Angoulême 2023 - Exposition L’Attaque des Titans : De l’Ombre à la Lumière de Hajime Isayama

Le parcours conçu par Fausto Fasulo ne donne pas une interprétation de l’auteur mais des pistes de décryptages de l’œuvre. Quatre thèmes sont abordés à travers l’exposition qui retrace aussi l’évolution du dessin de Hajime Isayama, d’un trait d’abord plutôt rustique qui devient plus précis et plus dense avec le temps.

© Hajime Isayama

La première salle Titans : origines explore l’essence même du manga, à savoir les titans. Un concept très fort que l’auteur a su développer. Parmi les dessins proposés, le visiteur a l’occasion de découvrir celle qui a été spécialement créée pour le festival. Une création qui fait mention de son passage en France avec une Tour Eiffel aux Kaijū [1] avec les silhouettes inquiétantes des titans et le visage d’Eren transformé en titan.

© Hajime Isayama / Photo de Jaime Bonkowski de Passos

© Hajime Isayama

L’Art de la guerre est la seconde thématique qui met l’accent sur l’art militaire et qui nous fait ressentir l’angoisse des soldats. Un lieu plus exigu avec des planches qui mettent l’accent sur l’esthétique postmédiévale du manga avec force chevaliers blasonnés, mêlés à des influences de Première Guerre mondiale voire de Seconde Guerre mondiale mâtinées de Steampunk. Un effet unique. La crédibilité est accentuée par le travail sur l’aspect fonctionnel des armes présentées. Le parcours ici nous fait traverser un bunker et atterrir sur un champs de bataille.

© Hajime Isayama

© Hajime Isayama

Ensuite, Le plus grand ring du monde propose des décors au format réduit pour donner aux spectateurs la sensation qu’ils sont des titans. Dans cette partie, les travaux exposés se concentrent sur les affrontements entre titans, et les combats d’arts martiaux. Les nombreux style de combats introduits dans l’œuvre ajoutent une touche de réalisme à l’expérience, comme dans cette séquence complète où les mouvements donnent l’impression d’un vrai combat.

© Hajime Isayama

Enfin, la dernière salle intitulée L’Œil vivant met l’accent sur la façon dont le mangaka travaille l’œil dans son histoire, et sur le point de vue de sa perception. En effet, les personnages communiquent énormément grâce aux regards tout au long de l’intrigue. Des planches souvent sans dialogue où de nombreux jeux de regards sont présents qui expriment leurs sentiments à travers leurs yeux comme leur doute ou leur souffrance.

© Hajime Isayama

© Hajime Isayama

Ainsi, la mise en scène parvient à immerger le visiteur dans l’univers de L’Attaque des Titans. En dehors des planches, les décors, les textures et les musiques spécialement composées pour cet évènement nous plongent dans une ambiance pesante qui rappelle celle du manga.

En dépit de toutes ces qualités, la visite peu sembler assez courte et frustrer plus d’un visiteur, car le prix d’entrée de 10€ s’ajoutait au Pass du Festival. Sur les réseaux sociaux, un certain nombre de visiteurs s’en sont d’ailleurs plaint de ce supplément pas vraiment justifié selon eux.