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Lefranc - T19 : "Londres en Péril" - Par A. Taymans & E. Drèze - Casterman

Par Nicolas Anspach le 13 juillet 2008                      Lien  
By Jove! Londres est en péril. La capitale anglaise est victime d’attentats terroristes. Quels héros aident Scotland Yard à se tirer de ce mauvais pas ? Blake & Mortimer, me direz-vous. Pas du tout! Il s’agit du reporter français Guy Lefranc! André Taymans et Erwin Drèze nous surprennent en nous proposant un récit imbriquant références martiniennes et jacobsiennes.

Cette dix-neuvième aventure de Lefranc s’intercale entre Le Maître de l’Atome et l’Ouragan de Feu, au cœur des années ’50. Londres est secouée par une vague d’attentats à la bombe. u départ, on pense qu’il s’agirait d’obus tombés durant le récent conflit mondial, et qui exploseraient par accident. Mais cette hypothèse est bien vite écartée par Scotland Yard car le reporter Lefranc remarque que les attentats correspondent avec les dates de victoire des alliés sur l’occupant nazi. L’inspecteur Renard introduit Lefranc auprès de ses collègues anglais. Bien vite, Lefranc se rendra compte qu’il est suivi,et qu’on essaye même de le faire disparaître durant la traversée de la Manche. Pourquoi son poursuivant porte-t-il dans son imper une orchidée rare ? Lefranc s’apercevra qu’il doit combattre « Unsere Welt » (NDLR : vocable allemand qui signifie Notre Monde), une organisation occulte de nazis revanchards.

La trame d’Alain De Kuyssche, le scénariste non-crédité de Londres en Péril, propose une histoire efficace et dynamique, qui ne laisse aucun répit au personnage principal comme au lecteur. L’action est son moteur central. Habile connaisseur et exégète de l’œuvre de Jacques Martin, il en a compris les codes pour créer une histoire haletante, dense et lisible. Le récit a cependant quelques défauts et incohérences. On ne comprend pas, par exemple, le sens de la vague des mini-attentats… Pourquoi attirer l’attention sur leur groupe alors alors que « Unsere Welt » en prépare un autre d’une tout autre ampleur ? Étrange que le « comité Martin », qui est composé des deux enfants de Jacques Martin et de deux éditeurs de Casterman ne soient pas tombés sur cet élément. Quatorze albums des différentes séries des univers inventés par Jacques Martin, devraient encore paraître d’ici la fin de l’année. Est-ce la cause des défauts et incohérences de l’album ?

André Taymans et Erwin Drèze donnent le meilleur d’eux-mêmes. Autant le Maître de l’Atome pouvait parfois paraître faible au point de vue graphique (les auteurs avaient été mis sous pression pour dessiner cet album en un temps record, paraît-il), autant ce dix-neuvième album tient la route. Taymans a trouvé un juste milieu entre son graphisme rigoureux et la ligne claire réaliste de Jacques Martin. Le résultat est probant.

Ces auteurs en profitent pour rendre hommage à Edgar P. Jacobs en prêtant ses traits à un personnage secondaire lors d’une longue séquence (planche 8 à 11) [1]. Un compromis entre deux maîtres de l’école belge qui profite au résultat.

Le duo devrait embrayer prochainement sur un autre album dans cette série. Il se déroulera à Hollywood. Dépaysement garanti.

(par Nicolas Anspach)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Code EAN : 9782203005716

Lire les chroniques du T18 et T17 de Lefranc

Lire une interview d’André Taymans : "Quand je dessine Sibylline, je le fais pour mes enfants" (Décembre 2006)

[1La septième case de la huitième planche est même la représentation exacte d’une photo de Jacobs parue dans L’énigme Jacobs, de Philippe Biermé.

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