C’est époustouflant ! Dans le vénérable Musée d’Angoulême qui réunit des tableaux anciens et quelques pièces archéologiques, Richard Corben a pris ses marques, envahissant toutes les salles et même les vitrines de la collection permanente.
Un incroyable parcours dans l’œuvre riche et abondante du grand artiste américain, Grand Prix d’Angoulême 2018. « Contrairement à ce que l’on peut croire en regardant la minutie de ses planches, raconte Fred Manzano, le co-commissaire de l’exposition avec Stéphane Beaujean, auteur pour sa part des textes des cartels, Corben dessinait vite. Sa production était abondante, dans toutes sortes de registres, dans une infinité de techniques… »
Et effectivement, au mur, ce sont des planches à l’encre, des planches tramées, des pages dessinées sur du Doubletone, des lavis, des gouaches, des aquarelles, de grandes peintures à l’huile… On y découvre un dessinateur réaliste puissant qui influença beaucoup ses contemporains, notamment un certain… Moebius. Un univers fantastique raffiné et caractéristique.
En effet, les anatomies de Corben se reconnaissent au premier coup d’œil : « Il a un dessin classique, tout en rondeurs, poursuit Manzano. Ses influences viennent de Wallace Wood d’abord, mais surtout de peintres comme Maxfield Parrish ou les Préraphaélites anglais. C’est un dessinateur qui a produit pour la presse underground, mais qui n’est pas undergroud, comme peut l’être Crumb, par exemple. »
Il faut passer du temps à examiner chacune de ses planches puissamment émotionnelles. On y découvre une œuvre variée, personnelle, le plus souvent dédiée au fantastique. Toutes ces pièces sont issues de la collection de l’artiste et d’une vingtaine de collections privées.
Le travail de Richard Corben est finalement assez peu connu dans nos contrées. Il faut saluer le travail exceptionnel des éditions Délirium qui ont fortement contribué à nous le faire mieux (re)connaître ces dernières années.
Une exposition à inscrire absolument à votre agenda et qui, heureusement, tient place au Musée d’Angoulême jusqu’au 10 mars 2019. Après cela, elle devrait aller à Palma de Mallorca en Espagne.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.
FESTIVAL INTERNATIONAL DE LA BD D’ANGOULÊME 2019
Du 24 au 27 janvier 2019.
Participez à la discussion