine. La suspicion des habitants se porte alors sur Willie, le marginal du village.
Dans cet ouvrage dense (plus de 350 pages) à couverture souple, Ward Zwart et Enzo Smits donnent surtout naissance à une ambiance : celle d’un village un peu paumé où le temps est long (en témoignent les nombreuses pages sans dialogue, où le temps semble suspendu), et les activités rares. Entre ennui du quotidien, gêne dans les regards et contemplation des paysages (la couleur verte domine largement le crayonné), les protagonistes semblent vivre dans un monde fermé, où naissent des rumeurs, et où les apparences sont parfois trompeuses. Le récit n’est pas toujours facile à suivre (ce qui semble coïncider avec la déshérence de certains personnages), mais l’album nous renvoie des personnages profondément humains.
(par Damien Boone)
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