Pour accorder un sursit à Slick, Caprice convainc Rex de l’engager dans un gros coup : dérober un tableau. Mais pas n’importe quel tableau, un portrait de la défunte femme du mafieux Don Zizzi, ennemi juré de Rex. Un tableau tout à fait particulier puisqu’il est peint par rien moins que Picasso avec... les cendres de la défunte ! Une mission-suicide pour Slick qui est entouré d’une équipe de grands gaillards là pour le surveiller et surtout pour le dérouiller une fois le travail accompli.
Alors que le premier volume peinait à nous faire deviner les contours de son intrigue, ce second volume nous plonge au cœur d’impitoyables guerres de gangs. Noir Burlesque ne se veut pas être une chronique sociale, juste un hommage aux films noirs américains.
Tout y est : la femme fatale chanteuse de jazz dans un cabaret (beaucoup moins sexualisée que dans le premier opus), des guns, des voitures tout droit sorties de nos rêves avec leurs courbes généreuses, des truants qui épient derrière des stores vénitiens, et allez, rajoutons encore des guns… Le tout prenant place dans un décor de gratte-ciel aussi maitrisé que le Gotham qui avait vu le jour sous le crayon du dessinateur suisse.
Marini s’empare des codes et des schémas mentaux que nous évoque ce genre pour en jouer avec virtuosité. Ses teintes de gris soulignées de rouge-sang, de rouge-passion, de rouge-amour nous font vivre l’American Way of Life à condition de dégainer plus vite que son ombre...
(par Kelian NGUYEN)
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Noir Burlesque T. 2 - Par Enrico Marini - Dargaud
Les planches sont exposées jusqu’au 3 décembre 2022 à la galerie 9e art de Paris.