Tout commence par une vue d’ensemble sur la skyline de New York, avec un cimetière au premier plan et un homme, minuscule qui en sort, après avoir enterré celle qu’il a aimée.
On ne saurait mieux résumer cette histoire d’amour tragique, celle d’un jeune homme avec une jeune femme qui vient de mourir, sauf qu’elle lui revient, non pas en rêve, mais en chair et en os et de manière régulière "comme si de rien n’était. Comme si l’accident ne s’était jamais produit". A la façon d’un Ozon, dans Sous le sable, Julian Voloj et Andreas Gefe nous montrent que la vie de ces deux amoureux se prolonge, en dépit de leur impossibilité factuelle. Tous deux se retrouvent dans les lieux emblématiques de New York, où ils avaient plaisir à se retrouver, que ce soit au musée, ou à Coney Island par exemple. "Rien de tout cela n’est réel" se dit le jeune homme. Est-il en plein rêve, en plein cauchemar, en proie à des hallucinations ? Comment survivre à la mort de l’être aimé ?
L’histoire est donc d’une grande simplicité et pourrait laisser un peu sur sa faim. Sauf que l’atmosphère paisible qui se dégage nous emporte malgré tout, bien servie qu’elle est par un texte réduit à son strict minimum et par des couleurs tout en douceur, conférant un peu de légèreté à un sujet très dur sur le fond. Ceux que l’histoire aurait laissé un peu à distance auront cependant intérêt à aller jusqu’à la fin de cet album (court), une fin aussi inattendue que réussie.
This is really a New York Love Story, comme le titre, où le non est rayé, le laissait bien entrevoir.
(par Philippe LEBAS)
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