Les Petits Contes de Pylate (pour grandes personnes)

Si Pylate a publié ses premières bandes dessinées érotiques dans les années 2000 au sein de la revue Bédé X SM, il a fallu attendre 2015 pour que ses albums sortent, respectivement chez Dynamite (Harem) et chez Tapages nocturnes avec justement ces Petits Contes pour grandes personnes. Une réussite que l’éditeur avait prolongé avec d’autres auteurs (Contes Fleuris du Yang-Tsé, Contes Érotiques de l’Inde, Contes Oubliés du Kama Sutra, Les Contes du Kimono d’Or, Contes Érotiques du XXIe Siècle, etc.)

Mais revenons à Pylate : cet auteur belge établi qui a donc opté assez logiquement pour un pseudo, a essentiellement publié ses récents titres chez Dynamite, mettant en scène de jeunes femmes faussement naïves dans des récits BDSM : La Voie de Laura (deux tomes, Le Casting et La Soumise. L’éditeur spécialisé en érotisme a opté pour des petits formats qui ne retirent rien au graphisme de l’auteur, mais qui permet de rester dans une gamme de prix assez correcte.

Blanche-neige, pas si candide que ça.

Vu le succès rencontré par ces derniers titres, il était logique que La Musardine propose à Pylate de republier ses précédents albums, surtout que les Petits Contes pour grandes personnes, complètement épuisés, mais également introuvables en seconde main. Non pas une réédition à l’identique de l’ouvrage de Tapages nocturnes : la couverture est modifiée, certes mais aux premières histoires (Le Petit Chaperon rouge, Cendrillon et Alice au Pays des Merveilles), auteur et éditeur ont décidé faire passer le 46 pages initial pour en faire un 96 pages en rajoutant les parodies des contes suivants : La Belle et la Bête, Blanche-neige sans oublier La Belle au bois dormant. Presque toutes les "princesses" de Disney sont de la partie !

Un bal orgiaque pour Cendrillon

Pourtant, Pylate ne fait pas la dentelle ! Très loin des jolies revisites érotiques de Trif, ces récits sont peuplées de jeunes femmes très lubriques, le plus souvent dans le simple appareil ! Moins subtil donc que chez Tabou, l’album transpose les ressorts de ces histoires archi-connues dans un milieu globalement contemporain où le sexe reste le moteur principal de tous les instincts.

Une version de la Belle et la bête bien moins glamour que chez Trif

Les amateurs s’amuseront donc à retrouver les références des contes originaux en voyant comme Pylate les a intégrés. Dans le même temps, ce ping-pong permanent entre le mythe et la transposition crée un décalage perpétuel, ce qui nous éloigne de la réalité. Un sentiment loin d’être un désavantage, car les situations présentées sont souvent assez trash, ce qui en souligne l’aspect fantasmatique de la démarche.

Une présentatrice s’effeuille au rythme des pages

Remarquons la mignonne petite présentatrice qui introduit chaque histoire, de quoi renforcer ce décalage. On peut donc s’amuser de ces histoires de plus en plus délirantes, sans risque de s’en scandaliser. Par exemple, le corps de police d’Alice n’est composé que de femmes dans des uniformes plus que suggestifs. Aucun risque de faire de parallèle avec le monde réel !

Rien ne va plus pour Alice, mais les fliquettes s’en mêlent !

Au final, un album à conseiller aux férus de bande dessinée érotique et de BDSM, qui profiteront de beaucoup de lecture avec près de cent pages à moins de 20 €. Un excellent rapport qualité/prix. Et pour notre part, nous espérons que l’éditeur pensera également à rééditer la vison de Marie-Antoinette par Pylate (Les Plaisirs d’une reine, dès que les stocks actuels des albums seront épuisés.