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Le Gardien de la Lance, T5 : les Héritiers, par Ferry & Ersel - Glénat

Par Charles-Louis Detournay le 31 mai 2007                      Lien  
'Fer de lance' des ventes de Loge Noire, cette série se clôt sur un final mitigé : quelques questions restent sans réponse, tandis que certains raccourcis scénaristiques ne convainquent pas totalement. Reste le dessin d'Ersel qui éblouira les amateurs de cartes postales.

En route pour Rome, le professeur Hartsteiner raconte à ses compères l’histoire de ses origines et de ses trois compagnons qui remonte à cinq mille ans. Arrivés sur Terre afin d’aider l’humanité à se développer, ils considèrent ne pas avoir totalement rempli leur mission et souhaitent l’achever avant de rejoindre leur lointaine galaxie. En Italie, policiers et ecclésiastiques acceptent de traquer Klaus à la demande de l’Allemagne nazie, qu’ils n’hésitent pas à soutenir. Tous ces personnages aux destins liés contribuent à la résolution de l’énigme de la Lance de Longinus, dont les pouvoirs remontent bien au-delà de la mort du Christ.

Débutée comme un ersatz d’Indiana Jones, cette série multiplie les références historiques et ésotériques, mêlant vampire, mythologies antiques et chapitres bibliques. Ferry compose un puzzle complexe, suivant les différents objets investis de nébuleux pouvoirs, qui se sont eux-mêmes divisés au cours de l’Histoire. Leur traçabilité semble peu claire au scénariste lui-même. Il devient alors laborieux de suivre les cheminements de l’intrigue. Certains ressorts sont employés à plusieurs reprises, comme le couple de jumeaux, dont le seul intérêt se bornerait à confondre les nazis, pâles figures de méchants cherchant sans originalité à dominer le monde. Si la crucifixion est abordée, c’est uniquement comme infime détail de cette lassante course-poursuite répétitive entre les différents intervenants. Pour trouver une solution à son équation, Ferry fait apparaître un quatrième dieu extra-terrestre, affublé pour la première fois d’une tête animale, ce qui embrouille d’autant plus le lecteur. On est décidément bien loin de Bastet et de Ian Kalédine [1].

Toujours sur le principe d’Indiana Jones, ces cinq tomes nous font voyager dans différents lieux archéologiques empreints d’Histoire, avant que les boutiques de souvenirs et Les cars de touriste n’en viennent perturber la sérénité : Alexandrie et l’Égypte antique, la Crète et sa civilisation minoenne, les îles grecques et leurs églises orthodoxes, le Vatican, la Fontaine de Trévi, Venise embellie par ses palais et ses canaux. Si Ersel se hâte trop dans les planches mineures, il donne toute l’expression de son art dans les représentations architecturales de ces villes et monuments.

Accumulant les poncifs, cette série génère trop d’erreurs scénaristiques pour se révéler réellement passionnante. Le dessin, comme l’histoire alterne entre temps forts et temps morts, sans vraiment trouver sa vitesse de croisière.

(par Charles-Louis Detournay)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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[110 albums parus au Lombard, scénarisés par J-L Vernal et dessinés par Ferry.

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