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Angoulême 2019, le bilan : Une formidable édition, et quelques questions…

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 28 janvier 2019                      Lien  
Ne boudons pas notre plaisir : cette édition 2019 du FIBD a été une des meilleures que nous ayons connues depuis bien des années : ouverte à l’international, offrant des expositions spectaculaires et bon nombre d’animations et de conférences de qualité, le FIBD a réussi une belle performance. Mais des questions demeurent…

Eh non, il n’a pas neigé à Angoulême comme nous l’avions annoncé, alors que Paris s’habillait de blanc. C’est le paradoxe charentais qui a offert incontestablement cette année, en dépit du crachin, un contexte de douceur et de concorde dans une France qui gelait, harcelée par les Gilets jaunes. Il faut croire que la BD a créé une sorte de microclimat favorable sur le plateau angoumoisin.

Pour le FIBD, c’est incontestablement une année de consolidation. Les nombreux articles, parfois dithyrambiques, que nous avons publiés sur la programmation (et ce n’est pas fini…) en témoignent amplement. La manifestation a ouvert de nouveaux espaces avec un Manga City de 2500m² et en doublant le Marché International des Droits où de nombreux éditeurs internationaux étaient présents, notamment dans des stands collectifs. Les responsables des droits étrangers des éditeurs en ont ressenti immédiatement l’effet : « Nous avons autant de rendez-vous qu’à Francfort, jusqu’à 25 par jour ! » nous a dit l’un d’eux.

Angoulême 2019, le bilan : Une formidable édition, et quelques questions…
L’exposiiton Batman, magnifiquement scénographie et totalement immersive, ne restera pas : elle a été démontée après quatre jours.
La magnifique exposition "Taiyô Matsumoto" : près de 200 originaux exposés.

Du côté de l’espace asiatique en revanche, alors que le FIBD annonce un succès d’affluence (+57% de fréquentation, selon le communiqué), quelques voix y ont vu un espace « quelquefois clairsemé » et dénoncent un lieu trop éloigné du reste du festival, « dans un endroit où les expositions sont peu attractives. » le Festival a cependant bien l’intention de persévérer dans cette direction, le lieu choisi étant, nous dit-on, provisoire…

Il y a les Prix et les prix…

Le FIBD, toujours dans le même communiqué, déclare avoir connu une forte hausse du public scolaire : + 60%, « sans doute emmenée, entre autres, par l’exposition consacrée à Bernadette Després, autrice de Tom Tom & Nana ». Cette affluence était bien visible le vendredi. Les nombreuses animations du week-end (Astérix, Boule & Bill, Zombillenium, Le Cirque des Spectaculaires, Ernest et Rebecca…) confortèrent cette présence dans sa dimension familiale.

Seul bémol : le prix, ressenti comme trop important par les festivaliers venus en famille : « 25 euros le samedi et 19 euros les autres jours, c’est se moquer des gens qui aiment le monde de la BD » vocifère un visiteur sur la page Facebook du FIBD. « Quand on est une famille de 4 personnes = 100 euros ! c’est énorme ! les organisateurs ne se rendent pas compte, ils sont dans leur "bulle" et c’est bien dommage » déplore un autre. On suppose que les Grands Prix coûtent cher, surtout quand ils viennent des USA et du Japon…

Bernadette Després, l’autrice de Tom tom & Nana, guest star de l’espace jeunesse
Auteurs américains et japonais sont reçus avec le tapis rouge.

« Le mieux, c’est quand même les personnes qui ont acheté en prévente et qui ont dû faire la queue pour le bracelet… », note un troisième festivalier. Les files, notamment, à cause des consignes de sécurité, raccourcissent les temps de visite, et quand une exposition a du succès (comme Batman, par exemple), c’est quasiment l’émeute.

Une dimension internationale flatteuse mais contestée

Le FIBD est fier de sa dimension internationale. Il est vrai que ni les USA et encore moins le Japon ont cette ouverture dans le palmarès. Une japonaise Grand Prix et une Américaine Fauve d’or, avec en accessit un Belge néerlandophone, un Suisse, des Libanais ou un Danois, aucun autre festival au monde ne peut aligner une telle diversité, qui se reflète encore dans la programmation cette année d’expos majeures consacrées aux écoles de BD japonaise, américaine et italienne…

Là encore, le FIBD prête le flanc à la critique : entre une sélection qui favorise la bande dessinée alternative et une programmation qui fait la part belle à l’étranger, le FIBD peut-il prétendre à être la vitrine de la création francophone, y compris dans sa dimension commerciale ? De plus en plus de professionnels, auteurs comme éditeurs constatent que non et ne cachent plus leur colère.

Le Secrétaire d’État à la Jeunesse, M. Gabriel Attal, présent à la cérémonie des Prix découvertes.
Le Ministre de la Culture Franck Riester, présent au FIBD.

Le défilé des ministres

Naguère, le FIBD avait reçu la visite du Président François Mitterrand, prélude à la création du Musée de la BD. La venue du Ministre de la culture, M. Frank Riester, présent le soir de la cérémonie des Fauves et annonçant une « année 2020 de la BD » (nous vous en reparlerons), et celui du Ministre de l’éducation M. Jean-Michel Blanquer, ainsi que le Secrétaire d’État à la Jeunesse, M. Gabriel Attal, présent à la cérémonie des Fauves découvertes en l’absence de son ministre, montre l’importance qu’a le Festival pour l’État qui l’avait un peu délaissé ces dernières années. Cela se concrétise par une convention triennale pour les années 2019-2020-2021, passée avec le ministère de la Culture et le Centre National du Livre, les collectivités locales et la CCI de Charente. D’aucuns cependant se méfient de ces moulinets politiques surtout quand de nouvelles élections (les Européennes) ne sont pas loin...

Palmarès et Grand Prix

Nous ne reviendrons pas sur le palmarès déjà largement commenté hier. Si l’on considère le Grand Prix (Rumiko Takahashi) et le Fauve d’or du meilleur album (Emil Ferris), les femmes sont à l’honneur cette année. Pour le palmarès, nous avions une autrice comme Dominique Goblet à la présidence du jury. L’élection de la mangaka a été une surprise. Mais là encore, la mobilisation des autrices dans la campagne électorale en faveur de sa réélection a montré qu’elle pouvait faire la différence. La soi-disant minorité féminine a fait la démonstration qu’elle pouvait être agissante… Jusqu’à devenir une succursale du Prix Artemisia ?

En revanche, les dents grincent du côté des auteurs. « Je me trompe où cela fait deux ans de suite que cette prétendue élection aboutit à un trio composé à chaque fois d’un Français, d’un Américain et d’un Japonais. Cela a l’air un peu trop calculé... » nous dit l’un d’eux... Pas faux… Le FIBD nous affirme que les votes sont contrôlés par huissier, mais il ne brille pas par sa transparence. « Il faudrait que l’on ait au moins la connaissance d’un Top Ten d’une année à l’autre  » en conclut un des auteurs rencontrés lors du Festival. Pas faux... Dans toute élection, on a des résultats complets. Pourquoi ne pas les publier ici ?

Comme on le voit, il ne neige pas mais les critiques pleuvent. Toujours est-il que l’édition 2020, une année labellisée par le ministre Riester « Année de la bande dessinée », gardera sa tonalité internationale puisqu’à côté de Pierre Christin et de Rumiko Takahashi, tous deux primés c’est cette fois Yoshiharu Tsuge, qui partagera l’affiche. Il est publié par Cornélius et Atrabile, cela va encore faire jaser...

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Photos : D. Pasamonik (L’Agence BD)

Angoulême 2019
 
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41 Messages :
  • La question qui se pose n’est pas "pourquoi ce jury a choisi ce palmarès ?", mais "Qui a choisi les membres du jury ?" (et accessoirement "pourquoi ?)

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    • Répondu par Maxime le 29 janvier 2019 à  09:12 :

      C’est du copinage, vous le savez bien. Et le résultat de ces réflexions n’est qu’un ramassis subjectif d’une tendance, d’une orientation intellectuelle, comme le décrit si bien Franck Lepage dans ses écrits et ses spectacles, une sorte de politique culturelle étatique très bien amenée et soutenue par un salon nourri de subventions. Un serpent qui se mord la queue en quelque sorte. A l’heure du vote des auteurs pour le Grand Prix, il serait temps d’ouvrir aussi les votes pour les sélections et les prix à un panel objectif de la profession. Avec les adresses déjà enregistrées par le salon, rien de plus facile. Pourquoi donner autant de poids à une partie infime du milieu BD ? Pourquoi attirer le monde avec des expos grand public, des auteurs multiples et variés dans les bulles et n’aller toujours que dans le même sens artistique ?

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      • Répondu le 29 janvier 2019 à  09:55 :

        Ou plus simplement, arrêter de donner des prix et de mettre en compétition des auteurs qui ne font pas des livres pour ça. Le prix littéraire, quelle invention marchande à la con !

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        • Répondu par Maxime le 29 janvier 2019 à  11:47 :

          Encore mieux, évidemment, la compétition culturelle n’a strictement aucun sens, sauf celui de frimer dans les salons parigots.

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      • Répondu par bels le 29 janvier 2019 à  16:01 :

        Je ne comprends pas vraiment le but de ce genre de réflexion.

        Quel est le problème avec le palmarès de cette année, par exemple ?

        Je n’ai pas l’impression qu’au fil des ans, les lauréats soient toujours les mêmes. C’est tout de même assez rare de voir un auteur récompensé de nombreuses fois. Non ?

        Les pro du métier ne sont-ils pas les mieux armés pour juger de la qualité des oeuvres ?

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        • Répondu le 29 janvier 2019 à  18:40 :

          Le mainstream est juste devenu l’underground des prix bds actuels. Il n’y en a que pour la même tendance depuis de nombreuses années, certainement que tout le reste est à chier.

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      • Répondu par Stephane Beaujean le 30 janvier 2019 à  08:38 :

        Bonjour Maxime.

        Tout simplement car ce n’est pas la mission d’un festival à vocation culturelle animé par un directeur artistique en partie sous l’égide du Ministère de la culture, comme c’est le cas du Festival d’Angoulême, de Cannes, d’Avignon.

        Les prix remis par des Académies sont les initiatives des industries, comme les Césars, Les Molières, les Oscars. L’Etat n’intervient pas, la culture et la singularité ne sont pas les objectifs. Je suis totalement d’accord avec vous, je ne comprends toujours pas pourquoi l’industrie de la bande dessinée n’a pas encore structurée son académie. En revanche, il ne faut ni se tromper d’acteur, ni de responsable, ce n’est certainement pas à un Festival culturel d’organiser ça.

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        • Répondu le 30 janvier 2019 à  16:10 :

          Vous êtes donc en train de nous expliquer que les subventions publiques servent à mettre en avant votre goût personnel ? Mais c’est gravissime, si c’est le cas. Vous imposeriez donc votre vision de la culture, votre vision de l’art séquentiel ? Dans ce cas là, devenez indépendant de tout organisme d’État pour être neutre, intransigeant et crédible. Je n’en reviens pas...

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          • Répondu par Stephane Beaujean le 31 janvier 2019 à  08:18 :

            Toutes les institutions publiques et la plupart des grandes entreprises sont aux mains de personnes mandatées pour les diriger selon leur vision, en toute indépendance. Souvent, elles sont jugées au résultat, mais pas toujours. Et quoi qu’il arrive, leurs choix sont contestés, comme vous le faites avec les miens. Bref, ma situation est loin d’être excentrique.

            De la même manière qu’il y a plein de festivals, plus ou moins subventionnés, avec des directions artistiques différentes, et des résultats différents.

            Enfin, ce palmarès ne reflète pas mon gout personnel, il a été décidé par un jury autonome et indépendant. Certes, je choisis leur profil, mais les résultats sont toujours surprenants. Les auteurs de bande dessinée grand public, science fiction ou aventure, votent par exemple très souvent pour des romans graphiques très expérimentaux. J’ai même, de ma courte carrière, encore jamais vu un auteur grand public défendre un livre grand public dans un jury, c’est dire.

            Dans l’ensemble, ce festival et sa programmation sont très loin de ressembler à ma bibliothèque personnelle. Je fais des choix stratégiques qui me semblent répondre à une vision du médium, construite sur l’observation de la création et sur les tendances du marché récoltées par des instituts de sondage.

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            • Répondu le 31 janvier 2019 à  14:59 :

              "Les auteurs de bande dessinée grand public, science fiction ou aventure, votent par exemple très souvent pour des romans graphiques très expérimentaux. J’ai même, de ma courte carrière, encore jamais vu un auteur grand public défendre un livre grand public dans un jury, c’est dire." Penelope Bagieu, auteur archi-grand public a voté pour une bd déjà vendue à 50 000 ex depuis sa sortie, si ça n’est pas un livre grand public défendu par un auteur grand public, je n’y connais plus rien. Quand je vous dis que des bds mainstream vendues à 2000 exemplaires deviennent des bds undergrounds sur lesquelles tout le monde vomies et qui ne sont soutenues par personne, je ne crois pas beaucoup me tromper. Mais vous avez raison, restez assis sur vos convictions et sur votre vision tronquée et erronée de la réalité du vaste et riche milieu artistique bd, le tout sur des fonds publics en prétextant une forme de neutralité. A force, votre impartialité va finir par se voir.

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  • Qui a choisi Dominique Goblet et pourquoi ?

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  • L’espace Manga relégué à distance au loin comme un pestiféré.

    Oui, Angoulême sous couvert d’ouverture relègue ce qu’il n’aime pas et considère encore comme une invasion.

    Ce qui est amusant avec les pavillons, c’est que d’année en année avec la sécurité qui est impossible par la fragmentations des lieux sur Angoulême, on se retrouve pour essayer de visiter les exposition à avoir l’impression de traverser les 12 maisons des chevalier d’or.

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    • Répondu par Stephane Beaujean le 30 janvier 2019 à  08:53 :

      Bonjour.

      Si l’espace est placé en périphérie, c’est tout simplement qu’aucun espace supplémentaire n’est disponible dans le centre. Nous avons placé l’espace Manga sur le terrain viable le plus proche, juste à coté de l’espace Jeunesse, qui compte parmi les deux trois espaces les plus visités du festival. C’est très loin d’une "relégation". C’est le meilleur choix parmi ceux possibles.

      Avec 2500 mètres carrés, 7 auteurs invités, 2 expositions comme aucun évènement au monde ne peut en présenter, dire que le manga est méprisé relève vraiment du procès d’intention.

      D’ailleurs les auteurs et les éditeurs japonais, eux, ne s’y sont pas trompés, puisque plusieurs d’entre eux repartent avec l’envie de construire un programme manga exclusif et ambitieux sur plusieurs années avec nous.

      Quant aux difficultés d’accès aux expositions, c’est lié au succès croissant du festival. Là encore, peu de solutions sont possibles, à part accroitre les jours d’ouverture ou laisser les expositions plus longtemps... solutions qui ne relèvent pas que de nos prérogatives et sur lesquelles nous avons finalement peu de pouvoir de décision.

      Mais nous comptons mettre en avant ce problème dans nos débats à venir avec les partenaires de l’évènement. Car la situation devient gênante.

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      • Répondu par patatouille le 30 janvier 2019 à  11:08 :

        Votre erreur est quand même de lier Manga et jeunesse même si du fait de cette relégation en dehors de taifu avec un stand +18 les quelques autres titres adultes comme pour le lézard noir étaient eux avec le reste de l’exposition.

        Par rapport à la précédente édition, il n’y avait pas bcp plus de stands au chapiteaux manga.
        Les deux exposition étant elles en ville, oui le chapiteaux était loin du cœur de l’événement avec des jeudi des traces de sang sur le chemin permettant de remonter à pied sur le reste des expositions. Les marches peuvent être traître avec la boue et la pluie.

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        • Répondu par Stephane Beaujean le 31 janvier 2019 à  05:23 :

          Bonjour.

          Non seulement il y avait beaucoup plus de stand sous le pavillon manga (Ki-oon, Glénat, Kurokawa et j’en passe), mais il y avait surtout beaucoup plus de monde que l’année dernière (+57 % de fréquentation). Nous avons déplacé cette espace car l’année précédente la fréquentation était bien trop importante et nous n’avions pas pu faire rentrer presque 50% du public présent le samedi.

          Nous avons mis ce pavillon temporairement à coté de l’espace jeunesse car c’était le terrain viable le plus proche du centre ville et que, stratégiquement, il est primordial de rassembler les espaces pour créer des pôle de fréquentation.

          La ville d’Angoulême ne permet pas d’installer un nouveau pavillon en centre ville, sinon ce pavillon manga serait placé à coté des autres. Nous allons developper des services de navettes beaucoup plus denses pour éviter les déambulations longues. Et nous cherchons activement de nouveaux lieu pour accueillir ce pavillon dans de meilleurs conditions.

          Nos choix sont souvent dictés par des contingences urbanistiques.

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  • Bonjour Didier, je passe rapidement apporter quelques précisions sur l’article ou les commentaires qui le suivent :

    Sur ce sujet
    « En revanche, les dents grincent du côté des auteurs. « Je me trompe où cela fait deux ans de suite que cette prétendue élection aboutit à un trio composé à chaque fois d’un Français, d’un Américain et d’un Japonais. Cela a l’air un peu trop calculé... » nous dit l’un d’eux... Pas faux… Le FIBD nous affirme que les votes sont contrôlés par huissier, mais il ne brille pas par sa transparence. « Il faudrait que l’on ait au moins la connaissance d’un Top Ten d’une année à l’autre » en conclut un des auteurs rencontrés lors du Festival. Pas faux... Dans toute élection, on a des résultats complets. Pourquoi ne pas les publier ici ? »

    En fait non. Depuis Otomo, il y a 5 ans, il n’y a pas eu de japonais au second tour. C’étaient uniquement des américains ou des francophones. Donc cet argument n’est pas recevable pour étayer une suspicion de malversation. Les résultats ont été extrêmement aléatoires, au contraire.

    De même, l’utilisation d’huissier et d’avocat, dont nous pouvons donner les coordonnées avec grand plaisir, a précisément pour but de protéger des auteurs plébiscités sans que rien ne leur soit demandé. Nous considérons que l’affichage public d’auteurs qui n’ont rien demandé est un geste très violent. Que la transparence n’est valable que dans le cadre où les candidats à une élection font campagne volontairement.

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    • Répondu le 30 janvier 2019 à  10:47 :

      Bonjour Monsieur Beaujean,

      pas de réponse à pourquoi Dominique Goblet présidente du jury et comment est sélectionné le jury…

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      • Répondu le 30 janvier 2019 à  11:06 :

        C’est moi qui selectionne tout le monde.
        Critiques, libraires, personnalités publiques et auteurs.
        Dominique Goblet est une artiste, enseignante, et figure publique belge extremmement pertinente et respectée. Leur plamarès me convient tout a fait. Seule lacune, ce palmarès manquait d’un prix du public, mis en pause suite au depart d’un organisateur. Il aurait permis un autre equilibre global. Il sera de retour l’année prochaine avec d’autres modifications structurelles.

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        • Répondu le 30 janvier 2019 à  12:13 :

          OK, c’est du copinage !
          Je ne doute pas des qualités de Dominique Goblet mais vos critères pour la sélectionner elle, tout particulièrement, me semblent opaques et franchement personnels.
          Au moins c’est clair, c’est votre salon, votre goût, votre parti pris, votre palmarès. Vous avez raison, la concentration des pouvoirs, on n’a rien inventé de mieux comme moyen d’imposer sa vision du monde et en plus, c’est à la mode !
          Vous vous amusez bien avec les subventions publiques…

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          • Répondu par Henri Khanan le 30 janvier 2019 à  14:28 :

            Et les gros exposants comme Media Particpations ou Delsol, vous croyez qu’ils s’amusent, pendant ce temps ?
            Passé dans une importante librairie rue Dante hier (pas de publicité, mais elle est là depuis plus de trente ans). J’ai remarqué que les albums primés n’étaient pas mis en évidence. Il parait que la moitié était épuisé avant la divulgation des Prix....

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          • Répondu par L’ami le 31 janvier 2019 à  14:18 :

            Tu peux tourner autour du pot, t’arriveras jamais à obtenir de l’objectivité. Je ne sais pas si tu es capable de t’en rendre compte, regarde la définition du mot si t’as du mal à suivre, ou va sur youtube pour toi ça risque d’être plus facile.
            C’est pas tes goûts donc ils sont pas bons, t’as plus vaseux niveau arguments ? et si t’as peur pour ton argent, qui soudain devient LES subventions, mets-le dans ton Spirou ou dans les blondes, peut être qu’ils auront un prix grâce à toi (tellement élitiste ce festival).
            Ah et si t’as du mal en société, je pense pas que tu souffres du copinage... Bye champion

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            • Répondu le 31 janvier 2019 à  15:42 :

              Sauf que vous tapez complètement à côté de la plaque. Dommage, l’ami.

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              • Répondu par L’ami le 1er février 2019 à  17:42 :

                Lourde répartie frère.
                Tu viens checker tes commentaires pour savoir s’ils font de l’effet mais t’es déçu quand il faut se justifier ? va sur le site du monde du coup, la partie com est bien plus stimulée qu’ici, ça te rappellera les sites de désinfos sur lequel t’apprends tout ce qui ennuie ceux qui t’écoutent (mais y a pas d’images faudra que quelqu’un te lise les textes).
                Tu me diras je danse avec toi, c’est vrai, je trompe les heures creuses du boulot.
                Mais si t’as des arguments (chaud non ?) tu nous diras pourquoi t’es frustré concernant un festival qui se passe à Angoulême reuf.
                Courage, et ta daronne avait raison, n’écoute pas les autres :)

                Répondre à ce message

                • Répondu le 1er février 2019 à  18:45 :

                  Vous êtes à côté de la plaque parce que tout simplement, à aucun moment, je n’ai parlé de mes goûts. Vous préjugés d’eux.
                  Bon week-end, l’ami !

                  Répondre à ce message

        • Répondu par Laurent Colonnier le 30 janvier 2019 à  16:48 :

          Merci de ces précisions Mr Beaujean.
          D’où nous sortez-vous l’incongru Edouard Fouré Caul-Futy ? C’est un ami à vous aussi ? Sinon je ne comprends pas.

          (pour Charlotte Le Bon je comprends, moi aussi j’aimerais avoir l’occasion de la séduire)

          Répondre à ce message

          • Répondu par kyle william le 30 janvier 2019 à  17:36 :

            Ces derniers commentaires sont lamentables. Vous donnez une image de la Bd conforme à l’idée que s’en font encore la majorité des gens et des médias (qui ne s’y intéressent pas) : une sous-culture puérile consommée par des idiots.

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            • Répondu par Henri Khanan le 30 janvier 2019 à  19:56 :

              Que voulez vous dire Kyle Williams ? Vous n’aimez pas la voix du peuple, celui des lecteurs-acheteurs et du monde réel ?
              Question annexe : payez vous des impôts pour subventionner ce genre de trucs ?

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              • Répondu par kyle william le 30 janvier 2019 à  20:16 :

                Quel rapport avec le peuple ? Quel peuple ?

                Répondre à ce message

                • Répondu le 30 janvier 2019 à  20:31 :

                  C’est vrai que l’entre-soi donne une bien meilleure image de ce beau médium.

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                  • Répondu par kyle william le 30 janvier 2019 à  22:11 :

                    Le jury est choisi et décide entre-soi ; c’est vrai dans la plupart des festivals. A Cannes aussi. C’est la différence avec le fonctionnement par académie évoqué plus haut. Angoulême n’est qu’un festival, il ne représente pas la Bd, pas plus que Cannes ne représente le cinéma.

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                    • Répondu par Stephane Beaujean le 31 janvier 2019 à  05:11 :

                      Le Jury est composé, depuis très longtemps, de :

                      Deux auteurs ou autrices : Pénélope Bagieu et Dominique Goblet pour cette année
                      Deux personnalités publiques : Edouard Fouré Caul Futy, directeur artistique de l’Orchestre de Paris (partenaire des concerts dessinées du Festival d’Angoulême) et Charlotte Le Bon (actrice et plasticienne)
                      Deux journalistes : Augustin Trapenard et Pauline Croquet

                      Les président du Jury que je choisis (Posy Simmonds, Bouzard, Dominique Goblet) me semblent tous être des représentants légitimes de la création contemporaine. J’essaie de varier les profils chaque année. Je ne les connais pas nécessairement personnellement.

                      Le Jury de cette année a choisi un Fauve d’or qui avait vendu plus de 50000 exemplaires avant de recevoir son prix, et un Fauve Prix Spécial du Jury qui avoisinait les 15000. Autant dire deux bons succès, voire des best sellers, loin d’être des outsiders, même s’ils ne correspondent pas à votre definition d’une bonne bande dessinée.

                      D’ailleurs, certains éditeurs indépendants me font la remarque inverse, à savoir que ce palmarès est un peu trop "grand public", chacun critiquant comme toujours à l’aune de son point de vue en étant persuadé d’avoir la vérité sur ce qu’est ou non la bande dessinée contemporaine.

                      Effectivement je suis un directeur artistique qui fait ses choix en son âme et conscience, totalement indépendant et protégé par une structure de l’Etat appelé ADBDA.

                      Paradoxalement hier j’étais également dans une librairie de la rue Dante avec Taiyo Matsumoto et j’ai été surpris de la taille de la pile de Ted Drôle de Coco... qui se vendaient comme des petits pains.

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                      • Répondu le 31 janvier 2019 à  08:41 :

                        "Les président du Jury que je choisis (Posy Simmonds, Bouzard, Dominique Goblet) me semblent tous être des représentants légitimes de la création contemporaine. "

                        Vous semble-t-il exister des représentants illégitimes de la création contemporaine ?

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                        • Répondu le 31 janvier 2019 à  22:59 :

                          En ce qui concerne la production industrielle du manga ou la conception sur tablette graphique de blogs à lire sur smartphone, s’agit il VRAIMENT de création artistique contemporaine ? Si oui, est elle également légitime ?

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                          • Répondu le 1er février 2019 à  08:21 :

                            La création artistique, on en trouve dans la pub, le jeu vidéo, le patinage ou la cuisine. Ce qui est artistique n’est pas toujours de l’art.

                            Que vous utilisiez l’imprimerie ou les tablettes électroniques pour créer et diffuser de la bande dessinée, ce n’est pas un problème. Depuis le milieu du XIXèmes siècle, les artistes utilisent l’industrie pour créer. Les techniques évoluent, les artistes s’en emparent et les transforment aussi.

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                      • Répondu le 1er février 2019 à  08:14 :

                        "Paradoxalement hier j’étais également dans une librairie de la rue Dante avec Taiyo Matsumoto et j’ai été surpris de la taille de la pile de Ted Drôle de Coco... qui se vendaient comme des petits pains."

                        C’est sûr, si ça se vend comme des petits pains rue Dante, ça va faire fureur dans les librairies de Province. À croire que bobo rime avec parisianiste qui rime avec jacobinisme.

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                        • Répondu par kyle william le 1er février 2019 à  17:50 :

                          Savez-vous qu’il y a des rayons BD indépendantes et BD d’auteur chez les libraires spécialisés BD en province, et souvent chez les libraires généralistes aussi, pas que dans les grandes villes, et avec plus de m2 que dans les librairies parisiennes ?

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                          • Répondu le 1er février 2019 à  18:39 :

                            Chez les libraires spécialisés, on trouve des spécialités et tant mieux. Mais il n’y a pas des librairies spécialisées et des lecteurs pointus nombreux partout partout. Une librairie comme celle de la Rue Dante, il n’y en n’a pas 50 dans Paris et sa banlieue. Et pourtant, ça fait 10% de la population nationale.
                            Prendre comme exemple cette fameuse librairie de la rue Dante pour dire que cet ouvrage de qualité se vend comme des petits pains. C’est une farce !

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                            • Répondu par kyle william le 2 février 2019 à  01:14 :

                              La couverture du territoire français, grandes villes et régions par des librairies indépendantes généralistes et spécialisées est unique en Europe.

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                              • Répondu le 2 février 2019 à  11:15 :

                                Merci à la loi Lang ! Oui, mais malheureusement, ça ne suffit pas si l’école ne fait pas son travail niveau éducation littéraire et artistique. La bande dessinée n’est pas enseignée dans les écoles ou si peu. Elle reste un simple divertissement pour une majorité de personnes. Alors, vos librairies spécialisées BD et les éditeurs vendront surtout de la BD de consommation facile, des trucs stéréotypés, convenus et quelques exemplaires de livres plus pointus mais audacieux et qui mériteraient un plus large lectorat.

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                                • Répondu le 2 février 2019 à  13:20 :

                                  Votre mépris de classe à travers votre regard de petit bourgeois "éduqué" est abominable. Il y a en haut de votre pyramide les gens de bon goût, et tout en bas les Gueux qui, par leur manque d’éducation, ont un goût de merde. Mais qui vous dit que vous avez raison ? Le jury d’un salon des Charentes qui se gargarise des règles de votre bon goût ? Le peuple a-t-il tord ? Vous n’en savez rien, seule l’histoire vous, ou lui donnera raison. Pour l’instant, vous n’êtes que dans une posture bourgeoise de gauche.

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                                  • Répondu par kyle william le 2 février 2019 à  14:19 :

                                    Plus personne ne prend la peine d’utiliser son pseudo, résultat, comme chaque fois, on ne sait plus qui s’adresse à qui et pour défendre quelle position. C’est illisible.

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PAR Didier Pasamonik (L’Agence BD)  
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