Ami lecteur qui ne connaissez pas Ric Hochet, je vais vous parler d’un temps, comme le dit la chanson, que vous ne pouvez pas connaître, à moins que vous ne soyez un vieux fourneau.
Nous sommes dans le Journal Tintin en 1955 et il s’y épanouissait cette mode pour les personnages aux jeux de mots idiots : il y avait un western humoristique de Tibet -le dessinateur de Ric Hochet- qui s’appelait Chick Bill, Dog Bull et Kid Ordinn, une petite vieille qui faisait des enquêtes sous la signature de Maurice Maréchal et René Goscinny nommée Prudence Petitpas, un jeune couple signé Franquin du nom de Modeste et Pompon ; plus tard, dans Pilote, on avait un impénitent bavard inventé par Greg dénommé Achille Talon ou encore un grand vizir de Goscinny et Tabary qui s’appelait Iznogoud… Alors un détective du nom de Ric Hochet, ça promettait au moins quelques rebondissements…
Cette création d’André-Paul Duchateau, un romancier spécialisé dans le récit à énigmes et le Light Suspense, et du dessinateur Tibet ont fait passer cette série de la case humoristique à celle plus réaliste du polar, de plus en plus dur à mesure que le temps passait. Ils ont alignés 78 tomes avec une régularité de métronome, et puis ils ont été rejoindre leurs pairs dans le Panthéon des dessinateurs. Le Lombard a décidé de relancer cette série avec de nouveaux auteurs qui en alignent six en ce qui les concerne.
Plus de 80 albums, c’est intimidant ? Non, parce que chacun est indépendant, on picore où on veut, on s’arrête comme on veut. Et cette nouvelle série, bien que se déroulant dans les années 1970, est absolument passionnante et pour le coup… hilarante.
Hécatombe de purs-sangs
Nous sommes sur un champ de courses et, là-bas, quelque part dans la tribune, il y a un snipper, un tueur fou qui abat les purs-sangs, mais aussi les jockeys quand une balle se perd.... Qui est le tueur ? Quel est son mobile ? C’est précisément ce que le journaliste Ric Hochet tente de découvrir.
Le scénario est de Zidrou (L’Élève Ducobu, Léonard est un génie…) et c’est sa qualité première, il est drôle. Surtout dans la caractérisation de ses personnages. Le protagoniste principal est un petit gars qui a un problème d’élocution. Il savonne les mots en permanence, les énonce approximativement, comme un enfant qui apprend à parler : « check up » devient « ketchup », par exemple. Et comme cela se produit à chaque dialogue et que c’est le témoin principal de l’affaire, la conversation prend rapidement un tour un peu bouffon.
Le dessin de Van Liemt est comme celui de Tibet qui a créé la série : simple et efficace, au service d’histoires bien ficelées. Quand cette série paraissait dans le Journal Tintin, il y avait chaque année un « référendum » où Ric Hochet finissait presque toujours en tête. Si nous avions à voter aujourd’hui, nous le placerions à nouveau en tête des suffrages.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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Les Nouvelles Enquêtes de Ric Hochet T. 6 : Le Tiercé de la mort – Par Zidrou et Van Liemt – Le Lombard
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