15 octobre 1970. L’assassinat des Kennedy quelques années auparavant a laissé des traces profondes : la prise de conscience qu’une certaine Amérique est en train d’être gangrénée par la mafia entraîne la promulgation de la Racketeer Influenced and Corrupt Organizations Act. Hoover renforce le FBI et met en place un programme fédéral de protection des témoins et des repentis surveillé par les Marshals du département de la justice, lesquels ne sont pas très habitués à protéger des criminels…
Joe est l’un d’eux, et il se raconte. Ou il raconte plutôt, à un coyote qui passait par là et qui ponctue ce monologue de « wif ! » et de « wouf ! » qui ressemblent au « Hon, hon ! », le discret assentiment du psychanalyste qui vous invite à continuer à dérouler votre développement.
L’intrigue se met en place. Elle est limpide comme un désert sous le soleil : le bureau fédéral ne sait pas encore très bien comment protéger ses ouailles et les mafieux testent le dispositif. Cela ne se fait pas sans quelques bévues auxquelles notre héros, qui est loin d’être un agneau pour l’abattoir, répond avec... euh... virilité.
Le beau dessin de Philippe Xavier, à la facture franco-belge classique, magnifiquement mis en lumière par les couleurs de Jérôme Maffre, convient parfaitement à ce récit implacable. Matz confirme ici son statut de scénariste de premier plan. Ils signent ensemble l’un des thrillers marquants de cette rentrée.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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Le Serpent et le Coyote - Par Matz (Scénario), Philippe Xavier (Dessin) et Jérôme Maffre (Couleurs) – Le Lombard / Collection signé.
Publication prévue : le 9 septembre 2022.
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