L’empereur est mort, vive l’empereur !
14 après J.-C. . Auguste, fondateur de l’empire et fils adoptif de Jules César, est mort. Tibère, son fils adoptif, lui succède dans une ambiance peu favorable. Ni les sénateurs, ni le peuple ne l’aiment. Livia, sa mère, veille sur sa succession et lui adjoint un homme destiné à devenir son bras droit : Lucius Aelius. Sénateur, l’homme semble être l’intrigant de toutes les conspirations.
Pendant ce temps, dans l’arène, un mirmillon impressionne Germanicus, fils adoptif de l’empereur Tibère. Il s’agit ni plus ni moins que de Marcus, hanté par la perte de Priscilla et les événements de Germanie. Il voue désormais sa vie aux arènes de Rome. Une manière de flirter constamment avec la mort sans se laisser prendre.
Dans les gradins, se trouve Morphéa, la mère de Priscilla et grand-mère du fils de Marcus. Leur rencontre coïncide avec la découverte du retour d’Arminius sur Rome. Celui-ci tente d’escroquer Morphéa pour financer son soulèvement contre l’empire. En définitive, chacun fait face à l’adversité dans une Rome en deuil où bruissent les complots.
Sexe, meurtres et complots sur le marbre de Rome
Enrico Marini amorce un nouveau cycle pour Les Aigles de Rome avec les ingrédients traditionnels de la série : un tourbillon de passions, tour à tour amoureuses et haineuses, de l’action, des complots rocambolesques et du sexe. Une Rome fantasmée qui a toujours eu un certain succès en librairie. Ce qui n’empêche pas l’auteur de se documenter avec le plus grand sérieux sur l’antiquité romaine. Ses posts Instagram détaillent les nombreuses lectures qui ont nourri le scénario.
La nouvelle intrigue est rondement menée, son rythme soutenu, si bien que en dépit de son nombre élevé de pages, on parvient au terme de l’album sans avoir pris garde, la tension étant à son comble. On referme alors la bande dessinée avec l’irrésistible envie d’en connaître la suite. Cela tombe bien, Enrico Marini a d’ores et déjà annoncé s’être attelé à la tâche.
Enrico Marini, un des meilleurs dessinateurs de sa génération
Le plaisir de lire Les Aigles de Rome réside dans son dessin majestueux et ses couleurs lumineuses. Quand on parcourt Rome au côté des héros de l’intrigue, la célèbre phrase de l’empereur Auguste prend tout son sens : « J’ai trouvé une ville de brique, j’ai laissé une ville de marbre. »
Que cela soit Le Scorpion (référence incontestable dans son genre) avec l’excellent Stephen Desberg au scénario, que cela soit The Dark Prince Charming ou encore Noir Burlesque, Marini éblouit et fascine.
(par Romain GARNIER)
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