Somnia T. 1 - Par Liza E Anzen & Federica Di Meo - Panini Manga

Après avoir posé sa candidature et réussi un entretien, Myra rejoint la Guilde des Créateurs avec d’autres apprentis de son âge. Le travail de la guilde consiste à fabriquer des Somnia, des objets fabuleux permettant à leurs possesseurs de modifier leur destin et de réaliser leurs rêves. Leur fabrication complexe nécessite la participation de plusieurs corps de métier et chacun des apprentis va rejoindre l’un d’eux pour devenir à terme un maître.

Myra de son côté se révèle dépourvue d’émotion et incapable de ressentir quoi que ce soit, même la douleur. C’est dans l’espoir d’être capable de toucher ces fameuses émotions, à travers les rêves et les souhaits, qu’elle intègre la guilde. Autour d’elle vont graviter ses camarades d’apprentissage, les nombreux membres de la guilde et leurs clients, sans oublier une mystérieuse organisation rivale.

Création originale de Panini Italie, imaginée par deux auteures, Liza E Anzen et Federica Di Meo, la première série qui nous intéresse aujourd’hui a été initialement publiée entre 2013 et 2014. Une autre série et un récit complet ont suivi entre 2015 et 2018. L’histoire explore le thème des rêves et de ceux qui ont le pouvoir de les réaliser.

© by Federica Di Meo / Liza E Anzen / Panini Italy

Les Somnia apparaissent comme des objets fabuleux, à la fabrication complexe, dont les étapes et les composants sont détaillés avec soin. Cependant, dans ce premier tome, le pouvoir de ces objets n’apparaît pas de façon évidente. En effet, nous suivons le cas de trois clients, chacun possédant un Somnia, nécessitant une vérification, et c’est là que nous apparaît une chose un brin étrange.

Nous avons, pour simplifier, un plongeur, une magicienne et un entrepreneur. Chacun d’eux a fait fabriquer un Somnia pour réaliser un rêve. Cependant ces rêves n’ont rien d’extraordinaire et dans ces histoires nous passons l’essentiel des pages à décortiquer les névroses et les secrets de ces personnages, en conflit avec leur famille ou leurs collègues. Et si nous retirons les Somnia, ces histoires demeurent identiques tant le rôle de ces objets apparaît en fin de compte anecdotique dans leur déroulement.

C’est donc le paradoxe de ce début de série, voire de saga : des portraits de rêveurs et des conflits les impliquant, où la Guilde des Créateurs apparaît comme une sorte de cabinet de thérapie haut de gamme, avec une magie semblant accessoire. Reste néanmoins la qualité de ces portraits, ainsi que des personnages finement brossés, qui assurent une lecture agréable, relativement vivante et riche.

© by Federica Di Meo / Liza E Anzen / Panini Italy