Dyslexique par Christopher Boyd : journal d’un bédéphile aux mots tordus

Dyslexie, dyscalculie, dysphasie, dysgraphie… la liste pourrait encore s’allonger. Ces troubles dys-, ces « diseases », invisibles qui touchent entre un et trois enfants par classe provoquent de lourdes difficultés pour l’apprentissage de l’écriture, de l’orthographe, des maths et parfois même de la parole. Véritable fléau incurable, ces différences sont le plus souvent mal traités et mal accueillis dans nos sociétés actuelles. Les dispositifs d’aide demandent du temps et de l’argent dans une France où le système éducatif en manque cruellement.

Christopher Boyd, bédéaste autodidacte s’est alors donné comme mission de partager son histoire. L’histoire d’un écolier diagnostiqué multi dys et qui doit apprendre à vivre avec cette étiquette constamment collée sur le front.

Entre regards des autres, décalages permanents et situations de détresse, le jeune Christopher fait face à un monde contre lequel il n’a pas les armes pour pouvoir se défendre. S’offre à lui la solution inéluctable d’entrer dans une école spécialisée, ici, l’institut Saint-Pierre. Là-bas tout est rose, les classes ne sont pas surchargées, les élèves ont tous des difficultés et les apprentissages sont adaptés. Seulement, comme un nuage vient toujours cacher le soleil, les places dans ce genre d’établissement sont chères et les élèves ne sont donc accueillis que quelques années pour laisser la place à de nouveaux venus.

Heureusement la vie ne s’arrête pas là, racontant la fin de son parcours scolaire et son lancement dans la vie active, cette BD permet aux petits comme aux grands de découvrir et de comprendre ces troubles.

Christopher Boyd s’offre ici une revanche sur ses démons, lui, le fan de BD et de livres qu’il a tant de mal à apprécier, gêné par ses troubles. Pour son premier projet, il concrétise un roman graphique aux couleurs et aux traits doux presque sucrés adoucissant les situations parfois rudes endurées par le jeune Christo.

Parfois gêné par ces troubles dans l’écriture d’un trop grand nombre de phylactères, Christopher Boyd a beaucoup fait passer par l’image, jouant de ses faiblesses comme d’une force en rendant, ainsi, l’ouvrage bien plus accessible pour les personnes souffrantes de troubles dys.

Un dossier didactique clôture ce récit. Il permet de revenir de manière synthétique sur les différents troubles évoqués dans l’album avec une simplicité d’écriture déconcertante.

Après avoir connu un franc succès sur Ulule, où il a explosé l’objectif initial, Dyslexique attend de trouver son public en librairie. Un éditeur intéressé dans l’assistance ?