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Angoulême 2023 : L’élection au Grand Prix d’Angoulême, comment ça marche ?

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 5 janvier 2023                      Lien  
Ces jours-ci, un grand nombre d’auteurs ont reçu leur appel à voter pour trois candidats destinés à nourrir une liste dont les trois lauréats qui auront remporté le plus de suffrages constitueront le trio final pour l’élection du Grand Prix de la Ville d’Angoulême, la distinction suprême du Festival (FIBD). Qui vote ? Comment ça se passe ? Pour qui l’on vote ? ActuaBD vous l'explique.

Qu’est-ce que ce Grand Prix ? C’est expliqué dans l’article 2 du règlement du FIBD figurant en annexe : «  La remise du prix intitulé « Grand Prix » du Festival International de la Bande Dessinée qui a lieu chaque année à Angoulême, a pour objet de récompenser un.e auteur/autrice, vivant.e au moment de son élection, pour l’ensemble de son œuvre et pour l’empreinte personnelle qu’il/elle a laissée dans l’histoire de la bande dessinée.  » Une récompense pour une carrière donc et une œuvre « qui a laissé une empreinte ». On peut dire que c’est le cas des auteurs primés depuis 49 ans.

Le Grand Prix est le plus en vue des prix d’Angoulême. Le récipiendaire est « président » pendant un an (il ne préside rien) et jouit d’une exposition rétrospective dans l’édition suivante du FIBD. Ainsi Julie Doucet, lauréate 2022, a-t-elle son expo cette année-ci.

Angoulême 2023 : L'élection au Grand Prix d'Angoulême, comment ça marche ?
Julie Doucet (lauréate 2022) et Chris Ware (Lauréat 2021)
Photo : D. Pasamonik (L’Agence BD)

Qui vote ? L’article 4 le définit : des auteurs désignés par des éditeurs, que ce soient des entreprises, des auto-éditeurs ou des associations plus des auteurs qui auraient été ignorés par les éditeurs at qui en auraient fait la demande expresse aux organisateurs du festival. On ignore tout de leur sociologie, mais vu qu’il y a plus d’éditeurs alternatifs que d’éditeurs mainstream (ils doivent être une dizaine sur plus de 300 éditeurs de BD existant en France), on suppose que la majorité des votants doit en faire partie.

Un premier tour est proposé jusqu’au 9 janvier 2023 (lundi prochain). Un deuxième est proposé au lendemain de ce vote. Trois noms d’auteurs sortent du chapeau et le même collège de votants est à nouveau sollicité pour élire un des membres du trio. Si le gagnant refuse le prix (comme Alan Moore naguère), il revient au deuxième et ainsi de suite. Le vainqueur est proclamé officiellement le mercredi soir, premier jour du festival.

Admettons que plusieurs centaines d’auteurs décident de voter pour un candidat qui ne convient pas au FIBD (Bastien Vivès, au hasard), celui-ci, ou plutôt son délégué général, a la possibilité « d’écourter, de prolonger, de modifier ou d’annuler le présent processus de vote s’il juge que les circonstances l’exigent et/ou en cas de force majeure. » Nous voilà prévenus.

DOCUMENT : Le règlement du Grand Prix

Ainsi donc, voici le processus. Nous reviendrons dans un prochain article sur une petite analyse historique de l’évolution de ce prix. Stay Tuned !

L’affiche du 50e FIBD par Julie Doucet

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

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Angoulême 2023 🏆 Grand Prix du FIBD d’Angoulême
 
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19 Messages :
  • J’ai évidemment voté pour Bastien Vivés, bien qu’il soit trop jeune pour ce prix autrefois censé couronner une carrière (ou constituer une forme d’enterrement prématuré).

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    • Répondu par RDevelder le 5 janvier 2023 à  15:02 :

      Il y a eu 6 GP plus jeunes que lui par le passé : Bilal, Tardi, Zep, Vuillemin, Reiser, Margerin...

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    • Répondu par Matthieu S le 5 janvier 2023 à  16:04 :

      Idem, mais l’opacité de ce scrutin ne le mettra pas dans les trois premiers, ils feront tout pour éviter un nouveau scandale.

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      • Répondu le 5 janvier 2023 à  17:40 :

        Oui il y a eu des plus jeunes encore, mais de mon point de vue, c’était une erreur. La récompense suprême puisque c’est de ça qu’il s’agit (encore qu’on puisse se demander pourquoi le Grand Prix de ce festival aurait plus de valeur qu’un autre), devrait récompenser toute une carrière. Quand Trondheim l’a eu, il était également très jeune, et l’a qualifié "d’enterrement". Il avait raison. Depuis il continue à publier 3 albums par an et plus personne n’en parle.

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    • Répondu par Dionnet le 8 janvier 2023 à  05:40 :

      Je n’arrive pas à voter : pas dans la base de données, ou plutôt plus alors que je l’était l’an dernier.Bouche inutile aussi, j’y vais pour Metal et avec dans la topette Angoulême 1, ou nous sonnes encore des deux premiers jurys.Que nous fêtaùrs pour les 40 ans , et maintenu du passé qui s’efface, Covid grenier, on fait table rase.Pezut être st ce mieux.
      De toute manière ce n’est pas un vrai prix, impartial avec huissier,etc...Lisre des votants, ets
      Evidemment j’aurais voté Vives (à cause de....et oui, il a l’âge : qui avant ne comptais guère : il faisait juste avoir pas mal produit et être déjà visible de slecteurs et sans doute Claveloux , pionnier et surement Steranko qui a 82 ans et qui révolutionna Marvel.

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      • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 8 janvier 2023 à  09:27 :

        Jean-Pierre, il y a un huissier qui contrôle les votes. Steranko, quelle bonne idée !

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        • Répondu le 9 janvier 2023 à  07:16 :

          Alors pourquoi les auteurs n’ont pas accès à l’ensemble des résultats ? Pourquoi ce filtrage si tout est clean ?

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          • Répondu le 11 janvier 2023 à  09:45 :

            Parce que c’est truqué.

            2018
            - Richard Corben
            - Emmanuel Guibert
            - Chris Ware.
            Prix = Richard Corben

            2019
            - Emmanuel Guibert
            - Rumiko Takahashi
            - Chris Ware
            Prix :Rumiko Takahashi

            2020
            - Catherine Meurisse
            - Chris Ware
            - Emmanuel Guibert
            Prix : Emmanuel Guibert

            2021
            - Pénélope Bagieu
            - Catherine Meurisse
            - Chris Ware
            Prix : Chris Ware

            2022
            - Catherine Meurisse
            - Pénélope Bagieu
            - Julie Doucet
            Prix : Julie Doucet

            2023
            - Alison Bechdel
            - Catherine Meurisse
            - Riad Sattouf

            Tiens donc, Pénélope Bagieu à été remplacée par Riad Sattouf. Le vent de la mode aurait donc tourné pour elle ?

            Je doute que la majorité des auteurs suivent les tendances à la mode à ce point. Mais bon, peut-être qu’ils sont plus des lecteurs que des auteurs. Le problème de l’entre-soi, c’est qu’à la fin, ceux qui lisent sont les mêmes personnes que celles celles qui les écrivent.

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  • « On ignore tout de leur sociologie, mais vu qu’il y a plus d’éditeurs alternatifs que d’éditeurs mainstream (ils doivent être une dizaine sur plus de 300 éditeurs de BD existant en France), on suppose que la majorité des votants doit en faire partie. »
    ... ou pas.
    Les "éditeurs maintream" sont de grosses entreprises qui regroupent souvent plusieurs maisons d’édition. Lorsque Gilles Ratier publiait son fameux rapport, il soulignait à chaque fois combien la majorité de la production relevait d’une poignée de grands groupes éditoriaux. C’est donc chez eux que l’on trouvera un grand nombre d’auteurs, contrairement à ce que l’article semble suggérer.

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    • Répondu le 5 janvier 2023 à  18:09 :

      Et non, pas forcément, puisque les éditeurs dits mainstreams ne donnent pas la possibilité à tous leurs auteurs de voter. Beaucoup d’auteurs de leur catalogue ne sont pas inscrits, quand la quasi totalité des auteurs des maisons d’éditions indépendantes sont eux sur les listes de votants. Comme on sait aussi que beaucoup d’auteurs mainstreams boycottent ce vote, les résultats sont au mieux tronqués, au pire manipulés, puisqu’il faut le rappeler, très peu d’informations sont communiquées.

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      • Répondu par Milles Sabords le 5 janvier 2023 à  19:03 :

        Faux, je travaille aussi pour un éditeur mainstream, je me suis inscrit pour voter et le FIBD m’a envoyé un mail avec login et mot de passe pour pouvoir le faire.

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        • Répondu par Thomas le 5 janvier 2023 à  20:31 :

          Je travaille aussi avec un éditeur mainstream et je confirme que des collègues et moi n’avions pas reçus les codes.

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      • Répondu le 5 janvier 2023 à  19:32 :

        Et donc les éditeurs dits mainstreams ne seraient pas capables de s’organiser, alors que les indépendants (petites structures, dont certaines se foutent pas mal des prix du festival) seraient super coordonnées et efficaces pour réaliser un coup de lobbying bien sournois ?
        Je n’y crois pas une seconde.

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  • L’élection au Grand Prix d’Angoulême, comment ça marche ?
    6 janvier 2023 06:46, par Schtroumpf poète

    Moi, je schtroumpfe pour moi !
    Pourquoi un schtroumpf schtroumpferait-t-il pour un autre Schtroumpf alors que cet autre schtroumpf ne schtroumpferait probablement pas pour lui ?
    Dans la bande dessinée, c’est chacun pour son schtroumpf !

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  • Le jour ou Milo Manara aura le Grand Prix, le festival y retrouvera de sa credibilite. Il est incroyable qu’il ne l’est pas encore eu.

    C’est exactement comme pour Ernst Lubitsch, Howard Hawks, Alfred Hitchcock et Stanley Kubrick qui n’ont jamais eu l’Oscar du meilleur realisateur.

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    • Répondu le 9 janvier 2023 à  10:52 :

      C’est trop tard pour lui, vue la façon dont la désignation du Grand Prix se passe. De façon générale, il y a énormément d’auteurs étrangers qui auraient mérité le Prix et ne l’ont pas eu. Qu’on le veuille ou non, le Grand Prix d’Angoulême n’est qu’une prix français.

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      • Répondu par Richard (Teljem) le 9 janvier 2023 à  12:40 :

        Qu’on le veuille ou non, le Grand Prix d’Angoulême n’est qu’une prix français.

        N’importe quoi, depuis 2013 on a Willem, Akira Toriyama, Bill Watterson, Katsuhiro Ōtomo, Hermann, Cosey, Richard Corben, Rumiko Takahashi, Emmanuel Guibert, Chris Ware et Julie Doucet.
        Seul Emmanuel Guibert est français dans cette liste des dix dernières années.

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        • Répondu le 9 janvier 2023 à  15:15 :

          Oui la tendance est rectifiée depuis quelques années mais regardez les années précédentes et la liste des grands noms étrangers oubliés.

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          • Répondu le 9 janvier 2023 à  17:26 :

            Oui il ne faut pas oublier que Hermann et Cosey sont francophones mais pas français !

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