Tokiyuki et ses alliés prennent l’avantage sur le champ de bataille. Uesugi n’a pas d’autre choix que de battre en retraite. Le moral des troupes de l’héritier du clan Hôjô est au plus haut en arrivant devant Kamakura. Cependant, avant de pouvoir prendre la ville, ils vont devoir faire face au frère de Takauji : Tadayoshi qui excelle dans de nombreux domaines, mais qui, selon la rumeur, est mauvais pour faire la guerre.
La confrontation entre Tokiyuki et Tadayoshi est l’élément le plus marquant du tome. Contrairement aux précédents combats, cette fois, c’est une joute verbale entre les deux qui se montre décisive pour la stratégie de l’ennemi. Tadayoshi, par sa prestance et son éloquence, donne le mauvais rôle au héros. La scène fait penser à un parent qui gronde son enfant, discréditant ainsi Tokiyuki. Génie du débat et maitre dans l’art de pointer les contradictions, l’antagoniste (illustré ici comme une divinité) s’avère être un redoutable adversaire.
Malgré sa puissance écrasante à l’oral, Tadayoshi n’a aucune empathie et fourbe ce qui joue en sa défaveur. Tokiyuki utilise la logique pour rétorquer tout en s’appuyant sur son cœur, chose qui est étrangère à Tadayoshi. Il s’agit donc d’une lutte entre raison et émotions. Le problème du général ennemi est donc qu’il ne prend pas en compte le facteur humain et les émotions dans son discours. Yusei Matsui met en avant l’idée que la raison ne suffit pas à motiver les guerriers et à exalter leurs émotions ce que comprend bien le héros.
Même si plusieurs batailles ont déjà été menées précédemment, le mangaka parvient encore une fois à ajouter de nouveaux éléments. Entre les capacités diversifiées des personnages, les personnalités originales et les stratégies renouvelées, le lecteur ne s’ennuie pas. Évidemment, les visuels dynamiques et détaillés contribuent grandement aux combats.
(par Malgorzata Natanek)
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