L’annonce de la fermeture du Parc Astérix et de Disneyland Paris n’est pas tombée comme une surprise. En pleine période de confinement, et alors même que les musées, cinémas et tous les lieux occasionnant une foule dense sont interdits d’activité, il était impensable que les parcs d’attraction gardent leurs portes ouvertes.
Le village des irréductibles aura donc finalement succombé à l’envahisseur invisible, et les conséquences pourraient bien être dramatiques pour le Parc. Car durant les vacances de Pâques qui suivent son ouverture au public, il accueille habituellement près de 10 000 visiteurs par jour : c’est là que le gros du chiffre d’affaire est réalisé.
Il y a quelques jours Albert Uderzo le dessinateur et co-créateur du personnage décédait, rappelant par sa sur-médiatisation tout l’attachement que les Français conservent pour sa création.
Cet épisode pandémique marque la fin d’une croissance continue dont le parc profitait depuis plusieurs années. Les records de fréquentation avaient été battus en 2019 et les organisateurs avaient tout mis en place pour réitérer l’exploit cette année, avec notamment la création d’un nouvel hôtel "Les Quais de Lutèce".
90% des employés du site sont aujourd’hui au chômage partiel et dans une incertitude la plus profonde, car si on se doute très fortement que le confinement sera prolongé d’ici la fin de semaine, il y a fort à croire que même après la fin du confinement les lieux de rassemblement très denses comme les parcs d’attraction n’auront pas le droit de rouvrir de sitôt par mesure de prévention.
Pour faire face à la crise, Disneyland Paris a entrepris de se débarrasser de quelques 350 contrats d’intermittents dans une procédure contestée : la direction des ressources humaines du parc a transmis une demande de rupture à l’amiable à tous ses intermittents recrutés dans l’année pour assurer les shows qui font la réputation du parc de Marne-la-Vallée, en leur laissant une échéance de réponse ridiculement courte.
L’offre transmise le 1er avril demandait en effet une réponse le... 2 avril. Des conditions que les syndicats jugent, à raison, inacceptables, et qui ont été dénoncées dans la presse. La direction du parc a invoqué des mesures d’urgence pour faire face à une situation exceptionnelle, pas sûr que ça passe... Pour ceux n’ayant pas accepté les termes de la rupture à l’amiable, les contrats sont malgré tout rompus au motif de la force majeure... Comme on disait chez les concurrents d’Hanna & Barbera : That’s all folks !
(par Jaime Bonkowski de Passos)
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