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Machines de guerre : le boucher de Stonne — Par Pécau, Mavric, Andronik & Verney — Éd. Delcourt

Par Charles-Louis Detournay le 28 juin 2023                      Lien  
Déjà le sixième titre de cette série consacrée à un char de la Seconde Guerre mondiale par album. Et une fois n'est pas coutume, c'est un tank français qui est à l'honneur... même s'il a finalement été plus utilisé par les Allemands que sous le drapeau tricolore !

Qui se souvient des chars français récupérés par les Allemands (décidément jamais à court d’ingéniosité) et utilisés contre leurs Alliés dès le Débarquement de Normandie ? Le pléthorique scénariste Jean-Pierre Pécau bien sûr. Sauf que ce sixième one-shot ne débute pas au Jour J, mais quelques mois plus tard, en Hollande, lors de la compliquée opération Market Garden.

Machines de guerre : le boucher de Stonne — Par Pécau, Mavric, Andronik & Verney — Éd. Delcourt
Un char lance-flammes !

Une fois de plus, le récit ne s’intéresse pas aux grandes manœuvres militaires, mais bien à un tank hors norme ainsi qu’aux hommes chargés de le construire et de le conduire. Le Boucher de Stonne fait d’ailleurs coup double avec ce héros à échelle humaine : un Juif allemand passé en France pour fuir les persécutions nazies, qui participe à l’inclusion d’un moteur Renault dans le char B1 Bis, avant de faire partie de son équipage lorsque la guerre est déclarée.

Bien sûr, la coïncidence semble trop énorme pour être réelle, mais qu’importe : le personnage ne manque pas de charisme et permet surtout de faire passer quantité d’informations techniques dans le feu des combats. Puis, il permet d’évoquer le rôle de ces Juifs qui ont changé régulièrement de nationalité, sans amoindrir leur volonté à faire chuter Hitler et son régime génocidaire.

Une page 18 qui relance la machine !

Le second héros du récit est bien entendu ce B1 Bis, un tank au blindage si épais qu’il résistait à toutes les autres machines de guerre. On assiste à ses heures de gloire, à sa récupération et sa transformation par les Allemands, l’accompagnant ainsi d’est ou en ouest au sein du conflit européen.

Pécau réunit à nouveau l’équipe gagnante de L’Étoile de Koursk, à savoir les deux dessinateurs Mavrik & Andronik et le coloriste Verney. Une fois la belle introduction passée, le découpage en bande horizontale fait pourtant tomber le rythme du récit. Un petit ventre mou rapidement comblé dès que l’imposant mastodonte se met en route en page 18. Dopé par les couleurs de Verney, on part alors dans une succession de faits d’armes sans temps mort, qui donne un coup de projecteur sur des événements de la drôle de guerre méconnus du grand public.

Leçon d’Histoire, précis de char et destinées humaines hors normes, Le Boucher de Stonne relève une fois de plus le défi de mêler les genres sans perdre en attrait. On espère un septième opus qui maintienne le niveau !

(par Charles-Louis Detournay)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Code EAN : 9782413041139

Dans la même collection Machines de guerre, lire :
- Cette machine tue les fascistes
- Krieg Machine, l’épopée du "Char Tigre"
- Dream Team : le tank Sherman en action
- "L’Étoile de Koursk" : femmes dans les tanks
- Le Loup Gris", un char d’assaut quasiment mythique

Illustrations : © Éditions Delcourt, 2023 — Pécau - Mavric - Andronik

Delcourt ✍ Jean-Pierre Pécau ✏️ Senad Mavric ✏️ Filip Andronik 🎨 Jean Verney à partir de 13 ans Histoire
 
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1 Message :
  • Déjà vu cette BD sur un forum d’histoire sur la période, les amateurs spécialistes d’histoire miliaire dont certains parmi les plus éminents en étaient très critiques, en partie pour le côté invraisemblable du parcours du protagoniste principal et aussi pour la facilité de mise hors de combat.
    Perso j’ai regardé que la preview, et quand je vois des mecs instruits tirer à l’arme légère en 1944 sur un char lourd je me pose des questions sur la qualité du scénario à venir.
    Je pense qu’à l’image de l’auteur de l’article, cette BD ne peut être savourée que si vous n’avez pas assez de connaissances sur le sujet pour ne pas être sorti de la BD à la moindre inexactitude ou poncif comme ces gens du forum ont listé. Donc à classer en BD historique de découverte de période, plus que BD historique de témoignage stricte de période.

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