BD d’Asie

Lost Paradise – Tome 1 – Par Toru Naomura – Éditions Ki-Oon

Par Vincent GAUTHIER le 4 avril 2012                      Lien  
Un jeu cruel a été développé au sein d'une école où passe l'élite des jeunes japonais. Mais l'apparition de la jeune Sora au milieu de la misogynie ambiante va contraindre les règles à s'adapter.

Sora intègre l’école de ses rêves, le lycée Utopia. Située sur une île conçue comme une « arche du savoir », isolée du monde, celle-ci forme la future élite japonaise. Réservée aux nantis du pays, la jeune fille a du mal à réaliser le pourquoi de son intégration et son contentement dépassent l’imagination.

Seulement, elle va vite déchanter. En effet, cette école a mis en place un système visant à perpétuer la domination masculine sur la société. Un jeu de réalité virtuelle cruel, l’hexagram, a été imaginé dans lequel les mâles se battent entre eux à l’aide d’armes personnifiées par les représentantes du sexe faible. Ces dernières sont méprisées, réduites à un quasi servage, tenant lieu par la même occasion de butin destiné au plus puissant. La misogynie promue au rang de valeur par l’administrateur de l’école reproduit l’idée pluricentenaire de l’infériorité des femmes. Indignée, Sora se rêve en chevalier servant destructeur d’un appareil de domination. Une faille dans le conception du « jeu » a fait d’elle un combattant à l’image des garçons de l’école. Elle se fera rapidement une petite troupe d’amies grâce à la bêtise d’un belligérant particulièrement idiot.

Le concept développé par l’auteur est rien de moins qu’original. Entre manga féministe et concept de jeu de rôle, il y avait dans l’idée de quoi faire. Mais la naïveté exaspérante de l’héroïne et son côté garçon manqué casse d’entrée la révolte féminine à laquelle on aurait aimé participer. On aurait pu penser qu’une arme peut blesser son propre utilisateur...

Cela fonde une dénonciation criarde de la femme-objet. Le fond est totalement manichéen, les filles étant faibles et affectueuses, les garçons mauvais et affichant un caractère clairement régressif. Trop lent dans la divulgations des informations importantes, le manga s’encombre de précisions trop superficielles pour convaincre le lecteur de sa validité. Les personnages secondaires, transparents, vont de pair avec une touche graphique bien trop lisse surtout lors des scènes d’action, sans parler d’un scénario qui oppose un peu naïvement l’asservissement d’une majorité à une élite bourgeoise prospère qui perpétue ses schémas misogynes sans remettre vraiment en cause les fondements de cet ordre social.

(par Vincent GAUTHIER)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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